1En 2014, le Drassm a assuré le contrôle ou directement piloté 82 opérations dans les eaux marines. Quarante d’entre elles se sont déroulées sur les façades de l’Atlantique, de la Manche et de la mer du Nord, dont quatre dites d’évaluation archéologique sur les zones potentiellement impactées par des aménagements éoliens. Cinq opérations ont concerné les territoires ultramarins et trente-sept la Méditerranée, dont huit le littoral Corse. Cinquante-quatre de ces interventions ont bénéficié d’une aide financière de l’État. Dans cet ensemble, l’archéologie programmée s’est pour sa part déclinée au sein de 74 opérations dont 15 fouilles programmées, l’une s’inscrivant dans un PCR, 16 sondages et 32 campagnes de prospection, dont 17 avec matériel spécialisé. L’année 2014 a enfin vu le déroulement d’une seule opération d’archéologie préventive.

L’archéologie préventive demeure dans les limbes

2Comme signalé l’an passé, l’archéologie préventive des espaces immergés demeure balbutiante dans notre pays, de sorte que, pour l’essentiel, c’est encore et toujours au Drassm qu’échoit la responsabilité de protéger le patrimoine menacé par les travaux d’aménagement conduits sur le littoral français. Il l’a fait pour la première fois cette année dans le cadre d’évaluations archéologiques directement conventionnées avec les aménageurs dans le contexte des études d’impact préalables à toute demande d’autorisation de travaux. Les quatre opérations concernées se sont déroulées en Manche et ont du même coup mobilisé plus particulièrement les archéologues du Drassm responsables des littoraux du Ponant.

Le Ponant

3Quelques données statistiques et émergence de l’estran En 2014, le Drassm a enregistré 52 déclarations de découverte de bien culturel maritime pour l’ensemble de l’Arc atlantique, chiffre très encourageant car notablement plus élevé que celui de 2013 (34) et plus encore que celui de l’année 2012 qui n’avait été ponctuée que de deux procédures de déclaration. À la vingtaine de dossiers d’archéologie programmée initialement soumis au Drassm sur cette bordure maritime se sont ajoutées en cours d’année plusieurs décisions d’intervention urgente, par suite d’une érosion brutale des sites littoraux consécutive à l’effarante multiplication des tempêtes hivernales. On a de fait enregistré sur les côtes de l’Atlantique et de la Manche 24 phénomènes climatiques majeurs au cours de l’hiver 2013-2014 contre une moyenne habituelle de trois. Pressentant la généralisation de ces catastrophiques dégagements de sites enfouis sur la zone d’estran, le Drassm avait proposé en 2013 d’ouvrir à Erquy un chantier expérimental afin de tester de nouvelles méthodes d’analyse des sites d’estran. Si ce sont finalement quatre opérations qui ont ciblé en 2014 des objectifs de cette nature, le site d’Erquy reste celui qui aura permis d’engranger cette année les meilleurs résultats, tant dans l’approche technique des sites localisés dans les zones intertidales que dans le domaine de la recherche historique. L’épave d’Erquy a de fait été pour partie dégagée et systématiquement étudiée avant qu’on y teste différentes méthodes de relevé, notamment une couverture laser et des séries de prises de vue destinées à une restitution orthophotographique et 3D du site. Les éléments de mobilier mis au jour, cruche en grès, céramique commune et tuyaux de pipes, comme l’analyse dendrochronologique des pièces en orme de la carène incitent à dater son naufrage, ou plus vraisemblablement son échouage, dans la première moitié du xvii^e s. Plus au sud, en Gironde, ce sont aussi les tempêtes qui ont dissocié de la côte une butte isolée sur le site de la Lède du Gurp et révélé une grande quantité de mobiliers, en particulier des macrorestes très bien conservés, datés du Néolithique et de l’âge du Bronze. L’importance des vestiges a conduit le SRA d’Aquitaine à unir ses forces avec le Drassm afin d’étudier dans l’urgence ce gisement définitivement condamné par les coups de boutoir de la mer.

