Navigation – Plan du site

AccueilRégionsDomaine public maritime2013Littoral du Var et des Alpes-Mari...Au large de Cannes – Mouillage de...

2013
Littoral du Var et des Alpes-Maritimes

Au large de Cannes – Mouillage de l’île Sainte-Marguerite (EA 3541)

Prospection diachronique (2013)
Responsable d’opération : Anne Lopez-Joncheray
Notice rédigée avec Jean-Pierre Joncheray

Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : Ville de Saint-Raphaël

Texte intégral

1La prospection de l’année 2013 fait suite à une longue série d’opérations, débutée en 2005, utile à l’élaboration de la carte des épaves dans la partie est du département du Var et dans la partie ouest du département des Alpes-Maritimes. La zone considérée ici, l’anse Sainte-Anne, ou mouillage de l’île Sainte-Marguerite, avait déjà été étudiée en 2011 mais avec moins de minutie. À cette occasion, l’abondance des témoins archéologiques accessibles nous avait incités à revenir avec plus d’attention sur une surface réduite.

2Le Drassm nous a fourni un document de base, le registre de toutes les déclarations parvenues dans ses services depuis sa création.

3À l’issue de cette prospection, nous sommes bien obligés de conclure qu’il reste encore du travail !

4La zone considérée regorge en effet de tessons de tous âges et de toutes origines, et les quelques 219 objets à l’inventaire font figure d’échantillonnage ! Chaque jour, un mouvement des vagues, un coup de mauvais temps, une hélice qui passe ou un poisson qui creuse son refuge met au jour une nouvelle poterie. Le seul obstacle à l’émergence de ces tessons demeure la présence d’un sédiment dur et homogène, souvent renforcé par un lacis de racines de posidonies fossiles, témoignage d’un recreusement du substrat.

5Le point le plus riche en témoins archéologiques se situe à quelques mètres à l’ouest de l’extrémité du grand débarcadère, utilisé par les grosses vedettes à passagers. Le brassage des sédiments par les puissantes hélices, souvent employées à des manœuvres peu raisonnables, a creusé le fond sur plus d’1m, mettant au jour une infinité d’objets, dont beaucoup de pièces archéologiques.

6La méthode de recherche était simple : ramassage de surface sur des fonds ne dépassant pas 10 m. À part quelques plongées aléatoires, effectuées au hasard ou pour vérifier des renseignements fournis par les baigneurs, les chasseurs et les pêcheurs, nous avons respecté certains alignements correspondant au quadrillage porté sur la carte générale des découvertes. Les trajets prédéfinis furent presque toujours modifiés du fait de la présence de bateaux au mouillage ou en évolution, de bouées matérialisant les zones protégées ou réservées et les chenaux d’accès, mais aussi par des épaves très récentes, coques en plastique ou macro déchets.

7Au préalable, un survey (sonar latéral Starfish) de toute la baie Sainte-Anne, fut réalisé en effectuant des passages parallèles et équidistants, en respectant, tant que faire se pouvait, les directions des longitudes et des latitudes. Chaque écho curieux fut vérifié.

8La météo ne fut jamais un obstacle, sinon pour rallier le site au départ de Saint-Raphaël, le danger principal venant surtout de la fréquentation touristique démente de ce mouillage, avec des passages continuels de petites unités de plaisance. Pour cette raison, nous avons abandonné la prospection palmes-masque-tuba, les plongeurs partant et revenant au bateau support sans jamais faire surface.

9À l’inventaire, les témoins de toutes époques se succèdent. Les périodes les plus anciennes sont les moins bien représentées, non pas du fait d’une moindre fréquentation du site, mais plutôt parce qu’un enfouissement important les protège. Une prospection déjà ancienne de Louis Lacoupelle avait mis au jour un timbre rhodien. Nos découvertes les plus éloignées dans le temps sont gréco-italiques, puis italiques, preuve des importations des vins italiens, ici comme dans tout le monde romain. Puis, l’origine du matériel antique se répartit entre Espagne, Gaule, Afrique. Une abondance particulière de tessons d’amphores africaines est à noter.

10Fait alors suite un grand vide archéologique, correspondant au Moyen Âge. Un vase décoré à la molette est le seul vestige de cette époque. Il n’y a aucune trace de présence sarrasine, alors que la plus grande des épaves de cette origine gît en bordure ouest de cette zone, au-delà des hauts-fonds de Batéguier.

11La Renaissance, période historique, voit le renouveau, phénomène local, du commerce maritime, et des apports de poteries, surtout italiennes. Dès le xvie s., majoliques, céramiques a stecca, mais aussi Fréjus, puis Biot ou Vallauris, débarquent, et parfois se perdent, autour de l’île. Vallauris, proximité oblige, prendra une place prépondérante au xixe s., avec ses marmites, ses poêlons et autres toupins.

12Le tout est recouvert, chaque jour, par les apports contemporains plus ou moins souhaitables, quelques épaves récentes, mais aussi une profusion de cuvettes de toilettes, bidets, vieilles batteries ou cannes à pêche !

13Le mouillage de l’île Sainte-Marguerite mérite une surveillance archéologique constante, avec des inspections régulières permettant de sauver les tessons entre le moment où ils se découvrent et celui où ils disparaissent. D’autres demandes de prospections ne sont pas exclues.

Fig. 1 – Tasse avec inscriptions IHS

Fig. 1 – Tasse avec inscriptions IHS

Clichés : M. Danchin.

Haut de page

Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Tasse avec inscriptions IHS
Crédits Clichés : M. Danchin.
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/138156/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 241k
Haut de page

Pour citer cet article

Référence électronique

Anne Lopez-Joncheray, Jean-Pierre Joncheray, « Au large de Cannes – Mouillage de l’île Sainte-Marguerite (EA 3541) » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Domaine public maritime, mis en ligne le 10 mai 2023, consulté le 08 novembre 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/138156

Haut de page

Auteurs

Anne Lopez-Joncheray

Musée de Saint-Raphaël

Articles du même auteur

Jean-Pierre Joncheray

Articles du même auteur

Haut de page

Responsable d’opération

Anne Lopez-Joncheray

Musée de Saint-Raphaël

Opération(s) dirigée(s) par cet archéologue

Haut de page

Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search