Les aurières du district aurifère de Prunet (sud d’Aurillac, Cantal)
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Année de l'opération :
2018Numéro d’opération :
038455Lieux :
France métropolitaine, Auvergne-Rhône-Alpes, Département du Cantal, Lacapelle-del-Fraisse, Ladinhac, Lafeuillade-en-Vézie, Marcolès, Prunet (Cantal), Saint-IllideNature de l'opération :
prospection thématiqueNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Université Toulouse Jean-Jaurès
Hubert É 2018 : Aurières de la Châtaigneraie (Sud Aurillac, Cantal) : rapport de prospection thématique, 2 vol.
Texte intégral
1Les opérations de prospection thématique 2018 portant sur les anciennes extractions d’or du district aurifère de Prunet en Châtaigneraie (sud d’Aurillac, Cantal) ont permis de compléter les prospections 2017 sur le même sujet. Il s’agit de faire l’inventaire et le relevé, dans leur état de surface, de vestiges miniers. Ceux-ci étaient supposés de la Protohistoire, en comparaison des sites similaires connus dans la région voisine du Limousin et datés du second âge du Fer, principalement.
2Cette chronologie vient d’être confirmée grâce aux datations radiocarbones obtenues sur des charbons de bois mis au jour lors d’un sondage sur l’aurière de la Camp del Puech, commune de Lacapelle-del-Fraisse. Les mines étudiées consistent en des aurières, des mines d’or à ciel ouvert. Elles sont localisées au nord de la Châtaigneraie, une ancienne pénéplaine constituée par un socle métamorphique, largement dominé par des micaschistes. Ce pays de socle a été postérieurement intrudé (intrusion : se dit de la mise en place d’un domaine rocheux dans un encaissant déjà en place, souvent par l’apport de magma (roches liquides fondues propulsées par la poussée d’Archimède) donnant donc des roches magmatiques dites aussi ignées ou éruptives (les granites en font partie), issues du refroidissement et de la solidification de ce magma) par plusieurs massifs granitiques (Entraygues, Veinazès, Marcolès, Boisset et Omps), qui ont développé un métamorphisme de contact. Le district aurifère dit de Prunet est localisé dans ces anciens terrains et centré sur une importante zone de cisaillement située au nord du granite du Veinazès. À la fin des années 1980, le BRGM y réalise des prospections géologiques de terrain, dans le cadre de l’inventaire des ressources minières du territoire français. C’est à cette occasion que les anciens travaux miniers sont découverts, principalement répartis sur les communes de Prunet, Lafeuillade-en-Vézie et Lacapelle-del-Fraisse. Les archives mentionnent ces travaux comme autant d’aurières, des exploitations d’or en roche à ciel ouvert. Plus tard, en 2000, P. Abraham produit un premier état des lieux à partir des données du BRGM et, suite à une visite de certains sites miniers sur deux jours, réalise un rapport. L’ensemble de ces archives constituait l’unique documentation connue pour ces sites anciens très caractéristiques.
3L’étude apportée par notre équipe depuis 2017 s’inscrit donc dans une volonté de réactualiser ces données et poursuivre les investigations de terrain. Le but est de caractériser ces vestiges miniers du point de vue archéologique, chose qui n’avait pas été faite jusqu’alors. En 2017, nous avions repris cet inventaire et livré un premier bilan au SRA Auvergne-Rhône-Alpes, avec les plans, coupes, clichés, descriptions, et interprétations des sites permettant d’éclairer ces vestiges. En 2018, cet inventaire a été poursuivi et l’accent a été mis sur les sites d’extraction ouverts en gisements secondaires. Le recomptage total des données permet de faire bouger légèrement les chiffres. Actuellement, c’est donc la quasi-totalité du corpus qui a pu être contrôlé.
4L’état de conservation des fosses est assez contrasté, avec tout de même 73 fosses en bon état (soit 53 % de l’ensemble), représentant un peu plus de la moitié du corpus total. Ces fosses sont encore bien visibles dans le paysage, avec leurs formes en creux et leurs tertres de déblais (haldes minières, stériles). Le reste est en mauvais état, voire complètement détruit (en surface), avec 57 fosses arasées (41 % du corpus), au moins six dégradées (4 % du corpus). Enfin, il reste deux autres fosses, dont l’une est à contrôler. Il s’agit d’un indice sur une commune éloignée à Saint-Illide, représentant 1 % du corpus. La dernière est de nature indéterminée : il pourrait s’agir d’une carrière, représentant également 1 % du corpus.
5Le nombre total de fosses connues, et ce, peu importe leur état de conservation, est porté précisément à 138 individus au minimum (tab. I). Ces résultats généraux ont été synthétisés et la cartographie a été renouvelée (fig. 1).
Tab. I – Tableau de répartition des fosses par communes
Commune | Nb fosses |
Lacapelle-del-Fraisse | 13 |
Ladinhac | 2 |
Lafeuillade-en-Vézie | 44 |
Marcolès | 1 |
Prunet | 77 |
Saint-Illide | 1 (minimum) |
Fig. 1 – Les aurières du district aurifère de Prunet : état de l’inventaire 2018 du district aurifère de Prunet

La quasi-totalité des fosses a été vérifiée sur le terrain. En outre, une dizaine de sites miniers ouverts sur des gisements d’or secondaire (or alluvionnaire type paillettes) ont été recensés.
DAO : É. Hubert (Traces).
6Une dizaine de sites miniers ouverts sur des gisements d’or détritique, issus de l’érosion des gisements d’or primaire, ont été recensés également (alluvions aurifères/placers). Nous prévoyons également de les dater et de faire les relevés topographiques de ces sites miniers qui ont fonctionné par abattage hydraulique. Pour commencer, nous devons d’abord aller plus loin dans leur étude en comprenant leur topographie de surface. C’est pourquoi un LiDAR va être réalisé pour l’année 2019 et permettra d’en savoir plus. Certains de ces sites présentent des profils tout à fait similaires aux exploitations de cassitérite alluvionnaire découverts en nord Aveyron par Philippe Abraham et dont les datations les plus hautes ont donné du Bronze moyen.
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1 – Les aurières du district aurifère de Prunet : état de l’inventaire 2018 du district aurifère de Prunet |
Légende | La quasi-totalité des fosses a été vérifiée sur le terrain. En outre, une dizaine de sites miniers ouverts sur des gisements d’or secondaire (or alluvionnaire type paillettes) ont été recensés. |
Crédits | DAO : É. Hubert (Traces). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/155565/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 1,2M |
Pour citer cet article
Référence électronique
Élodie Hubert, « Les aurières du district aurifère de Prunet (sud d’Aurillac, Cantal) » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 22 février 2024, consulté le 13 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/155565
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