1Découverte en 2005 à l’occasion d’une prospection thématique puis diagnostiquée par l’Inrap préalablement à une demande de permis de construire, la grotte Bouyssonie fait l’objet depuis 2008 de fouilles programmées sous la direction de D. Pesesse. Creusée dans les grès triasiques affleurant sur le flanc nord du plateau de Bassaler, cette cavité offre une stratigraphie exceptionnelle pour la région avec des témoignages du Châtelperronien, de l’Aurignacien, du Gravettien, du Solutréen, du Magdalénien, de l’Azilien, du Sauveterrien et des périodes historiques. À cela s’ajoute un important enregistrement paléoenvironnemental documenté par un spectre anthracologique varié d’une conservation exceptionnelle, ainsi que par une longue alternance de paléosols et de cryosols. Si la partie inférieure est en partie perturbée par des phénomènes cryoclastiques, la partie supérieure du dépôt (attribuée à différentes phases du Magdalénien) semble en partie préservée de ces aléas.

2L’opération de fouille initiée dans le secteur arrière de la grotte Bouyssonie sur une dizaine de mètre carré, a quatre principaux objectifs :

• la reconnaissance de l’impact du diagnostic Inrap sur les niveaux du DMG ;

• la fouille planimétrique de l’unité archéo-stratigraphique UA B.1 (ancienne UA 2 : Langlais et al. 2019) qui livre des vestiges attribués au Magdalénien moyen ancien ;

• la fouille extensive (sur une dizaine de mètres carrés) et planimétrique de l’UA B.3 (ancienne UA 4 : Langlais et al. 2019) pour l’instant seulement reconnue sur 2 m² et qui se caractérise par un type d’armature exclusive (les lamelles à dos dextre marginal ; cf. LDDM) signant un Magdalénien initial ;

• la reconnaissance des subdivisions archéo-stratigraphiques de la nappe B et plus particulièrement des zones d’interface entre UA B.1 et UA B.2 et UA B.2 et UA B.3. Pour rappel, la nappe B est constituée de trois UA : l’UA B.1 attribuée au Magdalénien moyen ancien (MMA) riche en lamelles scalènes exclusive ; l’UA B.2 est interprétée comme une interface livrant un mélange d’industries du Magdalénien moyen ancien (notamment l’industrie laminaire) et du Magdalénien inférieur [microlamelles à dos (MLD) et enrichissement progressif en LDDM en profondeur] ; et l’UA B.3 attribuée au Magdalénien initial.

3Cette seconde année de triennale a permis de confirmer la richesse en vestiges tant matériel (silicites, colorants) qu’en proxis environnementaux (résidus, charbons) du Magdalénien moyen ancien (UA B.1), parmi les plus vieux indices connus de cette période. Elle est également venue témoigner de l’existence d’une possible interface stérile entre l’UA B.1 et l’UA B.2, malgré l’existence dans l’UA B.1 de quelques témoins du Magdalénien inférieur à microlamelles à dos.

Fig. 1 – Exemples d’outils latéraux et d’extrémités

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DAO : C. Fat Cheung ; clichés : E. Lesvignes ; CAO : M. Langlais (CNRS).

Fig. 2 – Exemples d’outils sur lames

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Clichés : E. Lesvignes ; CAO : M. Langlais (CNRS).