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2020
2B – Haute-Corse

Lucciana – Procojo, établissement rural du Haut-Empire et moulin hydraulique

Opération de sauvegarde par l’étude (2020)
Responsable d’opération : Samuel Longepierre

Entrées d’index

Année de l'opération :

2020

Numéro d’opération :

082130

Nature de l'opération :

fouille préventive
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Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : Inrap

Texte intégral

1Le site de Procojo (Lucciana) se localise sur la côte nord-orientale de l’île, à 7,4 km à l’ouest du rivage et à 3,9 km à l’ouest de la colonie romaine de Mariana. La fouille concerne une superficie de 840 m2 riche en vestiges bâtis. Un premier état est caractérisé par la découverte d’une petite aire d’ensilage regroupant cinq silos alignés sur un même axe. Sa datation n’a pas pu être établie de façon assurée. Elle pourrait remonter à la seconde moitié du ier s. apr. J.-C. ou au début du siècle suivant.

2À cet état initial semble devoir se rattacher l’aménagement d’un four (ou de plusieurs) produisant des terres cuites architecturales. Sa présence n’est connue que de façon indirecte, par plusieurs de ses briques retrouvées en remploi dans le bâti de l’état 2 postérieur.

3Le second état du site, daté des iie et iiie s. apr. J.-C., est illustré par la mise au jour de deux bâtiments rectangulaires distincts. Le bâtiment 1, le plus occidental des deux, se compose de trois pièces. La pièce sud accueille, dans sa partie centrale, un moulin hydraulique, voué à la production de farine d’après l’étude typologique des meules qui lui sont associées. Elle comprend également certains aménagements relevant d’une activité culinaire et de stockage. En témoignent les restes d’un petit four à galettes excavé en terre rubéfiée, ainsi que plusieurs fragments de four à cloche mobile en céramique.

Fig. 1 – Plan pierre à pierre général des structures de l’état 2

Fig. 1 – Plan pierre à pierre général des structures de l’état 2

DAO : R. Fritz, S. Longepierre (Inrap).

4Le moulin hydraulique se caractérise par un bâti rectangulaire (superficie de 5 m2 hors œuvre) comprenant deux chambres des eaux. Il constitue le premier moulin hydraulique recensé en Corse pour l’Antiquité. Il présente un système à double roues horizontales inconnu, à notre connaissance, en Méditerranée nord-occidentale pour l’époque considérée.

5La pièce centrale du bâtiment 1 était quant à elle destinée à une production viticole, avec une capacité de stockage définie par l’aménagement de huit dolia. Ce chai est complété par une cuve de recueil maçonnée et une base qui pourrait servir d’ancrage à la vis d’un pressoir à levier. Un échantillon prélevé sur le fond de l’un des dolia du chai a fait l’objet d’une analyse en chimie organique mettant en évidence une production de vin blanc.

Fig. 2 – Orthophotogrammétrie des vestiges du bâtiment 1

Fig. 2 – Orthophotogrammétrie des vestiges du bâtiment 1

Clichés et DAO : N. Bourgarel (Inrap).

Fig. 3 – Proposition de reconstitution 3D, en écorché, de la pièce sud (PCE1048) du bâtiment 1 : le moulin SB1012 et le four culinaire FR1051

Fig. 3 – Proposition de reconstitution 3D, en écorché, de la pièce sud (PCE1048) du bâtiment 1 : le moulin SB1012 et le four culinaire FR1051

Au pied du bâtiment : le fossé FO1004, lui-même bordé par le chenal CH1044.

Réalisation : L. Écard (Archéorelief).

6Le bâtiment 2 a été partiellement mis au jour en bordure orientale de la fouille. La mise en œuvre de son bâti se distingue clairement de celle propre au bâtiment 1. Il se compose de deux pièces séparées par un mur de refend. Un foyer a été mis au jour dans l’un des angles de la pièce sud. Dans la même pièce se trouvait une sépulture de nouveau-né, remployant une amphore de type africaine. Les éléments de datation qui ont pu être rassemblés afin de situer les phases d’occupation des deux bâtiments font état du bilan suivant. Le bâtiment 1 et son moulin ont été édifiés dans le courant du iie s. apr. J.-C. L’occupation de cet habitat s’est poursuivie jusque dans la seconde moitié du iiie s. Quant au bâtiment 2, il n’a pas été possible d’établir si sa fondation est contemporaine de celle du précédent (iie s.) ou si elle se place au cours du siècle suivant. Son ultime phase d’occupation est mieux perçue et remonte à la fin du iiie s. apr. J.-C.

7La fouille ne permet pas de dire si le site de Procojo correspond à un petit établissement rural, dépendant sans doute, dans ce cas, de la colonie romaine de Mariana, ou à un habitat groupé. La seconde hypothèse se pose en effet compte tenu de la découverte, dans chacun des deux bâtiments en question, d’aménagements de la vie quotidienne (foyer, petit four culinaire), suggérant l’existence de deux habitats distincts.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Plan pierre à pierre général des structures de l’état 2
Crédits DAO : R. Fritz, S. Longepierre (Inrap).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/156047/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 591k
Titre Fig. 2 – Orthophotogrammétrie des vestiges du bâtiment 1
Crédits Clichés et DAO : N. Bourgarel (Inrap).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/156047/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 1,6M
Titre Fig. 3 – Proposition de reconstitution 3D, en écorché, de la pièce sud (PCE1048) du bâtiment 1 : le moulin SB1012 et le four culinaire FR1051
Légende Au pied du bâtiment : le fossé FO1004, lui-même bordé par le chenal CH1044.
Crédits Réalisation : L. Écard (Archéorelief).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/156047/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 835k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Samuel Longepierre, « Lucciana – Procojo, établissement rural du Haut-Empire et moulin hydraulique » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Corse, mis en ligne le 18 mars 2024, consulté le 19 juin 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/156047

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Auteur

Samuel Longepierre

Inrap

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Responsable d’opération

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