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AccueilRégionsAuvergne-Rhône-Alpes202203 – AllierVichy – 1 avenue Thermale

2022
03 – Allier

Vichy – 1 avenue Thermale

Opération préventive de diagnostic (2022)
Responsable d’opération : Gabriel Rocque

Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : Département de l’Allier

Rocque G. 2023 : Vichy, 1 avenue Thermale : Auvergne-Rhône-Alpes, Allier, 03.310 : Occupations antiques, médiévales et pastillerie du xixe s. : rapport de diagnostic, Moulins, Sapda.

Texte intégral

1L’intervention qui s’est déroulée dans la commune de Vichy, 1 rue avenue Thermale, en préalable à l’aménagement d’un centre aqualudique, a eu lieu du 3 au 11 octobre 2022. Elle a été menée par une équipe de deux archéologues et un chauffeur de pelle du Sapda. Elle concerne une superficie de 21 678 m2.

Fig. 1 – Localisation de l’opération sur fond de cadastre

Fig. 1 – Localisation de l’opération sur fond de cadastre

DAO : Sapda.

2Ce diagnostic est localisé en périphérie d’occupations anciennes plus ou moins bien documentées : occupations antiques (habitats et artisanat, notamment tabletterie et métallurgie), prieuré bénédictin de Saint-Alyre pour la période médiévale, et proximité des thermes contemporains. Ainsi, l’opération se trouve au cœur des thermes édifiés à partir de 1900 et inaugurés en 1903. Ils ont connu un agrandissement en 1933-1934 (ajout de l’aile nord) et un réaménagement partiel en 1977-1978 (destruction des ailes centrales ainsi que des ailes est et ouest, construction d’un hôtel qui rejoint les ailes sud et nord et aménagement d’un parking souterrain à l’ouest).

3Ainsi, cette opération prend place dans un environnement déjà très urbanisé depuis le début du xxe s. Seuls trois sondages ont pu être implantés dans la cour est. Ils ont tous trois révélé les présences de vestiges denses datés de l’Antiquité à la période contemporaine et d’une stratigraphie complexe, qui s’étend sur une épaisseur de 3,50 à plus de 4 m.

4Les niveaux naturels ont été atteints ponctuellement, par le biais de sondages mécaniques, à une profondeur de 3,50 à 4,10 m. Ils se présentent sous la forme de couches de graves et d’un possible niveau verdâtre, épais de 1 à 1,90 m dont l’interprétation comme couche naturelle reste incertaine.

5L’époque antique n’est pas représentée par des vestiges structurés. Seules quelques couches attestent de la démolition durant l’Antiquité tardive de vestiges plus anciens du Haut-Empire. Un possible niveau de démolition sert probablement de circulation. Si aucun vestige construit n’est mis au jour, leur présence à proximité est largement suspectée. Il faut également noter que l’importance des vestiges contemporains et médiévaux n’a bien souvent pas permis d’atteindre les altitudes d’apparition des vestiges antiques, qui sont présents à une profondeur d’environ 1,90 m.

6L’occupation médiévale est caractérisée par quelques structures non interprétées (agencements de pierres plates) et par deux fossés identifiés dans le sondage 1. L’un, d’orientation est-ouest, semble marquer une inflexion vers le sud. Il est large de 0,50 m. Le second, d’axe nord-est – sud-ouest, est large de 1,30 m pour une profondeur de 1,40 m. Sa stratification, complexe, a été difficilement perçue. Elle atteste néanmoins de l’entretien du fossé par la présence de plusieurs curages ou recreusements. Le corpus céramique de ce dernier est particulièrement riche et caractéristique d’occupations domestiques. Par ailleurs, la présence de torchis brûlés confirme cette interprétation. La datation de ce fossé reste délicate puisque la majorité du corpus est datée des xie-xiiie s., mais certains éléments remontent aux xiiie-xive s., sans qu’il ne soit possible de déterminer si ces éléments sont le témoin d’une occupation longue, ou s’ils sont dus aux difficultés de fouilles (profondeur importante, fouille mécanique, etc.). Par ailleurs, des niveaux médiévaux sont également présents à une altitude similaire dans le sondage 3. Le mobilier, peu abondant, fournit néanmoins un terminus post quem au Moyen Âge central. Les vestiges médiévaux apparaissent à une profondeur comprise entre 1,70 et 1,90 m.

