Notes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Département de l’Aisne
Texte intégral
1Cette opération de fouille archéologique, préalable à l’aménagement d’un centre de traitement et de valorisation de déchets ménagers, fait suite à un diagnostic réalisé en 2007 par le Département de l’Aisne sous la direction de Thierry Galmiche. Deux sites distants de 700 m avaient été découverts : une tuilerie moderne mentionnée dans des documents du xviiie s. et une tuilerie dont l’abandon est antérieur à la fin du xve s. ou au début du xvie s. La prescription de fouille portait sur la totalité de l’emprise du site 1. Le projet d’aménagement menaçant uniquement le nord-ouest du site 2, seule cette partie a été étudiée.
2Les deux sites sont implantés sur les versants opposés d’un talweg d’orientation sud-ouest – nord-est situé à l’interface entre les marnes supragypseuses du Ludien et les argiles vertes du Sannoisien.
3Ce terrain dépendait du prieuré fontevriste du Charme fondé avant 1104. Au xviiie, voire au xviie s., la tuilerie était baillée à cens par les religieuses. L’examen de ces baux nous renseigne sur l’identité des tuiliers, la nature des productions, l’état de fonctionnement et l’existence de certains équipements.
4Le relativement bon état de conservation du site 1 fournit une vision assez précise du fonctionnement de cette tuilerie moderne. L’eau, stockée dans une citerne, est acheminée au moyen d’une canalisation vers un bassin. Ce marchoir est accolé à un bâtiment dans lequel, selon toute vraisemblance, les tuiles, briques et autres types de production étaient moulées. L’argile provenait, tout au moins en partie, des zones d’extraction mises au jour, lors du diagnostic, dans la partie haute du vallon et de fosses creusées à proximité immédiate de la tuilerie. Après séchage, les tuiles sont arrangées dans un four constitué d’un laboratoire rectangulaire composé d’une double rangée d’arches et précédé par un alandier de forme trapézoïdale. Cinq états successifs d’utilisation du four ont été dénombrés. Le bois utilisé comme combustible était stocké en partie sur une aire empierrée voisine. Les cendres issues du curage du four étaient déposées, de façon provisoire, à l’est de cet espace. Une resserre avait également été construite à proximité. Les tuiles cuites étaient soit livrées directement, soit rangées à l’ouest du four sur une aire aménagée à l’aide de ratés de cuisson et de tuiles fragmentées. Les vestiges de tas contenant des déchets invendables ont également été retrouvés.
5La fonction d’un autre bâtiment, probablement à usage artisanal en lien avec la tuilerie, apparaît comme plus conjecturale. La présence d’un ou de deux autres bâtiments n’est pas totalement exclue au regard des vestiges découverts.
6Au nord-ouest du four, se développe un espace sur lequel ouvrent les autres bâtiments. Même si cette cour a pu être utilisée partiellement pour le séchage des tuiles, la question de la zone dévolue à cette fonction n’est pas totalement résolue. Enfin, l’aménagement d’une mare a fait disparaître le tracé amont de la canalisation.
7Mis à part la découverte d’un nouveau drain, la fouille du site 2 n’a pas apporté de connaissances supplémentaires à l’étude de la tuilerie médiévale.
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1 – Vue aérienne du site |
Crédits | Cliché : CG 02. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/149118/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 969k |
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Titre | Fig. 2 – Four du xviiie s. |
Crédits | Cliché : CG 02. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/149118/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 1,1M |
Pour citer cet article
Référence électronique
Thierry Galmiche, « Grisolles – La Tuilerie » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Hauts-de-France, mis en ligne le 04 décembre 2023, consulté le 09 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/149118
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