Cordier F. 2006 : Montélimar, Drôme, Rhône-Alpes : Fortuneau : rapport de fouille, Bron, Inrap, 2 vol.
Montélimar – Chemin de Pouloumard, lieu-dit ZAE Fortuneau
Entrées d’index
Année de l'opération :
2022Numéro d’opération :
2214363Chronologie :
Préhistoire, Néolithique, Néolithique moyen, Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaineNature de l'opération :
opération de diagnosticNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Inrap
Durand É. 2022 : Montélimar, Drôme, Auvergne-Rhône-Alpes : chemin de Pouloumard, lieu-dit ZAE Fortuneau : rapport de diagnostic, Bron, Inrap.
Texte intégral
1Dans la lignée de la vingtaine d’opérations préventives réalisées sur le secteur nord du site chasséen du Gournier (La Roberte, Fortuneau, Daurelle, Autajon, Portes de Provence, Pélican), évalué aujourd’hui à 250 ha (7,5 ha fouillés depuis 1976), les quatorze sondages (880 m2) ouverts en 2022 chemin de Pouloumard, sur les 5 070 m2 accessibles des parcelles 410-408, ont permis de préciser la conservation et l’extension nord-est du site chasséen du secteur Fortuneau-Daurelle. Ils ont permis de préciser et compléter les données de la fouille de 2006 (F. Cordier), située en bordure est de l’opération 2022 et des diagnostics mitoyens de 1988 (A. Beeching) et 2021, réalisés en limite méridionale.
2La séquence sédimentaire mise au jour chemin de Pouloumard est assez caractéristique de celle rencontrée sur le site du Gournier. La terrasse alluviale du Würm ancien (stade isotopique 4 de l’oxygène) et le sol rubéfié qui s’est développé à son sommet (stade isotopique 3) n’ont pas été reconnus à la base des sondages, alors qu’ils ont été observés de manière subaffleurante à proximité sur le site limitrophe de Fortuneau (Cordier 2006). L’emprise diagnostiquée en 2022 se situe dans un secteur déprimé topographiquement de la terrasse du Würm ancien (large paléochenal ou paléovallon ?). Les dépôts les plus anciens reconnus, pléistocènes et d’origine alluviale, sont à rattacher à des phases d’activités plutôt tardives du Roubion durant le stade isotopique 2 avant le retrait et l’encaissement de cet affluent rhodanien dans son lit majeur holocène (stade isotopique 1). Ces dépôts procèdent du comblement d’une ancienne « gouttière » topographique incisée dans la terrasse alluviale du Würm ancien. Cette dépression topographique, qui a perduré dans la partie centre-ouest de l’emprise, a été colmatée au cours de l’Holocène, avant la période Néolithique moyen, puis après, par des sédiments, essentiellement colluviaux, alimentés et lessivés depuis les maigres reliefs. Les horizons supérieurs de la séquence holocène constituent respectivement les horizons aratoires des époques romaine, médiévale, moderne et contemporaine (E. Morin).
3Excepté quelques rares fragments de céramique gallo-romaine, inclus dans un sondage, et de terre cuite architecturale roulée, sur la quasi-totalité de l’emprise en sommet de stratigraphie (horizon de culture amendée), une seule période chronoculturelle a été mise en évidence : le Néolithique moyen 2, Chasséen récent.
4Excepté la présence de nombreux artefacts (céramique, silex, faune), présents dans l’horizon de colluvion et au sommet de ce dernier (dépôt limono-argileux, décarbonatés, de teinte brun-orangeâtre commun à l’ensemble des sites du Gournier), et qui sont conservés et répartis dans six sondages ouverts dans la moitié occidentale du site, aucun sol archéologique stricto sensu n’a été observé malgré quelques tessons à plat observés ponctuellement.
5C’est dans la frange supérieure de ce dépôt colluvial que sont apparues la majorité des structures en creux du Néolithique moyen. Ces dernières apparaissent généralement bien préservées, tant vis-à-vis de l’érosion que des travaux aratoires antiques à médiévaux. Néanmoins, à l’extrémité orientale de l’emprise, au plus proche de la voie ferrée, les vestiges sont manifestement arasés avec une forte troncature de la séquence sédimentaire qui a conduit au décapage complet des couches dans lesquelles s’ouvraient initialement les structures néolithiques.
