1Pendant plusieurs années, des coffres gallo-romains ont été accrochés par la charrue au cours de labours, au lieudit le Puy de la Barre. En octobre 1994, deux nouveaux coffres ont été exhumés, motivant une fouille de sauvetage qui a permis la découverte, auprès d’un coffre, de deux sépultures supplémentaires en fosses simples.

2Placés à 9 m l’un de l’autre, chaque coffre était déposé dans une fosse mesurant 1 m de diamètre. Ils étaient enterrés à une trentaine de centimètres de profondeur et de petites pierres servaient à les caler. Les couvercles avaient disparu. Chaque coffre mesurait 60 cm de diamètre et 30 cm de haut. Ils étaient grossièrement taillés dans le granite local. L’un a un fond plat et ne présente pas de bourrelet qui permettrait d’emboîter le couvercle (coffre I) alors que l’autre a un fond arrondi et présente ce bourrelet (coffre II). Les coffres ne contenaient ni ossements calcinés, ni urne cinéraire.

3Dans la terre de comblement des fosses autour des deux coffres et dans les deux autres fosses, on a retrouvé des résidus de crémation qui incluaient des esquilles d’os, du verre fondu et cassé, des clous et de nombreux tessons de poterie. Les tessons appartiennent à des formes variées (vases, pichets, assiettes, tripodes, bouteilles) façonnées soit en céramique commune, parfois très grossière, soit en sigillée lisse importée de Lezoux.

4Deux modes de sépultures ont ainsi été reconnus ; les cendres du défunt étaient déposées soit directement dans une fosse simple peu profonde, soit dans un coffre en granite, reposant lui-même dans une fosse qui recevait le résidu de la crémation. Ces deux types de sépultures ont existé à partir de la fin du ii^e s. apr. J.-C.

5La distance entre les deux coffres étant assez éloignée et le fait que d’autres coffres aient été signalés dans cette parcelle tendraient à faire penser que nous sommes en présence d’une nécropole assez importante, peut être publique. Cette idée est confortée par l’hypothèse d’une installation humaine possible tout près d’un carrefour gallo-romain. Des tegulae ont été retrouvées dans une parcelle voisine et, non loin, une bifurcation hypothétique conduirait à Acitodunum (Ahun) sur le tronçon de la voie romaine reliant Augustoritum (Limoges) à Augustodunum (Clermont-Ferrand) qui passe à 20 m des coffres fouillés.