1En 1994 (deuxième année du programme), la prospection archéologique des mines et des habitats s’est développée sur dix communes de la Haute-Vienne. Malgré le nombre important de sites inventoriés (32 sites), nous n’avons pas épuisé le potentiel de ces communes en la matière. Nous savons déjà que chacune de ces dix communes fera l’objet d’études complémentaires en 1995, tous les sites repérés n’ayant pu être contrôlés sur le terrain. Les communes concernées sont :

• Limoges-nord (secteur de Beaune-les-Mines) : 10 mines d’or ;
• Rilhac-Rancon : 2 mines d’or ;
• Bonnac-la-Côte : 1 - mine d’or ;
• Chaptelat : 2 mines d’or ;
• Couzeix : 2 mines d’or, 1 mine d’étain ;
• Eyjeaux : 4 mines d’or ;
• Oradour-sur-Glane : 3 mines d’or ;
• Vaulry : 1 mine d’étain ;
• Blond : 1 mine d’étain, 1 site métallurgique ;
• Nouic : 4 mines d’or.

2Ce bilan fait apparaître un district minier aurifère très important autour de Limoges (mines de Beaune-les-Mines, Rilhac-Rancon, Bonnac-la-Côte, Chaptelat, Couzeix et Eyjeaux) avec un site d’habitat protohistorique dans le voisinage immédiat des mines au nord de Rilhac-Ranon. Signalons au passage que lors des reprises minières au début de ce siècle dans le secteur de Beaune-les-Mines, une vis d’Archimède (sorte de vis sans fin, prise dans un fût en bois et utilisée pour remonter l’eau inondant les galeries de mine) a été retrouvée (Sevensma 1941, p. 9). En bois de châtaignier (?), elle était préservée sur 8 m de longueur pour un diamètre de 0,30 m. La longueur mentionnée nous paraît excessive pour le diamètre indiqué, mais malheureusement, cette pièce ne semble pas avoir été conservée.

3D’autres petits districts aurifères, assez mal connus se révèlent vers les monts de Blond (secteur à l’ouest d’Oradour-sur-Glane et vers Nouic). Quant aux mines d’étain, si nous ne dénombrons que trois mines, il faut savoir qu’il s’agit dans les trois cas de vastes ensembles pouvant couvrir plusieurs hectares. Ces sites devraient à l’avenir concentrer notre intérêt, car pour le moment, nous ne savons encore rien de la datation et des techniques minières mises en œuvre dans ces mines.

4Un site métallurgique (production du fer ?) signalé dans les monts de Blond n’est pas sans intérêt et appelle, sans doute, un élargissement de nos préoccupations à la question du fer en Limousin.

5La prospection aérienne menée par F. Didierjean a livré en 1994, 14 nouveaux sites (3 sites en Creuse et 11 sites en Haute-Vienne), dont 3 sites à aurières comblées visibles dans les labours ou dans les prés et 6 sites à fossés ou dessinant des enclos bien caractérisés. Par ailleurs, 2 sites proches de groupes d’aurières ont livré en prospection au sol du mobilier céramique datant de La Tène finale.

Fig. 1 – Château-Chervix, Lavaud Bousquet : enclos ovale à large fossé

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Cliché : F. Didierjean.

6En définitive, en 1994, le bilan total de l’inventaire est de 46 sites, dont : 30 mines d’or (3 sites comblés), 3 mines d’étain, 1 site métallurgique (fer), 6 sites à fossés ou enclos (habitats ?, 1 site datable de La Tène finale), 6 sites indéterminés (cernes, tumulus ?, autre...).

7En 1995, dernière année de notre programme triannuel, nous travaillerons plutôt sur la Creuse (région d’Aubusson-Felletin) et la Corrèze (région de Chamboret et de Tulle). Mais ce sera aussi une année où beaucoup de recherches sont à mener pour compléter l’inventaire déjà dressé (relevés sur cadastre, étude du cadastre xix^e s., visite sur le terrain, etc.). L’inventaire comprend maintenant plus de 260 mines d’or antiques et près d’une dizaine de mines d’étain. Quant aux sites révélés par la prospection aérienne, en 1995, nous aurons à en faire une étude approfondie, pour en définitive, faire la part de ceux qui s’inscrivent bien dans les activités économiques liés aux métaux et de ceux qui s’en distinguent tout à fait. Alors, nous pourrons proposer une nouvelle vision de l’occupation du territoire des Lémovices à l’âge du Fer et dégager des sites majeurs appelant des fouilles archéologiques.