Un littoral se dévoile : Manche Est et mer du Nord

4Très longtemps délaissé par suite d’un manque cruel de personnel pour le prendre à sa charge, le littoral dit de Manche Est et de la mer du Nord a d’emblée démontré cette année son importance après le recrutement au Drassm d’une archéologue en charge de ce littoral. Plusieurs dossiers en souffrance, ou urgents, ont été depuis lors traités, notamment la découverte de monnaies modernes en or sur la plage de Donville-les-Bains et surtout l’expertise de plusieurs épaves surgies sur les plages du Pas-de-Calais. Les vestiges étudiés sur la plage de Wissant ont ainsi permis de renouer avec une histoire curieusement oubliée de la Première Guerre mondiale, celle de l’échouage et de l’abandon en 1917 de l’U-boat UC-61, cependant que les travaux menés sur la plage de Waldam mettaient au jour un octant, des fragments de vaisselle, des mobiliers métalliques et une structure architecturale dont le faciès incline à dater le gisement dans le cours du xviii^e s.

Des lingots sous la mer

5Signalée en mars 2014, l’épave Pointe Bloscon 1, à Roscoff, a livré, par 10 à 15 m de profondeur, deux tumuli formés au total de 600 à 800 lingots. Leur analyse a prouvé qu’il s’agissait d’étain. De forme plano-convexe, pour un poids compris entre 4,7 et 13 kg, les premiers lingots ramenés au jour se sont avérés très friables. Une étude attentive a néanmoins permis de vérifier que certains d’entre eux portaient des inscriptions, de lecture malheureusement difficile. Il semble toutefois qu’on puisse reconnaître sur la base de l’un d’entre eux l’inscription ABN. L’épave Pointe Bloscon 1, qui reste à étudier, vient ainsi ajouter son nom à la liste très réduite des épaves à chargement de lingots d’étain.

Le littoral méditerranéen

Les franges nord de la Méditerranée

6Au large de Villeneuve-lès-Maguelone, l’année 2014 a vu se poursuivre la fouille de l’épave de la Jeanne-Élisabeth dans le cadre d’une nouvelle opération trisannuelle dont l’objectif affiché est d’étudier la section arrière du navire. Cette campagne a conduit à la découverte d’un ensemble monétaire non négligeable de 3 860 piastres d’argent de deux types, des pièces de quatre réaux ou macuquinas et des pièces de huit réaux de type columnarios. L’analyse de ces dernières montre qu’elles ont été frappées sous les règnes de Philippe V et Ferdinand VI d’Espagne dans cinq ateliers localisés à Mexico, Lima et Madrid. La plus ancienne a été frappée en 1728, la plus récente en 1755. Les macuquinas, dont la plus ancienne est datée de 1677 et la plus récente de 1755, ont pour leur part été pour l’essentiel produites dans les ateliers du Potosi. La présence dans cet ensemble de 8% de pièces frappées à Lima en 1755, année même du naufrage, témoigne, nonobstant la traversée de l’Atlantique, de la vélocité des échanges entre les colonies américaines et l’Espagne.

7Les structures architecturales de l’épave, dont l’étude a démarré cette année, participent, semble-t-il, de la dunette ou du gaillard d’arrière du navire.

8L’opération de carte archéologique de Camargue a visé en 2014 un ensemble de gisements localisés devant les Saintes-Maries-de-la-Mer, au débouché de l’ancien bras fluvial dit du Rhône de Saint-Ferréol. Cette étude a conduit à l’analyse de deux dépotoirs et à l’expertise de deux nouvelles épaves, dont l’une (SM29) a livré un nouveau chargement de barres de fer ainsi que des fragments d’amphores et un bol en céramique sigillée qui conduisent à dater le naufrage dans la première moitié du i^er s. apr. J.-C. Plus à l’est, l’année 2014 a vu se prolonger l’analyse du site portuaire antique de Fos-sur-Mer implanté à l’ouvert du présumé canal construit par les légions de Marius un peu avant 100 av. J.-C. L’opération a permis de dresser la cartographie acoustique de l’anse Saint-Gervais et d’y déceler la présence de plusieurs ensembles architecturaux de grande dimension conservés en élévation sur le fond de l’anse. De même, la prospection acoustique du secteur de la Marronède a fait apparaître une zone très dense de vestiges qui suggèrent la présence en ces lieux d’une série d’aménagements bâtis à l’aide de grands blocs taillés. Dans le secteur central de la Marronède, les recherches ont par ailleurs révélé des alignements de pieux en chêne qui signent sans doute l’existence d’une structure sur pilotis dont la nature reste pour l’heure énigmatique.

