1Le dépôt, par la société Atrealis Promotion, d’un permis d’aménager a entraîné la réalisation préalable d’un diagnostic archéologique. Le projet de lotissement concerné s’étend le long du chemin des Pinaudières, sur la parcelle cadastrale B 1832 et couvre une superficie totale de 14 673 m2.
2Ce diagnostic laissait espérer de belles découvertes puisqu’il se situe à environ 600 m de deux sites archéologiques importants : le Clos Henry et Vauvert. Le premier a permis de mettre au jour une ferme de La Tène finale (Valais et al. 2008), tandis que le second a permis de fouiller des enclos visibles en photographie aérienne et de les dater du haut Moyen Âge (Valais et al. 2009).
3Ce diagnostic a livré des vestiges relativement nombreux, majoritairement des fossés, accompagnés de quelques fosses et trous de poteaux.
4Deux phases d’occupation ont été reconnues. La première correspond aux structures creusées dans le substrat géologique. Apparues à des profondeurs souvent importantes (entre 0,90 et 1 m sous le niveau de sol actuel), ces structures sont toutes comblées par une épaisse couche de colluvion identifiée sur la quasi-totalité de l’emprise. Leurs profils et leurs relations sont peu lisibles. Les fosses et les trous de poteaux ne forment pas d’ensembles cohérents. Le nombre assez important de fossés, ainsi que leur répartition spatiale, laissent entrevoir une anthropisation des terrains assez longue. En l’absence de structures associées, il n’est cependant pas possible de relier ces vestiges à un habitat, qui ne doit cependant pas être très éloigné. Il est probable que ces structures soient liées à l’exploitation agricole des terres, en formant des systèmes d’enclos ou de drainage. L’humidité constatée pendant le diagnostic, et la forte pente du terrain vers le sud-est, tendent à privilégier cette seconde hypothèse.
5La difficulté, en l’absence d’éléments datant, est de proposer une chronologie à cette phase d’anthropisation des terres agricoles. L’unique tesson découvert dans le comblement d’un fossé, attribué à un pot à lèvre en bandeau, est daté des xie-xiie s. Ce fragment, même isolé, témoigne d’une présence anthropique dès le Moyen Âge et permet de proposer un terminus post quem pour la phase de colluvionnement.
6La seconde phase d’occupation est en effet postérieure au colluvionnement ; elle correspond à un unique fossé creusé dans ce niveau. Il marque la réoccupation anthropique du site après une possible phase d’abandon.
Fig. 1 – Plan général de l’opération
DAO : S. Poisson (Département de la Mayenne).