1L’inventaire thématique consacré aux résidences seigneu­riales fortifiées de l’ancien comté de Genève, c’est une recherche extensive conduite à l’échelle de la région haut-savoyarde (4 300 km² et 290 communes) appartenant historiquement à l’ancien comté de Genève, entité médiévale placée dans la mouvance des comtes.

2Les premières enquêtes ont montré la nécessité d’aborder l’étude des sites dans une problématique large, qui dépasserait le cadre habituel de la monographie et en choisissant un champ chronologique étendu (xi^e-xv^e s.) de manière à pouvoir disposer du plus grand nombre possible de sites et à suivre leur évolution durant tout le Moyen Âge. Ce parti permettra d’offrir une vision globale de la hiérarchie des châteaux et de définir des corpus.

3Au cours de ces deux dernières années, l’essentiel des efforts a porté sur des dépouillements d’archives : plus de 500 documents ont été transcrits par un paléographe. Leur exploitation suggère déjà la grande diversité du statut des résidences seigneuriales fortifiées, en relation avec leur aspect morphologique et fonctionnel.

4Pour les châteaux comtaux, qui constituent la grande majorité des fortifications, on dispose de comptes de châtellenie qui facilitent l’approche monumentale et autorisent à reconstituer des plans-types de résidences comtales. L’étude archéologique s’appuie sur des prospections et des reconnaissances pédestres, des photographies aériennes et au sol, des analyses architecturales et des datations de certains sites par la dendrochronologie.

5À ce stade de l’enquête, on constate une grande densité castrale (280 sites enregistrés), qui permet d’imaginer un paysage médiéval fortement marqué par le château. Toutefois, l’étude de ces résidences seigneuriales fortifiées montre que toutes n’ont pas eu la même fonction : certaines ont joué un rôle militaire effectif, d’autres ont constitué des centres politiques et administratifs de tout un territoire, d’autres ont exercé une fonction résidentielle de prestige et, enfin, certaines ont été à l’origine d’exploitations agricoles. Cette première approche de l’habitat aristocratique en région savoyarde ne prétend pas répondre à toutes les questions. La problématique étant nouvelle, les recherches devront se poursuivre plusieurs années encore.

6Cependant, le grand nombre de châteaux déjà enregistré, l’importance de la documentation déjà rassemblée, rendent nécessaire l’élaboration d’une synthèse pour clore ce premier volet de la recherche. Elle est en cours de rédaction et constitue l’objectif majeur de cette dernière année du programme.

Fig. 1 – Carte des sites castraux identifiés et visités

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Fig. 2 – Procession pour la fête de Saint-François de Sales au château des Allinges (Haute-Savoie)

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D’après un croquis de M. Bonnet.

Collection particulière.

Fig. 3 – Façade sud du manoir de Novel à Annecy-le-Vieux

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