Au large de Grayan-et-l’Hôpital – La Lède du Gurp (EA 3792)
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Year of Investigation:
2014Investigation code:
302561Type of investigation:
test trenchEditor's notes
Organisme porteur de l’opération : CNRS
Full text
- 1 Il s’agit d’un projet Inter-Labex associant LaScArBx et Cote, intitulé LITAQ « Du Pléistocène à l’A (...)
1Depuis 2014, le site de la Lède du Gurp fait l’objet de nouvelles investigations de terrain, dans le cadre d’un projet de recherche interdisciplinaire, le projet LITAQ1, qui vise à étudier les interactions homme-milieu sur le littoral aquitain. Le site, fouillé de 1972 à 1993 par G. Frugier puis J. Roussot-Larroque, présente une stratigraphie s’étendant du Mésolithique à la fin de l’âge du Fer/début de l’Antiquité. Abandonné depuis une vingtaine d’années, il a été détruit en grande partie par l’érosion littorale. À la suite des violentes tempêtes de l’hiver 2013-2014, une partie du site s’est détachée du trait de côte pour former une butte résiduelle isolée sur l’estran (L. ± 15 m ; l. ± 10 m ; h. ± 3 m). Composée de formations argileuses très compactes correspondant au fond d’une dépression marécageuse, elle constituait un point dur offrant une dernière résistance aux assauts des marées.
2En mars 2014, les coupes est et sud de cette butte ont été redressées, nettoyées, relevées et une colonne de prélèvement a été réalisée. En complément, une carotte a été effectuée en front de dunes de façon à corréler la stratigraphie du fond du marais et de la falaise dunaire qui présentent des formations sédimentaires différentes. La séquence stratigraphique de la butte a été datée : l’horizon tourbeux supérieur contenait de nombreux tessons du Bronze moyen et l’horizon argilo-tourbeux inférieur des troncs datés par AMS entre 9000 et 8300 BP.
3Par ailleurs, les coupes renferment une grande quantité de mobilier datant du Néolithique et de l’âge du Bronze (céramique, lithique, faune), ainsi que des macrorestes très bien conservés (troncs, branches, éléments végétaux divers).
4Devant la destruction inéluctable à brève échéance de ce site majeur et s’appuyant sur l’équipe du projet LITAQ, le service régional de l’Archéologie a financé à titre exceptionnel une fouille d’urgence destinée à diagnostiquer l’intégralité de la stratigraphie de ce secteur du site. L’opération s’est déroulée du 1er au 31 octobre 2014, en collaboration avec C. Manen, V. Ard (Traces, Toulouse) et G. Marchand (CReAAH, Rennes). Sur le terrain, l’équipe a également bénéficié du concours de E. Rousseau (Ausonius), M. Bosq (Pacea), I. Carrère (Traces), J.-B. Bertrand-Desbrunais (SRA Aquitaine), E. Ihuel (CG Dordogne), C. Lima (Drassm), F. Bernard et V. Pasquet (Inrap) ainsi que d’une dizaine de bénévoles.
5Compte tenu du temps imparti, seuls les horizons tourbeux supérieurs ont été fouillés en extension. Les horizons inférieurs ont fait l’objet d’un diagnostic par décapages mécaniques successifs, la fouille manuelle étant réservée à certains secteurs particuliers. Des prélèvements ont été faits dans tous les niveaux pour analyses sédimentaires, dendrologiques et xylologiques, palynologiques, anthracologiques, malacologiques, parasitologiques et paléoentomologiques.
6Un enregistrement topographique exhaustif a été réalisé, mais en raison de la disparition des points de calage des fouilles antérieures, la butte n’a pas pu être précisément recalée par rapport aux relevés des années 1990.
7La séquence stratigraphique se décompose en trois parties. Les horizons supérieurs sont constitués de couches de tourbe contenant une grande quantité de tessons du Bronze moyen, de bois et de macrorestes végétaux divers. L’horizon médian présente plusieurs strates d’argiles grises plastiques alternant avec des passées plus sableuses de couleur plus brune. Dans sa partie supérieure, un alignement de piquets (structure de pêche ?) a été dégagé et plus bas, une fosse. Le mobilier s’étage du Bronze moyen au Néolithique récent. La séquence inférieure, dans laquelle il est difficile de distinguer des couches est plus tourbeuse, de couleur brun foncé à noir car très riche en matériaux organiques. Son horizon supérieur était creusé d’une fosse. Le mobilier se raréfie. Le point le plus bas atteint par la pelle mécanique se situe à environ 5,50 m de profondeur par rapport au sommet de la butte. Il a livré des troncs imposants effondrés dans la tourbière qui semblent dater du Mésolithique, comme ceux échantillonnés sur le pourtour de la butte. Le fond de la séquence, bien plus profond que le niveau de plage actuel, n’a pas pu être atteint, ce qui nous prive d’informations sur la nature de la formation à l’origine de l’accumulation sédimentaire (doline, lac, bras mort… ?).
8Les parties qui n’ont pas pu être fouillées ont fait et font toujours l’objet d’une surveillance et plusieurs interventions complémentaires ont été menées en 2015. Les études post-fouilles et analyses sont en cours.
Notes
1 Il s’agit d’un projet Inter-Labex associant LaScArBx et Cote, intitulé LITAQ « Du Pléistocène à l’Anthropocène : connaître les mécanismes passés d’évolution des populations (végétales, animales, humaines) et des milieux pour prédire les réponses futures. L’exemple du littoral aquitain » (coord. F. Verdin et F. Eynaud). Des prospections et sondages ont été réalisés sur les plages de Soulac-sur-Mer et Grayan-et-l’Hôpital : cf. notice dans le même volume.
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Title | Fig. 1 – La butte résiduelle en fin de fouille |
Credits | Cliché : F. Verdin (Ausonius). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/137634/img-1.jpg |
File | image/jpeg, 785k |
References
Electronic reference
Florence Verdin, “Au large de Grayan-et-l’Hôpital – La Lède du Gurp (EA 3792)” [Note of archaeological project], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [Online], Publicly owned coastline, Online since 26 April 2023, connection on 16 June 2025. URL: http://journals.openedition.org/adlfi/137634
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