1Le rapport 1994 fait suite à celui établi pour la commune de Gioux en 1993. Il concerne la poursuite de la prospection inventaire du canton de Gentioux-Pigerolles. Ces travaux contribuent à la mise en œuvre de l’inventaire et de la cartographie du patrimoine archéologique de ce canton de la Creuse, et ce, pour tous les gisements et toutes les périodes chronologiques. Pour mener à bien cette recherche, il a été défini une problématique et une méthodologie appropriées au secteur d’investigation, car on ne disposait jusqu’alors que d’un inventaire limité des ressources patrimoniales du canton. On ne peut par ailleurs que constater l’absence locale de grands travaux d’aménagements, et la résorption quasi-totale de l’agriculture. Ces données, fréquentes en d’autres régions, sont souvent les premiers facteurs de découvertes archéologiques.

2Le secteur qui nous intéresse reste cependant porteur en termes de trouvailles inédites. En revanche, il sera plus malaisé de déterminer les zones d’occupations et leur interrelations, intégrant toutes les périodes chronologiques et tous les secteurs d’activités. Malgré cet aspect réducteur inhérent à la région, l’équipe archéologique de l’Association du Quartier espère aboutir à terme à une étude générale de l’occupation archéologique du secteur.

3L’organisation de la recherche s’est donc définie en 4 points :

• mise à disposition de toutes les sources d’information existantes ;
• dépouillement précis et méthodique de celles-ci, et mise en corrélation des différents apports ;
• définition des priorités de terrain ;
• actions diverses de concrétisation à partir des découvertes.

4L’étude bibliographique, l’inventaire des toponymes et des micro-toponymes, le repérage des POS et des zones de forestation et enfin la prospection complémentaire au sol, ont permis en 2 ans le recensement d’une soixantaine de sites ou d’indices de site majoritairement inédits, sur un secteur correspondant au 1/4 du territoire concerné par notre recherche.

5La surveillance des travaux de modification du POS de la commune de Pigerolles, le suivi de l’évolution de l’enrésinement sur une moitié du canton et la poursuite de la mise à jour des archives ont été les principales actions menées au cours de l’année 1994. Moins significatifs en termes quantitatifs par rapport à 1993, les résultats sont prometteurs en regard du potentiel dégagé et de la confirmation de la grande probabilité de découvertes inédites. 5 sites pré et protohistoriques, 2 habitats gallo-romains, 1 voire 2 sites médiévaux, et 2 d’époque incertaine représentent une part de la contribution 1994. Le suivi de la modification du POS n’a pas dans l’immédiat donné les résultats espérés. Si l’on considère le rapport travaux mécaniques engagés/superficie perturbée, on constate un très faible pourcentage de découvertes significatives.

6En effet, n’a été modifiée sur le terrain qu’une part des parcellaires situés majoritairement en zone de prairies ou de rares cultures. Ceux concernés par l’activité forestière l’ont été de manière administrative. Ces dernières modifications occasionneront en revanche quantité de travaux d’exploitation, qui permettront un futur repérage de structures archéologiques inédites.

7L’inventaire par période chronologique livre également des résultats encourageants. La Préhistoire, bien que concernée exclusivement par les mégalithes, semble assez bien représentée. La Protohistoire ne livre quant à elle pour l’instant que des sites tumulaires à vocation a priori funéraires. La période gallo-romaine est bien représentée par nombres d’habitats et deux axes routiers, qui témoignent déjà d’une implantation relativement massive. Le Moyen Âge est constant pour sa part en termes de découvertes, mais devra faire l’objet de vérifications plus approfondies en ce qui concerne la chronologie. Deux aspects de la recherche seront également développés dans l’avenir. L’étude des moulins et celle du patrimoine architectural du canton, avec à moyen terme leur publication, favoriseront la sensibilisation des habitants à la protection du patrimoine.