1Nous avons poursuivi durant le mois de juillet 1994 les sondages débutés en 1993 dans la grotte du Roc Blanc. Le sondage de la première salle a été élargi mais aucun niveau en place n’a, cette année encore, pu être repéré ici. Il s’agit essentiellement des déblais d’une fouille exécutée en 1871. Ces déblais ont livré quelques outils lithiques, pour la plupart des silex de mauvaise qualité, les « belles pièces » ayant dû être récoltées au xix^e s., mêlées à des ossements animaux récents. Par contre, dans la deuxième salle, la poursuite de la fouille nous a permis d’affiner la stratigraphie des couches en place déjà reconnues l’année dernière.

2Sous la couche 101 stérile (sédiment de mise en place récente) nous avons reconnu, de haut en bas :

• les couches 102 A et B qui ont livré de nombreuses esquilles osseuses ainsi des restes de rennes, de renards et de chats sauvages accompagnés d’un outillage lithique peu abondant à débitage lamellaire d’allure magdalénienne ;
• dans la couche 102 C1, l’esquillage osseux demeure important. À côté du renne, du bouquetin, du cheval et du cerf, on retrouve en proportions importantes des carnivores (ours et loups). Un matériel lithique identique au précédent est encore présent ;
• la couche 102 C2 est très pauvre en faune et stérile archéologiquement ;
• la couche 102 C3 semble identique paléontologiquement à 102 C1 mais le lithique y est absent ;
• enfin la couche 103, où le matériel lithique se résume à un éclat levallois et à un éclat à talon épais (type moustérien), était très riche en restes osseux. La proportion importante de carnivores (31,6 %) et la présence de dents déciduales d’ours montre une prédominance très nette des niveaux de tanières.

Fig. 1 – Bois de chute de cerf avec meule et andouiller d’œil

Agrandir Original (jpeg, 255k)

Couche 103.

Dessin : A.-M. Charbonnier.

3Sur l’ensemble du sondage, l’omniprésence du renne indique des occupations de la cavité en phases froides. Le plancher de la grotte n’a pas été atteint dans cette zone.

4Ce site se présente donc comme un site à dominante paléontologique (bien que le plancher n’ayant pas été atteint, il n’est pas exclus de retrouver des niveaux sous-jacents plus nettement anthropisés). L’importance des renseignements paléoenvironnementaux apportés par de tels sites n’est plus à prouver. Il semble donc nécessaire de poursuivre les recherches sur cette cavité.

5Les déterminations paléontologiques ont été réalisées par J.-L. Guadelli, Institut du Quaternaire.