1Le site des Sablières, situé au pied de la colline Sainte-Juste de Saint-Restitut, correspond à un quartier de la ville antique. Il se trouve dans la partie méridionale de la ville d’Augusta Tricastinorum, à 150 m environ de la courtine sud.

2L’opération archéologique a consisté, d’une part, à surveiller les tranchées de fondation du futur bâtiment pour la zone basse du chantier, dite « terrasse inférieure », et, d’autre part, à fouiller la zone haute, dite « terrasse supérieure ».

3Le terrain naturel est un ensemble de sables ocré, rouge, gris vert, et jaune. Quelques faibles indices (silex, céramiques non tournées) attestent la présence d’une occupation antérieure, en amont du site actuel (site colluvionné).

4La domus de la terrasse « supérieure » est construite sur le terrain naturel. Une phase d’aménagement initial, suivi de réaménagements partiels, est composée d’un ensemble de dix pièces, occupé du i^er au début du ii^e s. apr. J.-C.

5À la suite de réaménagements, trois pièces au moins sont dotées d’un sol en terrazzo, une quatrième (peut-être un vestibule) d’un pavement en opus tesselatum, fait de cubes en terre cuite de 4 cm de côté environ.

6Les murs sont construits en moellons calcaires en petit appareil. Dans leur élévation, ils mesurent 50 cm de largeur. La plupart sont épierrés sur une hauteur variable, L’orientation générale est : N.G.-5°W.

7Ensuite, lors d’une phase intermédiaire, un niveau de démolition contenant des matériaux de construction, et un épierrement partiel de certains murs ont été observés dans la partie nord-est de la domus.

8Dans cette même zone, la fouille a mis à jour un dépotoir d’amphores, qui succède à l’état précédent. Sa surface est au minimum de 80 m².

9Il s’agit essentiellement d’amphores de type gauloise 1, avec lesquelles sont mêlées des céramiques communes, des sigillées, ou d’autres amphores, en très faible quantité. Le matériel est fragmenté. Nous avons trouvé 33 fragments d’amphores marqués d’un timbre, situé au niveau du col, dont 10 CLAR, 6 VERI et 10 timbres différents.

10On peut estimer le poids total d’amphores de la décharge, dans ses limites actuelles connues, à cinq tonnes environ, si l’on se réfère au poids des amphores ramassées dans un sondage d’1 m², réalisé dans la zone centrale. Ce dépotoir daterait du milieu du ii^e s. À proximité, une structure de six piles parallèles, faites de fragments de tegulae emboîtées les unes dans les autres, liées par de l’argile verte, et situées à l’angle des murs 173 et 313, correspondrait au four de cet atelier.

11La fouille n’a pas permis de déterminer dans quelle mesure l’habitat subsiste et dans quel état de conservation il se trouve lors de l’installation du dépotoir.

12Ensuite, suivent des phases d’abandon général et de colluvionnements sableux.

13Dans la partie inférieure du terrain, le schéma stratigraphique est identique. Seul le sommet des couches antiques est atteint par les tranchées de fondation. Une série de murs a été repérée, mais il n’est pas possible de fournir un plan interprétatif. Les vestiges découverts datent de la même période que ceux de la terrasse supérieure.

14Le site connaît ensuite une succession de phases de forts colluvionnements et de stabilité de l’érosion, avec la formation d’un paléosol. Les vestiges antiques sont ainsi recouverts par plus de 2 m de sable.