1Le diagnostic réalisé du 6 au 14 décembre 2021 sur la parcelle AK 219p du site de Cardellu à Calvi, d’une surface de 4 563 m2, n’a pas révélé la présence pertinente de vestiges archéologiques. Au total, 11 sondages en tranchées mécaniques ont été réalisés sur l’ensemble du terrain, totalisant une surface d’ouverture de 386 m2, soit 9 % de l’emprise totale explorée. L’environnement du site présente plusieurs entités archéologiques qui ont été recensées principalement ces trente dernières années, à travers des prospections ou découvertes fortuites (Comiti 2013). Le site de la Bergerie, distant de 70 m à l’est du diagnostic, a fait l’objet d’un diagnostic en 2019 (Bonnaud 2019). Outre la présence sur les lieux d’une maison forte d’époque génoise, l’expertise avait livré des vestiges relevant de l’Antiquité tardive, confirmant le contexte antique avec notamment la présence de sépultures (inhumations) en amphore.
2Notre expertise sur la parcelle 219 n’a livré aucun vestige relevant d’une quelconque occupation préhistorique, protohistorique, antique ou médiévale. L’absence de matériaux archéologiques en surface du terrain est à noter. Les quelques fragments de terre cuite recueillis concernent l’époque moderne (xixe-xxe s.). Les traces de creusements linéaires identifiées dans l’emprise des sondages en tranchées mécaniques traduisent un souci permanent d’assainir un terrain qui semble particulièrement exposé aux écoulements d’eau venant du côté ouest. Le terrain de Cardellu présente en effet les particularités d’une zone humide, avec une végétation partiellement adaptée au milieu (roseaux), et qui sont menacées aujourd’hui avec le développement urbain. L’axe prédominant de ce réseau est orienté sud-ouest – nord-est, dans le sens de la pente. Cet écosystème, naturellement présent dès l’origine de l’occupation des lieux, n’a sans doute pas favorisé une implantation humaine pour les premiers habitants de Calvi, dans l’Antiquité. L’absence totale de mobilier antique dans la couverture limoneuse reposant sur un sol géologique d’origine granitique est constatée, y compris en surface, où des éléments remobilisés comme la terre cuite auraient pu être piégés.
3Outre les aménagements modernes destinés à drainer le sol, des traces agraires traduisent une mise en culture des lieux avec des plantations (vignes, vergers ?) aujourd’hui disparues, sans que l’on puisse pour l’heure dater celles-ci. La « morphologie » de ces structures (formes, organisation dans l’espace) est comparable à des aménagements observés en particulier dans le sud de l’île, dans la région de Bonifacio à Sant’Amanza et Parmentile, sur des terrains expertisés en 2016 (Bergeret, Fabre 2016) et 2018 (Peche-Quilichini 2018) et qui pourraient dater de la fin de l’Antiquité.