1La poursuite des diagnostics archéologiques et des terrassements occasionnés par la construction de la Liaison Cergy-Roissy (LCR) a permis d’approfondir les connaissances géologiques et paléo environnementales portant sur les formations superficielles de la Plaine de France. Dans la partie occidentale du tracé, deux nouvelles séquences stratigraphiques ont pu être observées. Tout comme les séquences étudiées en 1996 à Villiers-Adam « Le Chamesson » et à Villiers-Adam « Le Petit Saule », elles concernent toutes deux la fin du Pléistocène moyen et le Pléistocène supérieur. À Chauvry, des décaissements liés à l’édification d’un ouvrage d’art et à la pose d’un réseau de drainage ont mis à jour une coupe géologique sur laquelle a été observé un sol de type sol brun lessivé attribué au dernier stade interglaciaire, l’Éémien (environ 110-130 000 ans BP), surmonté d’un niveau de remaniement, proche de celui ayant livré l’industrie paléolithique moyen de Villiers-Adam « Le Petit Saule », et d’un sol humifère steppique, tous deux rattachables au Début Glaciaire weichsélien (70-110 000 ans BP).

2On retrouve ensuite, au-dessus de niveaux lités et de colluvions datant probablement du Pléniglaciaire inférieur, le pédocomplexe du Weichsélien moyen déjà observé à Villiers-Adam et une séquence lœssique du Pléniglaciaire supérieur. À Baillet-en-France, le ravivage d’une coupe ancienne a permis d’observer une stratigraphie correspondant essentiellement à l’Éémien et au Début Glaciaire weichsélien, avec la succession « sol brun lessivé - sol gris forestier - niveau de remanie ment - sols humifères steppiques ». Quelques artefacts paléolithique moyen ont été recueillis dans une position analogue à la série récoltée à Villiers-Adam « Le Petit Saule ». Ces différentes séquences font actuellement l’objet d’une étude pluridisciplinaire coordonnée par Pierre Antoine (ERA 37 du CNRS), avec en particulier les participations d’Agnès Gauthier (palynologue, AFWV) et de Nicole Limondin-Lozouet (malacologue, Afan). Plus à l’est, à Louvres, la traversée par la LCR du Ru du Rhin, ruisseau tributaire du réseau du Croult, a permis l’étude du remplissage de fond de vallée. Une série de sondages à la tarière a permis d’observer, au-dessus des calcaires lutétiens qui forment le substrat local, une stratigraphie constituée de la base au sommet de sables et graviers fluviatiles, d’une séquence limona-tourbeuse de 8 à 9 m d’épaisseur et des niveaux colluviés dans lesquels viennent s’emboîter les niveaux du haut Moyen Âge de Louvres « Le Bois d’Orville ». Un échantillonnage géologique et paléoenvironnemental a pu être réalisé sur l’ensemble de cette stratigraphie grâce au prélèvement de carottes continues de sédiments. L’étude de ces carottes est actuellement réalisée sous la direction de Jean-François Pastre (URA 141 du CNRS).