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1992
07 – Ardèche

Orgnac-l’Aven – Orgnac I, Beaume de Ronze

Fouille programmée (1992)
Responsable d’opération : Alain Beeching

Entrées d’index

Année de l'opération :

1992

Numéro d’opération :

224640

Nature de l'opération :

fouille programmée
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Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : CNRS

Beeching A. 1992 : Orgnac : Beaume de Ronze, Ardèche : rapport de fouilles 1992.

Texte intégral

1Après une dizaine d’années de fouilles et deux ans d’interruption, 1992 devait correspondre à une phase de reprise :

  • de restauration de l’infrastructure de terrain, mise à mal par une interruption initialement non prévue ;
  • de compléments de relevés, d’analyses stratigraphiques et d’échantillonnage, en vue de la préparation de la première publication monographique ;
  • de dégagement et de fouille du squelette humain du Néolithique ancien cardial repéré en 1989 en Zone 2 ;
  • de poursuite de la fouille dans la Zone 1 jusque vers la base de ce même cardial.

2Ces objectifs ont été en grande partie atteints.

3Un nettoyage des stratigraphies et de nouveaux relevés ont préparé la tenue d’une journée de coordination des études pluridisciplinaires concernant ce gisement. Une présentation des documents et résultats, la répartition des échantillonnages encore disponibles, la mise sur pied de collaborations nouvelles concernant la palynologie et la malacologie, une harmonisation des nomenclatures puis le prélèvement, de deux nouvelles colonnes palynologiques, devraient conduire à la publication des niveaux supérieurs (Chasséen à Bronze ancien) dans un délai de deux années.

4La reprise de la Zone 2 pour arriver au squelette mentionné passait par un élargissement de ce gros sondage, équivalent à un doublement de sa surface. Une procédure accélérée, mais fiable, a permis d’arriver en une seule campagne au même niveau que celui atteint à l’issue des sept années précédentes. Cela était rendu possible par une compréhension déjà très poussée des niveaux à bergeries de la séquence chasséenne. Le dégagement et l’observation des ossements humains restent à effectuer en 1993.

5Rappelons que seule une demi-douzaine de sites méridionaux a livré des sépultures cardiales intactes et fiables et à peu près autant des restes humains dispersés. C’est donc encore un document rare et précieux.

6La fouille de la Zone 1 arrive à un stade crucial puisque les multiples lambeaux de sols et foyers dégagés et analysés en 1992 se situent juste au contact du plancher stalagmitique depuis déjà longtemps repéré, et qui marque une des grandes ruptures sédimentaires du gisement. Au-dessous, ce sera la toute première occupation cardiale du site, et peut-être de la région, puis la séquence Épipaléo-Mésolithique.

7Les vestiges étudiés en 1992 étaient d’une extrême complexité à appréhender. Il s’agit en fait du télescopage, sur une très faible épaisseur, d’une demi-douzaine de sols, fortement érodés et tassés, en une sorte de palimpseste dans lequel les développements latéraux sont malaisés à départager des superpositions. On peut considérer que, à la suite, ou, en prolongement, des événements climatiques et historiques qui, vers 6 000 ans av. J.-C., provoquent un arrêt de sédimentation puis une période de forts ruissellements, un arrêt d’occupation de la cavité, le début de formation d’un plancher stalagmitique et des ravinements dus à l’eau, entament les sols archéologiques de la reprise d’activité. Les sols sont eux-mêmes très faiblement sédimentés et diffus.

8La fouille, ardue, n’offre qu’un médiocre intérêt paléoethnographique en raison de l’exiguïté des surfaces disponibles pour l’étude planimétrique. Par contre, la grande richesse en mobilier permet d’isoler des ensembles typologiques de grand intérêt. II peut ainsi être plus finement défini la phase actuellement la plus ancienne de la Néolithisation de la région Cèze-Ardèche, région dans laquelle l’on retrouve aussi les sites d’Oulen, de l’Aigle, et peut-être de Chazelles. Les critères céramiques en sont un décor à la coquille extrêmement riche et varié, dont notamment les dispositions en métopes margées et en bandeaux horizontaux complexes, les techniques du déplacement pivotant ou trainé, mais aussi les décors plastiques digités-pincés ou spatules, les cordons estampés, etc.

9L’horizon cardial déjà repéré en sondage sous le plancher stalagmitique, encore antérieur, risque donc bien d’être le plus ancien connu dans ce secteur. Sa superposition directe à un fort ensemble mésolithique permet d’espérer un terme de passage, sinon direct, ce qui n’a pas de sens dans la réalité, du moins aussi bref que possible, pour la phase de Néolithisation.

10Or, les sites qui offrent cette possibilité se comptent sur les doigts d’une main dans le sud de la France, ce qui situe l’intérêt et l’enjeu du programme pour les années à venir.

Fig. 1 – La station de tamisage à l’eau installée sur le site

Fig. 1 – La station de tamisage à l’eau installée sur le site

La quasi-totalité des sédiments extraits de la fouille font l’objet d’un tamisage à l’eau. Sur le site, à l’eau dormante, deux tamis de 5 et 1 mm sont utilisés. Pour chaque couche, un ou deux échantillons de dix litres sont ramenés à la base de fouille pour être tamisés au jet à la maille de 0,1 mm.

Cliché : équipe.

Fig. 2 – Zone 2 : vue en cours de fouille

Fig. 2 – Zone 2 : vue en cours de fouille

On constate le positionnement des banquettes d’extension de la fouille et la nature des sédiments de bergeries rencontrés.

Cliché : équipe.

Fig. 3 – Zone 2 : vue partielle de la séquence stratigraphique dans l’angle nord-est, et, au pied, la banquette nord en cours de fouille

Fig. 3 – Zone 2 : vue partielle de la séquence stratigraphique dans l’angle nord-est, et, au pied, la banquette nord en cours de fouille

On constate l’abondance des strates blanches ou gris-blanches correspondant à des phases de combustion et de concrétionnement des litières de fumiers de bergeries.

Cliché : équipe.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – La station de tamisage à l’eau installée sur le site
Légende La quasi-totalité des sédiments extraits de la fouille font l’objet d’un tamisage à l’eau. Sur le site, à l’eau dormante, deux tamis de 5 et 1 mm sont utilisés. Pour chaque couche, un ou deux échantillons de dix litres sont ramenés à la base de fouille pour être tamisés au jet à la maille de 0,1 mm.
Crédits Cliché : équipe.
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/142249/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 891k
Titre Fig. 2 – Zone 2 : vue en cours de fouille
Légende On constate le positionnement des banquettes d’extension de la fouille et la nature des sédiments de bergeries rencontrés.
Crédits Cliché : équipe.
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/142249/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 797k
Titre Fig. 3 – Zone 2 : vue partielle de la séquence stratigraphique dans l’angle nord-est, et, au pied, la banquette nord en cours de fouille
Légende On constate l’abondance des strates blanches ou gris-blanches correspondant à des phases de combustion et de concrétionnement des litières de fumiers de bergeries.
Crédits Cliché : équipe.
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/142249/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 861k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Alain Beeching, « Orgnac-l’Aven – Orgnac I, Beaume de Ronze » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 29 septembre 2023, consulté le 16 juin 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/142249

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Responsable d’opération

Alain Beeching

CNRS

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Droits d’auteur

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