1Le secteur des Landes de Faugeras présente la particularité d’avoir connu 3 occupations de chronologies différentes. Elles se caractérisent par une occupation temporaire d’époque protohistorique, une autre, et très localisée, de période gallo-romaine, et par l’établissement en deux phases d’installations agricoles d’époque médiévale.

2Le matériel archéologique prélevé permet de situer les structures protohistoriques attestées à la période charnière du Bronze final, soit environ 800 av. J.-C. Il s’agit sans doute d’une occupation temporaire symbolisée par la présence de 2 fosses dépotoirs, des vestiges d’une structure de combustion et par un épandage de matériel céramique sur l’aire d’occupation ancienne. Les fosses contenaient de nombreux fragments de céramiques et les matériaux d’une vidange de foyer. L’analyse de ces résidus au ¹⁴C permettra de mieux préciser la chronologie des structures.

3Quatre fosses marquées d’une pierre, dont une contenait une cruche en céramique commune gallo-romaine, évoquent par analogie une sépulture à inhumation et des fosses à incinération. L’absence de résidus de crémation oblige cependant à la prudence quant à l’interprétation définitive.

4Deux états successifs caractérisent le Moyen Âge :

• le premier état correspond à l’implantation d’une aire d’ensilage protégée par un important réseau de drainage. Dans l’attente de la confirmation des analyses en laboratoire, il est probable qu’à ces aménagements, ait été associée une cavité aménagée souterraine dévolue à un rôle de stockage de denrées alimentaires ; cette activité devait être en relation avec une exploitation agricole proche ;
• les second et troisième états déterminés par les données de fouilles établissent de façon certaine une nouvelle implantation sur les lieux. Il est probable qu’après la première phase, et dans la continuité de celle-ci, les agriculteurs se soient à nouveau et de manière plus intensive installés sur le site.

5Cette phase est caractérisée principalement par la construction d’un habitat couplé d’un four à pain, après assainissement des sols. Deux constructions annexes viennent compléter ce dispositif. Ces aménagements sont les signes évidents d’une occupation durable. La transformation et l’aménagement de l’espace sont matérialisés également par l’occupation des secteurs nord-ouest et sud-est du plateau. De nombreuses autres structures, comme deux nouvelles aires d’ensilages, une aire d’occupation agricole et une deuxième cavité souterraine aménagée, paraissent associées à cette seconde période.

6Les informations dont nous disposons permettent de situer les occupations entre le x^e et le xiii^e s. L’étude comparative des données de fouille couplée une nouvelle fois aux résultats d’analyses en laboratoire, permettra de mieux déterminer chronologiquement le site.

7Ajoutons que l’opération conduite plus généralement sur le tronçon a donné lieu à une étude des remblaiements de fonds de vallons et banquettes de cultures limitrophes à plusieurs des sites fouillés par P. Bernard-Allée (université de Limoges). Plusieurs analyses anthracologiques, palynologiques, des datations radiocarbone et une détermination de bois gorgés d’eau, ont été effectuées.

8Signalons enfin une découverte exceptionnelle en Limousin : le deuxième souterrain, que le hasard avait obturé depuis l’époque médiévale jusqu’à nos jours, a livré plusieurs individus de vaisselle en bois, conservés naturellement par le milieu humide de la cavité perpétuellement inondée. La présence de fragments de vases céramiques associés à de nombreux macrorestes d’origine végétale (bois, écorces, noisettes, charbons de bois, etc.) alimente en complémentarité les interprétations concernant le site archéologique des Landes de Faugeras.

Fig. 1 – Plan général du site

Agrandir Original (jpeg, 247k)

Limites de fouilles et de décapage : 8 000 m².

Fig. 2 – Assiette en bois d’aulne

Agrandir Original (jpeg, 519k)