6Parmi les 22 faits archéologiques observés sur l’ensemble de l’emprise, 19 structures en creux attestées du Néolithique moyen ont été mises au jour dans huit sondages : huit fosses circulaires empierrées, deux ou trois fosses-silos et huit fosses à fonction indéterminée.
7Elles présentent une relative concentration (11 exemples) dans la moitié ouest de l’emprise (parcelle 410). Leur niveau d’apparition est situé entre -0,3 m et -0,7 m.
8Sept autres structures « chasséennes » ont été repérées en limite de la bordure nord-orientale de l’emprise (parcelle 408).
9Leurs niveaux d’apparition varient entre -0,4 et -0,65 m. Parmi elles, outre une tranchée à profil en W (l. 0,4 m), stratigraphiquement antérieure au Chasséen récent (-0,8 m) et qui renvoie à la base d’une hypothétique fondation d’un bâtiment à plan circulaire (abside ?), voire d’un « enclos » palissadé, trois structures ont pu être identifiées. Deux fosses attribuables à des silos (diamètre entre 1,5 et 1,8 m) à profil subcylindrique sont conservées au nord-est de l’emprise, sur 0,9 m de puissance, dans le dépôt alluvial du cône du Roubion remaniant des éléments de la terrasse rhodanienne. Un foyer circulaire (diamètre 1,15 m) empierré, mis au jour dans le secteur sud-ouest, présente une charge de galets chauffés conservés sur 0,25 m. Comme souvent sur le site du Gournier, aucun négatif ou calage de poteau n’a été observé.
10Dans la majeure partie de l’emprise, la partie supérieure de la stratigraphie, sous l’horizon de terre végétale subactuel, est constituée de dépôts limono-sablo-argileux. Ces dépôts peuvent renfermer des fragments de terre cuite architecturale (terre cuite architecturale) et des fragments de charbon (US 2). Ce dépôt d’origine colluviale et issu de la troncature des maigres reliefs positifs environnants par l’érosion et l’agriculture, après le Néolithique chasséen, a constitué un ancien niveau de culture amendé au cours de l’Antiquité romaine et/ou postérieurement (époque médiévale). Deux fosses subrectangulaires (plantation ?) pourraient être intégrées à cette phase.
Fig. 1 – Plan général du diagnostic, implantation des sondages, localisation des logs et des faits archéologiques

Échelle : 1/500.
Levé topographique : I. Comte ; DAO : É. Durand, P. Rigaud (Inrap).
Fig. 2 – Matériel lithique du Néolithique moyen : Sondages S1 (F2), S2 (US 3), S5 (US 3) et S10 (F15 et F17)

1, lamelle retouchée à troncature convexe ; 2, lamelle utilisée brisée par flexion ; 3, extrémité distale de lamelle à dos ; 4, fragment mésial de lamelle retouchée ; 5, lamelle retouchée, partiellement brûlée ; 6, burin d’axe sur flanc de nucléus à lamelles.
DAO : S. Saintot (Inrap).
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1 – Plan général du diagnostic, implantation des sondages, localisation des logs et des faits archéologiques |
Légende | Échelle : 1/500. |
Crédits | Levé topographique : I. Comte ; DAO : É. Durand, P. Rigaud (Inrap). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/154454/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 467k |
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Titre | Fig. 2 – Matériel lithique du Néolithique moyen : Sondages S1 (F2), S2 (US 3), S5 (US 3) et S10 (F15 et F17) |
Légende | 1, lamelle retouchée à troncature convexe ; 2, lamelle utilisée brisée par flexion ; 3, extrémité distale de lamelle à dos ; 4, fragment mésial de lamelle retouchée ; 5, lamelle retouchée, partiellement brûlée ; 6, burin d’axe sur flanc de nucléus à lamelles. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/154454/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 479k |
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Titre | Fig. 3 – Mobilier céramique du Néolithique moyen |
Légende | Sondages 4 (F14), S10 (F17), US 3 (S1, S2, S10). |
Crédits | Clichés et DAO : A. Hasler (Inrap). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/154454/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 500k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Éric Durand, « Montélimar – Chemin de Pouloumard, lieu-dit ZAE Fortuneau » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 04 janvier 2024, consulté le 18 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/154454
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