1Ce diagnostic d’archéologie préventive intervient en amont d’un projet de restauration et de demande de classement au titre des Monuments historiques de la chapelle Saint-Martin d’Apilhac située dans la commune d’Yssingeaux en Haute-Loire.

2La prescription archéologique porte sur la parcelle 22 de la section AP de la commune, ainsi que sur les élévations intérieures et extérieures de la chapelle Saint-Martin. Le diagnostic s’est déroulé durant quatre journées, du 13 au 16 septembre 2022. Les six sondages sédimentaires et bâtis pratiqués autour et dans l’emprise de la chapelle Saint-Martin d’Apilhac apportent des données archéologiques sur l’évolution architecturale du site et l’occupation de ses abords.

Fig. 1 – Vue depuis le sud-est de la chapelle Saint- Martin d’Apilhac

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Cliché : M. Duriez (Inrap).

3Concernant la chapelle, il s’agissait d’étudier la construction de diverses parties murales localisées par la prescription, mais également de comprendre les modifications du bâtiment pour proposer « quelques jalons pour une chronologie au moins relative » du bâtiment. Une première proposition de périodisation des vestiges bâtis a donc été établie à partir de l’analyse stratigraphique, de la chronologie relative des structures maçonnées confrontées aux données architecturales, stylistiques et aux sources archivistiques à notre disposition.

4Plusieurs périodes de construction plus ou moins bien cernées ont été recensées. La première période de construction correspond à la fondation de la chapelle avec pour terminus post-quem le début xii^e s. Les fondations de la chapelle exploitent la dénivellation naturelle (orientée sud-est – nord-ouest) du substratum granitique. Les élévations soigneusement assises sont principalement élevées en moellons de granite proche du petit appareil. À l’intérieur, la nef et le sanctuaire sont divisés en travées rythmées, en élévation, par des d’arcatures aveugles.

5La chapelle du xii^e s. apparait plus petite que la chapelle actuelle. En effet, la deuxième période de construction correspond à un agrandissement de l’édifice. Cet agrandissement pourrait intervenir en parallèle d’une mise au gout du jour des décors et du mobilier de la chapelle à l’époque moderne.

6La troisième période d’aménagements correspond à des modifications réalisées alors de la chapelle Saint-Martin est encore consacrée. Ces modifications correspondent à des renforts architecturaux ponctuels et à de nouvelles modifications des décors et du mobilier. Enfin, la dernière période de construction identifiée correspond à des modifications structurelles associées aux occupations contemporaines : grange et habitat installés dans l’ancien lieu de culte à partir du xix^e s.

7Le présent diagnostic a également été motivé́ par la découverte de plusieurs sépultures lors de travaux de restauration dans les années 1990. À la demande du SRA, il s’agissait de juger du niveau d’apparition et de la conservation d’éventuelles sépultures. Le présent diagnostic n’a pas permis d’identifier formellement un cimetière autour de la chapelle Saint-Martin d’Apilhac et dans cette dernière, malgré la découverte de fosses rupestres. Ces fosses pourraient être reconnues comme des fosses sépulcrales. Le cimetière, s’il a existé, a été très largement curé, tout comme les possibles occupations antérieures antiques ou alto-médiévales que supposent avérées les historiens locaux.

Fig. 2 – Décor peint : entrelacs de l’arcature aveugle sud-est du chœur

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Cliché : M. Duriez (Inrap).

Fig. 3 – Les revêtements muraux du chevet

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DAO : M. Duriez (Inrap).