9Si, dans le Var, l’année 2014 a fourni l’opportunité d’une seconde campagne d’analyse robotisée sur l’épave de la Lune, vaisseau de Louis XIV perdu en 1664, et a ainsi permis de mettre au point de nouvelles techniques d’investigation et de nouveaux robots propres à garantir dans quelques années l’étude méthodique des épaves de grand fond, elle a aussi conduit à la réalisation de la cartographie 3D de l’épave Cap Bénat 4 qui repose par 330 m de fond au large de Bormes-les-Mimosas. Si ces deux opérations ont, pour l’une, livré du mobilier parfaitement conservé, pour l’autre conduit à mieux cerner les dimensions de l’épave et mieux appréhender la masse de sa cargaison, elles ont surtout permis, toutes deux, de faire un nouveau pas vers l’archéologie des abysses que nombre d’archéologues au monde s’efforcent aujourd’hui de promouvoir ou, à tout le moins, appellent de leurs vœux. On peut gager que les outils et méthodes ainsi développés ne seront pas réservés dans l’avenir aux seuls gisements de grand fond et il n’est pas de doute qu’on en mobilisera certains afin de faciliter l’analyse de sites comme l’épave Mèdes 6 dont la fouille s’est poursuivie cette année par 45 m de fond. Précisément freinée par la profondeur du site, l’étude de cette épave a révélé un navire conçu sur bordé et assemblé à franc bord, probablement entre la fin du ii^e s. et le début du i^er s. av. J.-C.

La Corse

10Outre une longue campagne de carte archéologique qui a permis d’affiner et de compléter les informations du Drassm sur de nombreux gisements, côtiers ou profonds, du littoral de l’île de Beauté, l’année 2014 a permis de réaliser l’expertise d’un nouveau gisement situé à grande profondeur au large de Capo Sagro : l’épave Capo Sagro 2. Pratiquement intact, le site a révélé un petit ensemble d’amphores, pour l’essentiel de type Dressel 28 ou Oberaden 74, et une importante cargaison de lingots d’étain et de plaques métalliques, possiblement aussi en étain. Ce chargement très prometteur, qui se dirigeait sans doute vers Rome, justifie peut-être d’être daté des dernières années du i^er s. av. J.-C. ou du début du i^er s. de notre ère. En dépit de sa profondeur, près de 500 m, et du poids des éléments de sa cargaison, la fouille de cette épave semble à terme s’imposer.

11Sur le flanc ouest de la Corse, l’année 2014 a également permis de mener à bien la dernière campagne du premier programme pluriannuel autorisé sur l’épave Mortella 3. Cette opération a permis de réaliser des démontages partiels de la coque et d’étudier le maître-couple du bâtiment. L’analyse de cette pièce essentielle a conduit à restituer au navire une forme de carène assez proche de celle de la Lomellina perdue en 1516 dans la rade de Villefranche-sur-Mer. Elle a également permis de mieux appréhender les techniques et les méthodes de construction mises en œuvre.

Le monde ultramarin

12En Guadeloupe, l’année 2014 a vu se concrétiser un premier projet d’expertise d’une épave située à proximité de la plage de Sainte-Anne. Cinq sondages ouverts sur le site ont conduit à reconnaître une carène massive construite en chêne. L’absence de mobilier et les résultats fort peu concluants de l’analyse dendrochronologique réalisée n’ont toutefois pas permis de mieux caractériser le site qui pourrait être celui du naufrage, en 1866, du brick de 267 tonneaux la Mary-Ann de Shields.

13Enfin, et cependant qu’en Martinique un sondage sur le site dit de la Petite Poterie conduisait à l’étude d’un quai pour l’édification duquel on aurait fait partiellement usage de formes à sucre pour en stabiliser les fondations, une autre équipe entreprenait à La Réunion l’analyse de l’épave du navire à vapeur Kaïsiri perdu en 1901 à la pointe nord des Cascades, à Sainte-Rose. Il ne demeure malheureusement plus de ce navire jeté à la côte lors d’un cyclone qu’un ensemble de pièces métalliques disloquées.

