1Ce site, aujourd’hui détruit, avait fait l’objet d’une fouille de sauvetage en 1993 dans le cadre d’une extension de mine à ciel ouvert, par la Société des Mines du Bourneix (filiale de la Cogema). Le site étant encore accessible au printemps 1994, des fouilles complémentaires ont pu être menées en divers points, afin de compléter nos connaissances.

2La plus vaste mine à ciel ouvert gauloise reconnue sur ce site (fosse F9) n’avait pas été dégagée en totalité, ni datée par manque de mobilier. La fouille de la partie nord de cette longue excavation a permis d’en achever l’étude et de retrouver au fond d’un dépilage vertical des céramiques contemporaines des autres zones d’exploitation (iv^e s. av. J.-C.). Dans l’allongement de la zone minéralisée, au nord de la fosse F9, des travaux de recherche ont été reconnus. Ils correspondent à des petites fosses de 1 à 2 m de longueur, 0,60 à 1 m de largeur et 0,50 à 1,50 m de profondeur.

3La poursuite des décapages entre les fosses d’exploitation a révélé une troisième aire de lavage. Elle comprenait une petite fosse (1,20 x 1,80 m ; 1,50 m de prof.), vraisemblablement utilisée comme bassin de stockage pour l’eau et une longue et étroite tranchée (0,60 m x 5,80 m ; 0,20 m de prof.) terminée par une petite cuvette. Ce dispositif permettait de concentrer par hydroclassement les paillettes d’or contenues dans le quartz aurifère, réduit à l’état de poudre après concassage et broyage (utilisation de broyons, mortiers, meules).

4Des niveaux d’occupation dégagés entre les fosses ont révélé également une aire d’habitat assez perturbée. Elle comprenait notamment une petite fosse comblée par une grande quantité de céramiques, emballées dans une terre argileuse rougie, s’apparentant à de la terre réfractaire (rejets d’un four de potier ?).

5Enfin, cette dernière campagne a permis de compléter le plan du fond de cabane reconnu au nord du site. Seule la moitié des structures en creux témoignant de cette construction en terre et en bois a été conservée. La cabane en toit de chaume reposait sur des poteaux et était fermée par une paroi en clayonnage et torchis, fondée sur une sablière basse en bois installée dans une saignée ménagée dans le sol caillouteux. Cette maison étant située sur un terrain pentu, une partie du sol a dû glisser dans la pente, et de ce fait, le plan reconnu reste fragmentaire.

6Les analyses ¹⁴C pratiquées sur des charbons de bois rencontrés dans le comblement des fosses et sur les aires d’occupation ont confirmé la chronologie proposée par le mobilier trouvé sur le site (céramiques, fibules en fer). L’occupation est à caler entre la fin du v^e et le milieu du iii^e s. av. J.-C. à cette époque, l’activité minière allait de pair avec un habitat permanent, édifié à proximité immédiate des aires d’exploitation. Les témoignages d’une vie familiale sont, en effet, perceptibles dans l’abondance et la variété du mobilier retrouvé, comme la présence de fusaïoles, de pesons de tisserand et de céréales cultivées du type blé, millet, épeautre (détermination Laurent Bouby, Centre d’anthropologie des sociétés rurales de Toulouse) semble l’attester.

Fig. 1 – Plan général des structures

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Dessin : B. Cauuet (CNRS).

Fig. 2 – Vue de l’habitat

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