1Les résultats de cette nouvelle opération à Baix, chemin du Roux, ont permis de confirmer les données de la carte archéologique concernant de nombreux indices (silex) de fréquentation de ce secteur à la fin du Néolithique et à l’âge du Bronze. Ce site de versant bordant le ravin du Roux domine l’actuelle confluence Rhône-Payre occupée également à ces périodes comme l’ont caractérisé de récentes opérations préventives au lieu-dit Roux Est (2015 et 2017).
2Les quatre sondages mécaniques (247 m2), implantés sur les 2 199 m2 accessibles de l’emprise d’une construction individuelle (parcelles ZE 240, 241), ont révélé un potentiel archéologique inclus dans un fort recouvrement sédimentaire (formations de pente, colluvions grossières et fines sur paléosols potentiels) de plus de 2,5 m de puissance reconnue (4 m en 2015). Comme pour le secteur occidental de la parcelle sud voisine, le site correspond à la rupture de pente du substrat marno-calcaire (Valanginien, n2), non reconnu en 2022.
3Une seule structure archéologique en creux à parois évasées (fossé de 0,7 m d’ouverture ; puissance conservée : env. 0,23 m), attribuable stratigraphiquement à la Protohistoire, est conservée in situ à -2,2 m, sous diverses phases colluviales. L’occupation protohistorique du site (habitat de pente démantelé ?) est matérialisée essentiellement par divers niveaux à artefacts et écofacts (deux paléosols potentiels) mis au jour entre -1,3 m et -1,8 m. Elle est représentée dans tous les sondages par douze horizons limono-argileux incluant des blocs calcaires, charbons de bois, terre crue ou cuite et, surtout, par des fragments de céramiques non tournées. Une dépression naturelle entaillée dans deux dépôts caillouteux d’un horizon de colluvions grossières a permis de piéger quelques artefacts protohistoriques, dont, notamment, le seul marqueur chronologique de l’opération, caractérisé par un petit pot modelé, décoré et renversé sur le côté attribuable au Bronze moyen (J. Vital), voire au Bronze final 1 (É. Néré, P. Hénon).
4Quelques rares indices en terre crue ou cuite (torchis, fragments de sole/four ?) renvoient, comme en 2015, à des indices de construction en terre et à ses aménagements domestiques.
5Quelques fragments de terre cuite architecturale roulée mis au jour sous la terre végétale complètent la séquence stratigraphique haute et matérialisent une possible occupation antique démantelée par l’érosion colluviale en amont du site.
Fig. 1 – Plan général du diagnostic, implantation des sondages, localisation des logs, des transects et des faits archéologiques
Échelle : 1/250.
Topographie : N. Saadi ; DAO : É. Durand, P. Rigaud (Inrap).
Fig. 2 – Vue générale en plan du fossé protohistorique F1 (US 34)
Sondage 3.
Cliché : P. Rigaud (Inrap).
Fig. 3 – Céramique modelée protohistorique, vase en place déposé sur le côté panse
Sondage 2, US 27.
Cliché : É. Durand (Inrap).