Eaux intérieures : continuité et (rares) nouveautés

14Tout en tenant compte de la question récurrente de la remontée des informations depuis les services régionaux de l’archéologie, le bilan 2014 montre pour les eaux intérieures une très nette augmentation des autorisations recensées, au nombre de 45. Mais de nombreuses annulations ramènent le nombre de celles effectivement réalisées à 38. Il est de plus à noter que le changement de statut d’une partie du cours inférieur du Rhône intègre maintenant dans les eaux intérieures le secteur d’Arles dont la richesse a été présentée dans les bilans précédents mais dans la partie relative au domaine public maritime. La reprise d’activité dans les eaux intérieures qui semblait se dessiner au cours des deux années précédentes n’est donc pas confirmée. Il est même possible de parler d’un véritable décrochage. Malgré tout, comme les années précédentes, c’est un peu plus des 22 régions de métropole qui sont représentées avec des constantes et quelques nouveautés. Comme le montre la carte des opérations, le territoire national est en grande partie couvert avec les principaux bassins fluviaux (Seine, Loire, Saône-Rhône) mais aussi plusieurs fleuves côtiers. Les grands plans d’eau tant dans les Alpes que sur la côte landaise sont représentés mais bien plus modestement.

15La proportion d’opérations menées par le Drassm diminue notablement à 21 % mais la représentation globale des institutionnels reste relativement stable à 42 %. En corollaire, les opérations menées par des bénévoles sont toujours élevées avec 58 %. Il est toutefois à noter que l’on compte au nombre des bénévoles trois étudiants dont il faut souligner l’engagement sur le terrain.

16En termes de type d’opération, le nombre de prospections reste stable à 20 avec une très forte proportion de bénévoles. Le nombre de sondages est divisé par deux mais, en contrepartie, le nombre de fouilles programmées augmente très nettement. Celles-ci, comme les PCR, sont quasi exclusivement réalisées par des institutionnels (ministère de la Culture : Drassm, SDA ou SRA ; CNRS). Pour ce qui est des responsables d’opération, après une importante diminution sur les deux années précédentes, leur nombre remonte de 22 à 29. Mais il s’avère que quatre seulement ne sont pas référencés les années précédentes. Ce constat illustre, si besoin était, la question du renouvellement des équipes et de leur encadrement mais aussi celle des démarches et des problématiques.

Cours d’eau : variété et fragilité

17Les prospections ont de nouveau intéressé de nombreux cours d’eau, du plus petit au plus grand (Clain, Loing, Epte, Canche, Charente, Garonne, Allier, Cher, Loire…). Les vestiges rencontrés sont de nature, d’importance et de chronologie très diverses, de l’objet isolé aux ensembles complexes. Bien que certaines prospections puissent être considérées comme décevantes, toutes n’en livrent pas moins des informations de tous ordres qui contribuent favorablement à alimenter la carte archéologique. En plusieurs points, les prospections montrent des cas d’évolution rapide des fonds et la fragilité des vestiges. Un exemple tout particulier est celui des pirogues du gué de la Guiche à Nandy dans le cours de la Seine, les plus anciennes recensées à ce jour avec une datation au Mésolithique. L’observation de repères implantés sur le fond montre une érosion régulière de leur encaissant avec, à terme, le risque de leur remobilisation et disparition.

18La Protohistoire est représentée par un seul site mais d’importance avec l’habitat du Bronze final de la Motte, à Agde, dans l’Hérault. Un sondage a montré sur 1,8 m de hauteur, la puissance et la complexité de la séquence sédimentaire. Les études paléoenvironnementales sur le site et ses abords permettent de reconstituer un schéma évolutif, depuis l’installation sur la rive d’une lagune jusqu’au recoupement par l’Hérault actuel. D’autre part, dans le cadre de la problématique de la conservation du riche dépôt découvert en 2004, des coupes stratigraphiques et des prélèvements ont été réalisés dans la zone de son extraction.

