La Tombe – La Cour des Lions (carrière Morillon-Corvol)
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Année de l'opération :
1997Lieux :
France métropolitaine, Île-de-France, Département de Seine-et-Marne, La Tombe, Marolles-sur-SeineChronologie :
Préhistoire, Néolithique, Protohistoire, âge du Bronze, Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaine, époque médiévale, Haut Moyen ÂgeNature de l'opération :
fouille préventiveNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Association pour les fouilles archéologiques nationales
Texte intégral
1Le projet de carrière de Morillon-Corvol à Marolles-sur-Seine inclut le creusement de bassins de décantation sur la rive gauche de la Seine, sur la commune de La Tombe, au lieu-dit la Cour des Lions. Cette emprise de 2 ha a révélé des occupations diachroniques allant du Néolithique ancien jusqu’à l’époque carolingienne.
2L’occupation du Néolithique ancien se caractérise par des fosses latérales d’habitations fortement arasées. Au moins deux unités d’occupation se manifestent, ainsi que quelques petites fosses circulaires éparpillées sur le secteur ouest de l’emprise. Les fosses latérales se sont avérées relativement riches en mobilier archéologique, notamment les structures 65 et 79 qui ont livré de la céramique de la phase récente du Villeneuve-Saint-Germain.
3Les dernières phases de l’âge du Bronze et du début du premier âge du Fer sont bien représentées sur « La Cour des Lions ». Le Bronze final l-IIa et le Bronze final IIb-IIIa se caractérisent par des petites unités comprenant des fosses regroupées par deux ou par trois. La structure 54 du Bronze final IIa a livré un mobilier métallique exceptionnel : deux fibules du type de Kreutznach en alliage cuivreux attachées l’une à l’autre. Il s’agit, à la suite du type de Villethierry, de la fibule la plus précoce, habituellement datée du Bronze final IIb. Les deux exemplaires de La Tombe sont ornés d’un décor incisé de motifs en zigzag et de traits obliques. L’occupation du premier âge du Fer est surtout représentée par une grande fosse polylobée au centre de l’emprise, très riche en mobilier céramique. Une étude typologique de ce mobilier permet une datation de la fin du Hallstatt ancien (viie s. av. J.-C.), tout à fait contemporaine de l’occupation du premier âge du Fer de Courcelles-en-Bassée « La Haute Verrine ».
4Le secteur gallo-romain est constitué d’un enclos quadrangulaire localisé en limite nord-est de l’emprise, en bordure immédiate du coteau de la Seine. L’enclos présente une entrée au niveau de son angle sud-ouest, qui se matérialise par une interruption dans le fossé rectiligne. Un deuxième fossé rectiligne, courant nord-sud, divise l’aire interne. La limite est de l’enclos a été repérée lors d’une fouille précédente (fouille Renaud 1992). La céramique associée date essentiellement de la fin du ier s.-début iie s. av. J.-C. Cependant, les quelques structures localisées à l’intérieur de l’enclos sont attribuables à l’extrême fin du Bas-Empire, voire à l’époque mérovingienne.
5L’occupation du haut Moyen Âge semble être en partie superposée à l’établissement rural gallo-romain. Seules quelques structures carolingiennes (ixe s.) apparaissent au nord de l’emprise, qui appartiennent très probablement à un habitat localisé en bordure de la Seine.
6Une petite nécropole, comprenant une dizaine de sépultures, s’aligne sur l’angle sud-ouest de l’enclos gallo-romain. Les quelques éléments de parure recueillis dans l’une de ces inhumations, ainsi que l’utilisation de coffrages trapézoïdaux en plâtre, permettent d’attribuer cet ensemble au viie s. L’utilisation du terme de nécropole, en dépit de la taille restreinte du groupe, est motivée par la présence d’inhumations secondaires (réductions de corps) qui montrent une certaine permanence dans l’utilisation funéraire de ce lieu.
7Un deuxième groupe de sépultures apparaît, isolé, à une centaine de mètres au sud. Également composée d’une dizaine d’inhumations, cette nécropole semble plus récente ; les modes d’ensevelissement, et notamment la présence de fosses anthropomorphes, nous poussent à la placer au début de l’époque carolingienne. Cette datation serait en accord avec le matériel recueilli dans les rares structures domestiques découvertes au nord.
8Cet ensemble est intéressant à plusieurs égards ; surtout, il évoque l’existence de petits habitats ruraux associés à des nécropoles particulières (peut-être de caractère familial) dans le secteur de l’interfluve, pour une période relativement récente et concurremment à la présence de vastes nécropoles plus classiques (Marolles « Les Taupes »).
Pour citer cet article
Référence électronique
Rebecca Peake, Nadine Mahé et Jean-Marc Séguier, « La Tombe – La Cour des Lions (carrière Morillon-Corvol) » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Île-de-France, mis en ligne le 13 novembre 2023, consulté le 05 octobre 2024. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/145973
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