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Année de l'opération :
2020Numéro d’opération :
082099Nature de l'opération :
fouille programméeNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : CNRS
Texte intégral
1Connu depuis le milieu des années 1960 suite à des travaux de carrière, le gisement préhistorique de Basi a été sondé initialement par G. Bailloud entre 1968 et 1971. Il a ensuite fait l’objet d’un petit diagnostic en 2011 par A. Hasler (Inrap). Depuis 2016, de nouvelles fouilles programmées sont conduites afin de documenter l’habitat et le mode de vie des premières populations agropastorales de l’île. La campagne 2020 inaugurait la première année d’une nouvelle triennale 2020-2022.
2Du fait des contraintes sanitaires liées à la pandémie de Covid-19, le nombre de fouilleurs a dû être limité et seuls trois des cinq secteurs ouverts ont été exploités cette année. Avec des pluies et des orages abondants, les conditions climatiques ont par ailleurs fortement compliqué et ralenti les opérations de terrain.
3L’essentiel des niveaux fouillés cette année se rapporte au Basien, c’est-à-dire au Néolithique récent du sud de l’île (fin du Ve-début du IVe millénaire av. J.-C.). Ces niveaux livrent les vestiges de bâtiments construits, sans doute des habitations. Bien qu’ils ne soient documentés pour le moment que par des petits tronçons de murs, ces vestiges témoignent d’une assez grande variété de pratiques architecturales. L’un de ces murs fait appel à des blocs parallélépipédiques anguleux disposés en ligne droite, tandis que les autres mobilisent plutôt des éléments sphéroïdes aplatis, disposés soit à plat, soit de chant, selon des tracés curvilignes. Ces soubassements de pierres assuraient la stabilité et l’étanchéité entre le sol et l’élévation en terre crue ou en pisé. Sous réserve de l’affinement du diagramme stratigraphique et de la chronologie du site, il semble que plusieurs méthodes différentes ont pu être utilisées de façon contemporaine. La destruction de ces murs a entraîné la fonte des élévations en terre et la constitution de massifs très compacts qui sont venus recouvrir les niveaux d’habitat. Ceux-ci livrent toujours un mobilier archéologique relativement abondant, avec beaucoup de céramiques, de l’obsidienne, des lames de haches polies, des fusaïoles, etc., tous éléments témoignant du statut domestique de ces occupations. La faune est très mal conservée dans ces niveaux, au contraire des vestiges botaniques, graines et charbons qui permettent de restituer une partie des activités agricoles, de l’approvisionnement en bois et de l’environnement.
4Le gisement de Basi se place à un peu plus de 4 km du front de mer, à l’endroit même où le cours du Taravo quitte une vallée relativement encaissée pour divaguer au sein de la plaine alluviale côtière aujourd’hui très plane. Des carottages et analyses palynologiques réalisés ces dernières décennies dans les deux étangs littoraux de Canniccia et Tanchiccia ont montré que le remplissage était à la fois épais (plusieurs mètres) et récent. L’analyse du relief de la basse vallée du fleuve et des premiers mètres des fonds marins ainsi que celle des données disponibles grâce aux forages référencés par le BRGM montrent que le profil de la vallée a très fortement changé depuis le début de l’Holocène. Il est probable que durant le Mésolithique, le fond de la vallée ait été significativement plus bas, de plus d’une dizaine de mètres, et Basi était éloigné de la mer comme aujourd’hui, mais au fond d’une vallée nettement plus encaissée. Avec la remontée du niveau marin, il est au contraire probable que la basse vallée du Taravo se soit transformée en une ria durant le Néolithique ancien, dans laquelle la mer pouvait peut-être gagner les pieds mêmes de la colline. Le comblement de la vallée par les alluvions du Taravo et les colluvions latérales ont ensuite progressivement comblé la vallée jusqu’à atteindre son profil actuel. La situation même du gisement par rapport à la mer a donc sans doute fortement changé au fil du temps, même si le schéma proposé devra être affiné et validé plus en détail, et les habitants ont pu, selon les périodes, être à proximité immédiate de la mer ou éloignés comme aujourd’hui.
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1 – Vue aérienne de la zone de fouille au nord du chaos rocheux autour duquel se sont concentrées les installations préhistoriques |
Légende | L’espace délimité par des planches correspond au secteur 4. Au fond, la basse plaine du Taravo se jetant dans la mer. |
Crédits | Cliché : T. Perrin (CNRS). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/155917/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 1,1M |
Pour citer cet article
Référence électronique
Thomas Perrin, « Serra-di-Ferro – Basi » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Corse, mis en ligne le 18 mars 2024, consulté le 11 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/155917
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