1L’année 2022 correspond à la fin de l’opération trisannuelle 2020-2022, destinée à la préparation d’une publication qui sera centrée sur une analyse technologique des gravures pariétales paléolithiques, replacées dans leur contexte radiochronologique, archéologique et environnemental.
2Comme les années précédentes, l’intervention dans la cavité a été menée par intermittence et en groupes restreints. Débutée en mai, elle a été conduite jusqu’à mi-octobre (topographie des réseaux périphériques et derniers prélèvements de spéléothèmes).
3Enfin, pour information, plusieurs membres de l’équipe, pour des raisons familiales et/ou de santé, n’ont pas pu intervenir en 2022, ou seulement très brièvement, dans la cavité.
4Les objectifs prioritaires de cette année ont globalement été tenus, à savoir :
- poursuite de la réalisation d’une topographie moderne du système karstique d’Ebbou ;
- poursuite de l’étude géomorphologique ;
- poursuite de l’inventaire des activités humaines dans la zone du Porche ;
- poursuite des études sur les sédiments du sol ;
- poursuite de l’étude climatique de la cavité ;
- poursuite des prélèvements autorisés en 2021 ;
- poursuite des études des dépôts noirs et traces rouges sur les parois ;
- fin des campagnes de prises de vue macrophotographiques des gravures ;
- poursuite des prises de vues panoramiques ou de détail dans les principaux secteurs de la cavité (Porche, Galerie axiale, Soutirage, Zone ornées, Grande Salle) ;
- poursuite de la relecture critique des relevés de 1995-1999 par les deux responsables successifs de l’opération ;
- début de l’inventaire des marques charbonneuses pariétales dans la Zone ornée.
5À ce jour, une part des échantillons prélevés en 2021 est encore en cours d’analyse. Toutefois, en raison de la révélation en avril 2022 de deux marques charbonneuses pariétales datées par 14C du Tardiglaciaire, et dans l’hypothèse de l’obtention d’une seconde opération triennale (2023-2025), il n’a été engagé, dès cette année, qu’un inventaire préliminaire descriptif des marques charbonneuses pariétales de la Zone ornée prise dans son intégralité, c’est-à-dire en incluant le secteur des deux Chevaux dits « d’Entrée » (nos 2 et 3 selon la numérotation actuelle) et celui des deux Chevaux dits « du Fond » (nos 78 et 79).
6D’une manière générale, une part non négligeable de l’activité de 2022 dans la cavité a en effet été consacrée à la préfiguration (objectifs, besoins, intervenants, etc.) d’une seconde opération triennale (2023-2025), qui serait assortie d’une seconde campagne de prélèvements (prévue en 2024) de restes osseux humains et animaux, de charbons de bois au sol ou dans des remplissages, de marques charbonneuses pariétales et de spéléothèmes.
7Il s’agirait de complètera prioritairement et significativement le cortège de datations isotopiques (14C et U-Th) sur l’ensemble de la cavité et pour toutes périodes des activités humaines et animales : ceci, donc, du Pléistocène jusqu’au milieu du xxe s., date des aménagements touristiques.
8Parallèlement, les inventaires conduits sur les activités humaines et animales préfigurent le constat d’état du site qui est classé au titre des Monuments historiques depuis 1947 (rectifié en 2020) sur l’ensemble de la cavité accessible.
Fig. 1 – Zone ornée, paroi droite, centrée sur le panneau des Chevaux
Avec, à sa gauche, le panneau de l’Aurochs no 54. Au fond à droite, éclairée, l’entrée de la Zone ornée avec la strate tombée au sol dont la cicatrice en voûte est décorée.
Cliché : A. Dubouloz.
Fig. 2 – Vue générale de la Zone ornée prise depuis le fond
On remarque des dépôts noirs sur les parois et l’aspect bosselé du sol.
Clichés et assemblage : A. Dubouloz.
9Outre les travaux en laboratoire (analyses des prélèvements de 2021, mise au point d’appareillage), les recherches menées hors-cavité ont permis principalement, d’une part, de continuer la collecte d’archives sur Ebbou qui est une priorité de notre programme, d’autre part, d’en dresser un premier bilan, enfin, de commencer d’alimenter le SIG spécifiquement dédié à Ebbou.
10Par ailleurs, concernant l’exploitation des collections anciennes, l’obtention d’une date 14C, sur une phalange de renne extraite lors des fouilles de 1966-1969 dans la zone du Porche, conforte, en l’affinant, l’attribution au Magdalénien supérieur de l’occupation mise au jour autrefois. Pour mémoire, au moins une œuvre gravée de la Zone ornée (Bison no 74) est rattachée « morpho-stylistiquement » au Magdalénien supérieur.
11Enfin, quelques prises de vues extérieures à la cavité permettent d’ores et déjà de mieux appréhender l’environnement géographique et géomorphologique immédiat de la grotte d’Ebbou.
Fig. 3 – Traversée de l’Ardèche pour effectuer la visite de la grotte d’Ebbou (cc 1950)
Archives : H. Charmasson, transmises par P. Monteil et O. Peyronel.