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AccueilRégionsOccitanie201609 – AriègeFront Nord du Massif de l’Arize

2016
09 – Ariège

Front Nord du Massif de l’Arize

Prospection thématique (2016)
Responsable d’opération : Emmanuelle Meunier

Entrées d’index

Année de l'opération :

2016

Numéro d’opération :

9441

Chronologie :

âge du Fer

Nature de l'opération :

prospection thématique
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Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : Université Toulouse Jean-Jaurès

Texte intégral

1La prospection menée en 2016 a répondu à plusieurs objectifs. D’une part, les relevés en souterrain ont été poursuivis sur les sites de Rougé, La Coustalade et Le Goutil Ouest. Des tests ont également été réalisés pour obtenir des représentations 3D des chantiers miniers dans ce dernier réseau. Des prospections de surface complémentaires ont été menées autour des mines de la Calotte, Hautech, et Rougé. Elles n’ont pas permis de repérer plus précisément des emplacements d’habitats ni d’atelier, le contexte boisé ne facilitant pas les choses. Sur la commune de la Bastide-de-Sérou, quelques rares parcelles labourées même un peu éloignées des mines ont été prospectées sans succès. Enfin, des sondages complémentaires sur les sites de Rougé, La Coustalade et Hautech font l’objet de notices séparées.

2Cinq datations radiocarbones réalisées sur des charbons obtenus lors des précédents sondages sont venues compléter les données disponibles jusqu’à présent. Elles concernent les sites de Rougé et des Atiels. La nouveauté de ces dates réside dans la mise en évidence d’une phase d’exploitation gauloise pour la mine de Rougé : les 4 datations effectuées cette année se situent entre 2285 et 2190 BP, soit des intervalles calibrés aux ive et iiie s. av. n. è. Cette phase d’exploitation passe totalement inaperçue dans le mobilier présent sur le site, largement dominé par les amphores tardo-républicaines. L’origine des charbons permet de penser que les 2/3 de la mine étaient déjà vidés au ier s. av. n. è. L’activité antique reflétée par la présence d’amphore Dr 1 et de céramique campanienne A correspond donc à une reprise du chantier, qui a pu consister en des élargissements ponctuels et/ou à l’exploitation du tiers inférieur du réseau.

3Pour la mine des Atiels, le charbon issu du niveau de circulation sur la seule sole de galerie ancienne identifiée à ce jour a été daté à 2090 ± 35 BP, ce qui est cohérent avec le mobilier trouvé en surface, toujours des amphores tardo-républicaines. Une datation similaire avait été obtenue pour le site de La Coustalade (Beta-414105 : 2120 ± 30 BP).

Tabl. I – Datations radiocarbones 2016

Tabl. I – Datations radiocarbones 2016

4La morphologie du chantier de Rougé n’est pas sans présenter de similitudes avec celui d’Hautech 09 et avec l’entrée supérieure ancienne de La Coustalade, étudié par sondage. D’autres chantiers ont donc pu être ouverts dès la période gauloise, ce qui sera à confirmer par de nouvelles datations.

5La poursuite de l’étude du réseau de Rougé a permis de documenter les niveaux supérieurs et inférieurs, ainsi que de compléter les plans et coupes des étages intermédiaires. La mise en évidence dans la partie basse de travaux au profil un peu différent, plus anguleux, avec utilisation importante de l’outil, pourrait correspondre à la phase tardo-républicaine de l’exploitation (fig. 1). Dans le cas de la mine de la Coustalade, une section complète des travaux illustre leur profil depuis l’entrée supérieure jusqu’à la base du travers-banc moderne qui les recoupe. Le chantier vertical ouvert au jour a pu être relevé en plan mais non en coupe, pour des raisons de sécurité. Ce chantier vertical a été formé par l’exploitation de 2 filons parallèles inclinés. Un pan de roche étroit en place au sommet témoigne du démarrage de l’exploitation suivant 2 branches de minéralisation en surface. Le réseau ancien de cette mine est entièrement ouvert au feu.

Fig. 1 – Profils des travaux de Rougé

Fig. 1 – Profils des travaux de Rougé

Avec sole en plan incliné, caractéristique des travaux de l’âge du Fer, en haut et avec sole en gradins qui pourrait correspondre à la phase tardo-républicaine, en bas.

Cliché : Traces.

6Le réseau ouest du Goutil, réseau ancien accessible le plus étendu, a fait l’objet de relevés photographiques dans différents secteurs et d’un test d’utilisation de scanner 3D (possible grâce à la collaboration de Fr. Baleux, ingénieur géomaticien à Traces) dans un chantier aux formes complexes, dans lequel les relevés traditionnels n’auraient pas été possibles. La complexité de ce réseau demande à prolonger son exploration. Les galeries présentent parfois plusieurs étages d’exploitation ; les sens de creusement indiqués par les traces d’outil montrent que les mineurs sont arrivés de différentes directions, par des entrées aujourd’hui bouchées. L’utilisation du scanner a permis sur une journée de terrain de relever le chantier dans son ensemble (fig. 2, en haut). Le traitement est par contre beaucoup plus long que pour des relevés classiques. L’obtention de plans et coupes est possible depuis le nuage de points produit par le scanner grâce à des logiciels libres (Cloud Compare, Meshlab), ce qui permet de documenter avec précision ce genre de chantier complexe (fig. 2, au centre). D’autres essais ont été menés pour restituer le volume des travaux depuis les relevés en plan et coupe réalisés dans les mines de Rougé, Hautech 9 et les Atiels, à l’aide du logiciel libre Drafsight. Les relevés sont placés dans un référentiel 3D grâce aux coordonnées des axes, calculées avec les mesures d’angles et distances prises sur le terrain à chaque extrémité et croisement d’axe (fig. 2, en bas). Ces différentes méthodes doivent être travaillées pour faciliter la compréhension des mines par les publics, tant leurs formes peu communes sont difficiles à comprendre par le biais des seuls plans et coupes. C’est aussi un outil de réflexion sur l’organisation des travaux.

Fig. 2 – Relevés au scanner 3D au Goutil (en haut et au centre) et positionnement dans l’espace des plans et coupes réalisés manuellement (en bas)

Fig. 2 – Relevés au scanner 3D au Goutil (en haut et au centre) et positionnement dans l’espace des plans et coupes réalisés manuellement (en bas)

Cliché et DAO : Traces.

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Table des illustrations

Titre Tabl. I – Datations radiocarbones 2016
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/135799/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 272k
Titre Fig. 1 – Profils des travaux de Rougé
Légende Avec sole en plan incliné, caractéristique des travaux de l’âge du Fer, en haut et avec sole en gradins qui pourrait correspondre à la phase tardo-républicaine, en bas.
Crédits Cliché : Traces.
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/135799/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 709k
Titre Fig. 2 – Relevés au scanner 3D au Goutil (en haut et au centre) et positionnement dans l’espace des plans et coupes réalisés manuellement (en bas)
Crédits Cliché et DAO : Traces.
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/135799/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 450k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Emmanuelle Meunier, « Front Nord du Massif de l’Arize » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Occitanie, mis en ligne le 25 avril 2023, consulté le 16 avril 2024. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/135799

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Auteur

Emmanuelle Meunier

Université Toulouse Jean-Jaurès, UMR 5608 Traces

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Responsable d’opération

Emmanuelle Meunier

Université Toulouse Jean-Jaurès, UMR 5608 Traces

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