7Les vestiges les plus nombreux et les plus denses sont datés de la période contemporaine. Ils éclairent le passé thermal de la ville de Vichy.

8Au nord, dans le sondage 1, ils sont assez disparates et ne sont pas clairement datés : un mur d’axe nord-sud, un bassin avec puits au fond, des tranchées d’enfouissement de réseau contenant des matériaux de destruction (dallettes bleues, chenaux en faïences, etc.) probables décors des thermes de 1900. Le bassin pourrait, sans certitude aucune, correspondre au réservoir mentionné sur le plan de 1850, ou bien aux pompes à feu dessinées sur un plan de 1854.

Fig. 2 – Plan général du sondage 1

Fig. 2 – Plan général du sondage 1

Clichés et DAO : Sapda.

9Au sud, les sondages 2 et 3 ont révélé les vestiges homogènes d’un édifice antérieur aux thermes de 1900 : la pastillerie et fabrication de sels dont la construction remonte au moins à 1865. Cet édifice, construit sur deux niveaux est caractérisé par des vestiges parfaitement bien conservés, documentés par un plan de 1878. Au sous-sol, un pilier de soubassement du réservoir, sur les huit existants, a été partiellement dégagé. Il est longé par une galerie souterraine dénommée « aqueduc » en partie détruite à l’est, mais intacte et encore voûtée au centre. Il est relié vers le sud à un autre aqueduc dégagé en surface (extrados de la voûte), dénommé sur le plan « aqueduc des conduites principales des réservoirs aux bains » et à une vaste pièce en grande partie détruite par les thermes de 1900, appelé « cristallisation des sels ». Une petite salle carrelée a également été mise au jour, dont la fonction reste indéfinie. Le rez-de-chaussée est constitué des vestiges d’un dallage de pierre recouvert d’une couche de suie noire et d’un massif partiellement dégagé, correspondant, sur le plan de 1878, à la « chaudière d’évaporation ». Plus à l’ouest c’est la soute à charbon qui a été mise au jour. Les murs de cet espace sont également recouverts de traces noires issues du contact avec les galets de charbons. Cet espace montre des transformations ultérieures, avec l’installation d’un probable dallage similaire à celui des chaudières. Au nord, le sol de pierres d’une « grande galerie » est encadré par des cloisons de briques.

Fig. 3 – Plan des sondages 2 et 3

Fig. 3 – Plan des sondages 2 et 3

Clichés et DAO : Sapda.

Fig. 4 – Superposition des vestiges des sondages 2 et 3 et du plan de la pastillerie de 1868

Fig. 4 – Superposition des vestiges des sondages 2 et 3 et du plan de la pastillerie de 1868

Médiathèque V. Larbaud, Vichy.

DAO : Sapda.

10Si cet édifice est en grande partie détruit lors de l’édification des thermes de 1900, les vestiges qui ont survécu sont particulièrement bien conservés et témoignent des techniques de construction du milieu du xixs. et du fonctionnement de la première usine de fabrication des pastilles Vichy ainsi que de la fabrication des sels utilisés dans les thermes voisins. Les vestiges contemporains apparaissent à une profondeur comprise entre 0,30 et 0,70 m.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Localisation de l’opération sur fond de cadastre
Crédits DAO : Sapda.
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/140941/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 635k
Titre Fig. 2 – Plan général du sondage 1
Crédits Clichés et DAO : Sapda.
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/140941/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 912k
Titre Fig. 3 – Plan des sondages 2 et 3
Crédits Clichés et DAO : Sapda.
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/140941/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 897k
Titre Fig. 4 – Superposition des vestiges des sondages 2 et 3 et du plan de la pastillerie de 1868
Légende Médiathèque V. Larbaud, Vichy.
Crédits DAO : Sapda.
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/140941/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 867k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Gabriel Rocque, « Vichy – 1 avenue Thermale » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 06 juillet 2023, consulté le 20 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/140941

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Auteur

Gabriel Rocque

Sapda

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