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Année de l'opération :
2021Numéro d’opération :
082225Chronologie :
Protohistoire, âge du Bronze, âge du Fer, Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaineNature de l'opération :
fouille programméeNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Laboratoire régional d’archéologie (Corse)
Texte intégral
1Débutée en 2014, la fouille programmée d’I Casteddi-Tavera a repris en 2021 dans le cadre d’une opération pluriannuelle 2021-2023. Les objectifs de cette seconde campagne triennale s’articulent autour de la compréhension de l’occupation anthropique de l’éperon d’I Casteddi. Un certain nombre d’acquis permettent de savoir que les lieux ont été occupés dès le Néolithique récent/final, sans toutefois pouvoir localiser précisément sous quelle forme (habitations, passage, etc.), puis par la présence d’habitations au Bronze moyen, au Bronze final puis à l’âge du Fer, et d’un grenier et d’un espace artisanal au second âge du Fer.
2Reste en suspens la définition de cet habitat perché à ces périodes. Sommes-nous en présence de plusieurs unités domestiques dès l’âge du Bronze ? Y a-t-il une perduration d’aménagement par terrasse, comme celle du secteur 3 ? Les terrasses sont-elles contemporaines ?
3En parallèle, le questionnement de l’intégration de ce site à un espace territorial est en cours. Les positionnements géographique et topographique dans la vallée, la présence d’une statue-menhir placée à quelques centaines de mètres de l’habitat perché ou encore la convergence de plusieurs voies de passage au col de Tagliafarro font de cet éperon un lieu stratégique. Par ailleurs, la nature du mobilier, la conservation de plusieurs structures domestiques et la richesse paléoenvironnementale en font un site de première importance dans cet espace géographique.
4Afin de poursuivre nos investigations, en 2021, nous avons terminé la fouille du secteur 3, qui a consisté à mettre au jour le substrat sur lequel ont été faits les premiers aménagements de l’habitation du Bronze moyen. Aucun nouveau sol n’est apparu. Certains calages de poteau sont implantés dans le substrat ou dans le mur qui délimite la maison à l’ouest (MR 103). Les sédiments renvoient à un niveau de comblement/nivellement pourvu de mobilier varié dont plusieurs éléments de macro-outillage. Un certain nombre de tessons du Néolithique récent/final a été observé, ce qui confirme l’occupation des lieux aux IVe-IIIe millénaires, sans toutefois pouvoir préciser où et sous quelle forme (aucun sol ni aucune datation ne renvoie au Néolithique à l’heure actuelle) : décaissement ou apport de terre ?
5En parallèle, la fouille du secteur 5 a été reprise. Il s’agit d’une des terrasses occidentales, soutenue par un mur d’appareillage cyclopéen (MR 3), qui s’étire sur une quinzaine de mètres du nord au sud. Les premières observations de 2018 se confirment. Le secteur 5 se définit comme une habitation elliptique délimitée par un empierrement fait de grosses pierres jointives (MR 63). Trois phases sont identifiées pour le moment, dont deux (phases 1 et 2) renvoient à deux nivellements par l’apport de sédiments et de pierres. Dans les comblements de la phase 2, plusieurs calages de poteaux ont été aménagés. Ils suivent la limite empierrée de MR 63, à l’intérieur de l’habitation. Un poteau central s’aligne avec deux autres calages aux extrémités de la maison selon un axe nord-sud. Cet alignement renvoie au soutien d’une poutre faîtière d’où partent les chevrons de la toiture jusqu’au bas de la maison. Des alignements transversaux sont également observés. Les poteaux périphériques ferment les parois externes. La patine du substrat à l’est semble refléter des passages fréquents pouvant s’apparenter à l’entrée de la maison.
6Cette phase d’implantation est surmontée de la phase d’occupation de la maison durant le second âge du Fer/époque républicaine. Le mobilier dévoile de nombreux contacts avec les commerçants de Méditerranée orientale ou occidentale : parure en verre provenant de Syrie/Palestine/Égypte, contenants amphoriques et vaisselles de table, mobilier métallique ferreux et non ferreux. Les analyses chimiques de certains anneaux en verre bleu foncé ont livré la même « recette » que des blocs de verre brut de l’épave Lequin 2 (côte varoise). On trouve cette même composition pour certains anneaux de Monti di a Torra (Cuttoli-Corticchiato), occupé également au second âge du Fer et placé à une dizaine de kilomètres en aval de la vallée. Cette concomitance pourrait plaider pour des échanges commerciaux communs aux deux sites.
7Dans les remplissages s’ajoutent de la céramique locale modelée et de l’industrie lithique en rhyolite et en obsidienne. Les restes de construction sont notables, avec de gros fragments de torchis s’apparentant à des briques à l’extérieur de la maison et des fragments plus roulés à l’intérieur.
8Un nouveau secteur a été ouvert (secteur 7). Il s’agit d’un petit abri-sous-roche localisé dans l’emprise de MR 3. Le mobilier provient des coulées de sédiments des terrasses supérieures. Le remplissage n’est pas anthropique.
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1 – Plan de l’habitation du second âge du Fer (secteur 5) |
Crédits | DAO : H. Paolini-Saez (LRA). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/156242/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 370k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Hélène Paolini-Saez, « Tavera – I Casteddi » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Corse, mis en ligne le 18 mars 2024, consulté le 15 juin 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/156242
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