19Dans un tout autre contexte, mais avec une séquence sédimentaire tout aussi épaisse et aussi riche, la fouille du dépotoir urbain de Trinquetaille, dans le Rhône, à Arles, a livré un abondant mobilier de l’époque romaine tardive (iii^e-v^e s.) : amphores, céramiques, lapidaire, monnaies… Un objet remarquable est une roue à dix rayons d’un diamètre d’un mètre, en bois avec un cerclage de fer. Sa structure robuste permet de l’attribuer au transport de matériaux pondéreux.

20Pour les franchissements, il faut mentionner la poursuite des relevés dans le lit du Rhône, sur le pont antique sud, entre Sainte-Colombe et Vienne. Le plan du massif de pieux de la pile proche de la rive droite confirme le caractère monumental de l’ouvrage. Il peut être comparé aux plus grands ponts du monde antique, comme ceux de Trèves sur la Moselle ou de Maastricht sur la Meuse.

21À La Charité-sur-Loire, le chenal actif n’a, une nouvelle fois, pas été accessible. Mais les investigations ont été poursuivies dans les archives et sur le terrain, avec des relevés architecturaux dans des caves. Un schéma d’évolution des chenaux de Loire et des différents franchissements est proposé pour les époques médiévale à moderne, tout en soulignant le rôle majeur des événements climatiques extrêmes.

22L’année 2014 est marquée par le nombre d’interventions sur des épaves. L’Antiquité est représentée par le grand chaland Arles-Rhône 5, datée de 51 cal BC/135 cal AD et sur lequel ont été réalisés des levés complémentaires et des prélèvements pour analyse dans la perspective de comparaisons avec l’épave Arles-Rhône 3. Dans le port antique de Narbonne, l’embarcation fluvio-lagunaire Madirac 1, datée fin IV^e-début v^e s. apr. J.-C., a été intégralement fouillée et partiellement démontée pour étude. Conservée sur 9,4 m de longueur et 3,8 m de largeur, elle a la particularité d’avoir été intégrée à la digue du port lors de sa construction.

23Dans la Charente, à Port-d’Envaux/Priouté, la fouille de l’épave EP2 a montré sa conception sur sole avec des bouchains monoxyles. Sa datation entre le milieu du vii^e et la fin du viii^e s. la rapproche de l’épave EP1 précédemment fouillée. À proximité, une troisième épave similaire et de datation proche (662-670 cal AD) a été repérée et vient compléter un corpus qui documente une période encore très peu représentée.

24À Sermesse, dans le Doubs, de meilleures conditions ont permis cette année de confirmer l’excellent état de conservation du moulin sur bateau daté entre la fin du xvi^e et le début du xvii^e s. Enfin, dans la Somme, à Épagnette, la dernière année du programme trisannuel a permis de caractériser l’architecture de l’embarcation, datée du xviii^e s. et sa cargaison de tuiles.

Plans d’eau : Protohistoire et Antiquité

25Dans les Landes, l’année 2014 marque le véritable redémarrage des opérations de terrain après le transfert de responsabilité. Les premières plongées avaient pour objectif de dresser un bilan d’état de deux des sites repérés le long de la paléovallée de la Gourgue, état qui s’est avéré satisfaisant. En revanche, la moitié des huit pirogues qui étaient stockées à faible profondeur n’ont pas été retrouvées, très probablement déplacées lors d’ancrages d’embarcations de loisir. D’autre part, de premiers essais de levés au sonar à balayage se sont avérés relativement décevants et demandent d’être repris avec de nouveaux paramétrages.

26En domaine savoyard, dans le lac du Bourget, les levés topographiques ont été poursuivis sur la vaste station Bronze final Conjux 1. De nouveaux bâtiments, des structures de type grenier et une palissade sont mises en évidence. Les premières analyses dendrochronologiques permettent de distinguer plusieurs phases de construction de -870 à -813.

27Toujours dans la baie de Conjux, la topographie des piquets du site antique de Prè-Nuaz couvre près de 380 m² à l’issue de quatre campagnes de terrain. Daté du ii^e s. apr. J.-C., le site a livré des monnaies, des céramiques et différents mobiliers attestant d’un usage cultuel des lieux. À ce jour, c’est le seul exemple recensé dans nos lacs alpins.