1Cette intervention est motivée par le projet de rénovation de l’îlot Baldeyrou, qui joint la rue Baldeyrou à celle des Frères-Charmes. L’emprise, qui est située dans la ville historique intra-muros, à proximité immédiate du tracé de l’enceinte urbaine médiévale, occupe une parcelle en lanières, qui témoigne d’une certaine fossilisation de l’îlot.

2L’intervention s’est faite après démolition de l’ensemble du bâti de la parcelle (AC 205). Celui-ci avait auparavant fait l’objet d’une étude de bâti, montrant la présence de plusieurs maisons depuis le xiii^e s. La géométrie, très linéaire (6,50 m de large pour une trentaine de mètres de long), ne permettait pas d’ouvrir une tranchée continue. Nous avons donc implanté trois sondages « en pointillé », pour une surface totale de 29,50 m², représentant 13 % de la parcelle. Les observations restent donc assez limitées, et dominées par la présence de l’ancien mur ouest des bâtiments donnant sur une venelle traversant la parcelle dans sa longueur.

Fig. 1 – Plan des sondages et des vestiges

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Relevé et DAO : D. Parent (Inrap).

3Les observations laissent toutefois entrevoir des aménagements antérieurs à la dernière configuration connue : trois niveaux de sol ont été reconnus dans deux sondages différents : l’un correspondant à un niveau damé à forte teneur en chaux, plutôt situé en intérieur, et deux autres sous forme de calade, donc plutôt en extérieur, superposés avec un écart de 0,50 m.

4Une structure circulaire scellée par trois dalles non taillées, évoquant un puits, était située immédiatement sous la calade inférieure. Ces aménagements pourraient témoigner d’un état où cette partie de la parcelle n’était pas bâtie. Si la venelle semble avoir structuré cette parcelle avec des bâtiments distribués le long, il apparaît toutefois envisageable que plusieurs constructions différentes, peut-être avec des cours, aient pu exister. Un mur perpendiculaire à l’axe de la parcelle ne semble d’ailleurs pas appartenir au dernier état visible avant la démolition. La stratigraphie inférieure à ces sols laisse apparaître des couches d’argiles grises et de sables indurés, probablement liées à des épisodes fluviatiles de nature différente, qui rappellent des séquences comparables observées à moins de 100 m au nord-est, dans l’îlot des Frères-Charmes.

5Le mobilier assez pauvre, comprend, outre quelques tessons médiévaux à modernes, fréquents dans ce contexte, une monnaie, un denier médiéval (xii^e-xv^e s), entre les dalles de couverture du puits du sondage 2. Cependant, sept tessons, répartis dans les couches inférieures des sondages 1 et 3, présentent une pâte grise très micacée, avec un façonnage non tourné, qui peuvent évoquer des faciès carolingiens.

Fig. 2 – Sondage 2 : coupe

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2.1, mur en blocs taillés et mortier (venelle) ; 2.2, mur de bouchage avec mortier de chaux dans l’ouverture entre 2.1.1 et 2.1.2 ; 2.3, calade de galets de 10 cm par 15 cm ; 2.4, deux assises de fondation liées au mortier d’un mur perpendiculaire et lié à 2.10 ; 2.5, remblai hétérogène de tuile, sable, gravier, quelques galets et mortier ; 2.6, calade présente sur l’ensemble du sondage.

Clichés, relevé et DAO : J. Cayrol (Inrap).

Fig. 3 – Sondage 3 : maçonnerie de moellons liés dans un mortier de chaux pauvre incluant de la terre

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Le tracé correspond au mur de la venelle, mais la construction paraît plus fruste que celles observées dans les sondages 1 et 2.

Cliché, relevé et DAO : D. Parent (Inrap).