1Quatre années (1987-1990) de travaux à Maisonnières, effectués par l’équipe archéologique de l’Association du Quartier, ont conduit en 1993 à présenter un bilan de ces années de sauvetages programmés. Le dépouillement complet des données a permis de décrire sur une grande échelle, l’architecture et le fonctionnement des secteurs connus du site et liés à l’habitat. Cette nouvelle étape constitue un complément d’informations, après 4 ans d’interruption des fouilles. Les descriptions concernent de nouvelles structures découvertes à l’intérieur de bâtiments, où nous avions conservé des témoins du remplissage pendant les premiers travaux. Ceux-ci étaient restés en place depuis cette époque. Les quatre bâtiments qui déterminent la base d’étude de cette petite opération devaient, entre autres structures, faire l’objet en 1990 de la poursuite des travaux programmés et accordés jusqu’alors. Mais un changement radical des directives préconisées depuis l’origine des fouilles de Maisonnières jusqu’à cette date, nous a alors conduit à effectuer des choix limitatifs concernant les priorités d’études.

2La remise en état et l’entretien du site, préalables à sa restauration, ont impliqué une évaluation complète et définitive des secteurs construits et concernés par la future mise en valeur. Ces travaux de réhabilitation ont été décidé en 1992 par le service des Monuments Historiques, après inscription en 1991 à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Il fut alors proposé une planification des travaux sur une période de 3 ans consécutifs, à partir de 1994.

3L’été 1994 a permis de terminer la fouille des bâtiments 1, 2, 3 et 6. Celle-ci a autorisé la découverte de nouvelles structures archéologiques qui confirment les interprétations initialement avancées quant au fonctionnement des bâtiments. Soulignons donc la présence d’un foyer en appareillage de tuiles pour la sole, et rehaussé d’un âtre de briques semi-circulaire, dans le bâtiment 6. Le bâtiment 1 dispose maintenant d’un cendrier complémentaire au foyer précédemment découvert. Le bâtiment 2 conserve les vestiges de l’emplacement semi-circulaire d’un foyer excentré et adossé au mur sud. Le bâtiment 3 quant à lui a révélé la présence d’une structure en creux antérieure à son édification et pour laquelle nous ne disposons d’aucun élément chronologique. Le nettoyage des abords nord-est du bâtiment 5 a permis la découverte de deux cuves à chaux et d’un talus excavé et grossièrement parementé, expliquant la situation en contrebas des constructions.

4Le secteur du bâtiment 5, de la cour F et des aménagements en relation avec le sud de l’esplanade de l’enceinte, ne pouvaient pas être traités en 1994. En effet, les édifices nécessitent de par leur situation excavée, un décapage mécanique des abords et une étude de drainage préalable à leur restauration. Étant donné la complexité des aménagements archéologiques déjà fouillés ainsi que leur fragilité, ajouté à la forte probabilité de la découverte de structures nouvelles, ce secteur devra faire l’objet d’une seconde intervention en 1995.

5Il est donc nécessaire de déterminer, avec les Monuments Historiques et le Service régional de l’archéologie du Limousin, un cadre précis des recherches complémentaires et des travaux qu’il sera inévitable d’y conduire. Ils sont à prévoir, tant en termes d’équipe technique, qu’en moyens mécaniques et donc de financement. Ils induisent une planification et une coordination.

6En complément de ces travaux, rappelons le recensement de nombreux bâtiments situés en contrebas de l’enceinte d’habitat. Ceux-ci appartiennent très vraisemblablement à la partie à vocation plus proprement agricole du site. Il serait particulièrement intéressant d’y conduire de nouveaux travaux qui permettraient de compléter les informations sur les activités générées par ce type d’exploitation rurale, encore fort méconnues pour la région et dont l’ensemble architectural reste à ce jour unique en Creuse.

7L’étude de l’intégralité du site sur le plan archéologique, va de pair avec la vocation de tourisme culturel et de mise en valeur patrimoniale que l’Association du Quartier essaie, depuis 1984, de promouvoir dans ce secteur du Plateau de Millevaches.

Fig. 1 – Plan général du site gallo-romain

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