Annecy, Sevrier – Les stations palafittiques du Bronze final du lac d’Annecy
Notes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Ministère de la Culture
Billaud Y. 2023 : Les stations palafittiques du Bronze final du lac d’Annecy (Haute-Savoie) : Sevrier : le Crêt de Chatillon, Veyrier-du-Lac : sous les Guerres, Annecy-le-Vieux : le petit Port 2 : rapport de prospection thématique subaquatique 2022, Marseille, Drassm.
Texte intégral
1Les opérations de prospection thématique menée depuis 2017 sur les sites du Bronze final du lac d’Annecy ont été initiées suite aux campagnes de « monitoring » sur les stations inscrites par l’Unesco dans le cadre du bien sériel et transnational « Palafittes préhistoriques autour des Alpes ». Ces nouvelles opérations visent à combler un déficit de documentation pour ce lac en particulier. D’autre part, elles cherchent à obtenir des éléments de comparaison avec le lac du Bourget, en termes de formes de l’habitat et de mode d’occupation en terroirs.
2En 2022, deux sites ont été concernés par la campagne de terrain. Les interventions n’ont pas été poursuivies sur celui de Veyrier-du-Lac/Sous les Guerres, dans l’attente des résultats des datations en cours, par la dendrochronologie, et, à venir, par le radiocarbone.
Sevrier, le Crêt de Chatillon
3Le Crêt de Chatillon est l’un des rares sites insulaires des lacs savoyards. Situé à 900 m de la rive actuelle et recouvert par 3 à 5 m d’eau, il se présente comme un haut-fond allongé N15°O, de 180 m de long pour 55 m de large. Repéré dès le milieu du xixe s., il n’a fait l’objet d’interventions en plongée qu’à partir des années 1960, puis de 1980 à 2001. Inscrit en 2011 par l’Unesco, il a été revu en 2015 et 2016 dans le cadre des opérations de « monitoring ».
4En 2022, en préalable à notre intervention, un relevé bathymétrique détaillé sur 4 ha a été réalisé à l’aide d’un drone aquatique équipé d’un sondeur multifaisceaux (société Latitude Drone). La nouvelle carte obtenue renouvelle notre vision du site, tout en supprimant les problèmes que posaient les anciens relevés.
5Durant cette campagne, le relevé topographique des vestiges visibles a connu une nette avancée. La quasi-totalité du secteur nord a pu être traitée, portant la surface totale à 5 163 m2, avec 5 030 pieux et piquets.
6Si le mobilier repéré durant les relevés est très peu abondant, un élément s’avère particulièrement important. Bien que de petite dimension, avec à peine 5 cm de longueur, il pourrait constituer une avancée dans la recherche de l’emplacement du célèbre « four de Sevrier ». Il s’agit en effet d’un fragment de sole avec la trace de deux perforations.
Fig. 2 – Crêt de Chatillon : aspect du fond avec la palissade encadrant le site

Cliché : Y. Billaud (Drassm).
Fig. 3 – Crêt de Chatillon : aspect du fond avec la palissade encadrant le site

Cliché : Y. Billaud (Drassm).
Annecy, Petit Port 2
7Repéré dès 1979 par des plongeurs sportifs et revu rapidement en 1980 par le CNRAS (Centre national des recherches archéologiques subaquatiques), le site du Petit Port 2 n’avait encore fait l’objet que d’un décapage de 10 m2 réalisé en 2001 dans le cadre des prospections pour l’établissement de la carte archéologique des lacs (responsable : A. Marguet). Un niveau organique peu épais avait livré un mobilier attribuable aux dernières occupations littorales du Bronze final. Mais le faible nombre de cernes des bois échantillonnés n’a pas permis d’obtenir de datations objectives.
8En 2021, de premières indications sur l’emprise des niveaux conservés ont été obtenues par des profils par carottages au tube PVC. En 2022, avec des carottages complémentaires, ces emprises ont été précisées. Sur 425 m2, les niveaux sont affleurants. En direction de la berge actuelle, ils sont rapidement érodés. À l’inverse, en direction du large, ils sont affectés par un pendage important et sont recouverts par des limons carbonatés. Ils sont présents sur 1 325 m2 avec des faciès variés, à dominante argileuse, et des épaisseurs pouvant atteindre 35 cm. Bien que l’emprise totale soit relativement réduite, en comparaison de celles des grands sites du lac du Bourget, elle n’en représente pas moins une singularité tant pour le site, en raison de son exposition à l’érosion dans une faible tranche d’eau, que pour le lac d’Annecy.
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1 – Crêt de Chatillon : plan de pieux |
Crédits | DAO : Y. Billaud (Drassm). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/140643/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 1,0M |
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Titre | Fig. 2 – Crêt de Chatillon : aspect du fond avec la palissade encadrant le site |
Crédits | Cliché : Y. Billaud (Drassm). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/140643/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 1,1M |
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Titre | Fig. 3 – Crêt de Chatillon : aspect du fond avec la palissade encadrant le site |
Crédits | Cliché : Y. Billaud (Drassm). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/140643/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 1,1M |
Pour citer cet article
Référence électronique
Yves Billaud, « Annecy, Sevrier – Les stations palafittiques du Bronze final du lac d’Annecy » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 05 juillet 2023, consulté le 11 février 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/140643
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