1Le diagnostic archéologique, qui a pris place en 2021 (phase 1) et 2022 (phase 2) sur l’une des terrasses d’origine glaciaire qui surplombent Chalamont à l’ouest, met au jour, sur 2 200 m², un gisement archéologique relevant du secteur castral et affichant une configuration urbaine. Deux occupations s’y succèdent entre, a priori, le Moyen Âge central et la période moderne.

2Un habitat, dont toutes les fonctions n’ont pu être relevées, est en partie scellé par un apport massif de remblai qui exhausse notablement les niveaux de circulation. L’église et son cimetière en occupent ensuite la surface et fédèrent la vie religieuse des paroissiens jusqu’en 1727. Les stratigraphies, les reprises de maçonneries et la présence de secteurs funéraires distincts, laissent entrevoir toute la complexité d’un site oublié qui a pourtant été, durant des siècles, au cœur de la vie du bourg localisé dans la plaine.

3Dans un cadre plus large, l’étude archéologique interroge quant aux relations qui régissent le fonctionnement de ces différents points de peuplement. Le secteur castral lui-même, qui fonde sans doute l’occupation de la zone haute, apparaît dans les textes au xi^e s. et devient une importante châtellenie dombiste.

4Est-ce d’abord une motte, peut-être plus ancienne, occupant le point culminant de la terrasse au sud ? Quel lien s’est tissé entre elle et l’habitat mis au jour en bas des stratigraphies de la terrasse ? La vocation défensive du lieu impulse plus tard une modification majeure de la topographie qui devient celle que l’on observe de nos jours. La place forte s’est étoffée et intègre le bourg en contrebas dans un système complexe de rempart, dont un imposant vestige est mis au jour au sud-ouest de l’emprise. Enfin, l’église et son cimetière qui occupent les lieux en dernier ressort bouleversent-ils les usages ou héritent-ils d’un lieu cultuel et funéraire plus ancien ? Comment cet ensemble a-t-il évolué et comment s’est-il accommodé de la proximité des bâtiments castraux ?

5La question de l’articulation entre le site de hauteur et le bourg installé 300 m en contrebas depuis le ix^e s. au moins interroge tout autant. Ce dernier reste le plus ancien, en l’état actuel des données. On peut alors se demander où se situe le cœur de la vie spirituelle chalamontaise à ses origines et comment se partagent ensuite le culte et l’enfouissement des défunts entre la zone haute et les quelques autres chapelles et hôpitaux localisés dans la plaine au Moyen Âge.

Fig. 1 – Plan masse du diagnostic en cours (phases 1 et 2) et du diagnostic mitoyen à l’ouest (Ramponi 2021)

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Échelle : 1/500.

Topographie : S. Couteau, P. Thiolas ; DAO : C. Coquidé (Inrap).

Fig. 2 – Un tronçon de rempart localisé en contrebas à proximité de l’emprise sondée, au nord

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Cliché : équipe (Inrap).

Fig. 3 – Plan masse figurant les quatre secteurs funéraires

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Levés topographiques : S. Couteau, P. Thiolas ; DAO : C. Coquidé (Inrap).