1L’intervention, qui s’est déroulée dans la commune de Saint-Germain-des-Fossés, au lieu-dit Champs des Roches, dans le cadre d’un projet de lotissement, a eu lieu du 19 au 23 juin 2023. Cinq sondages ont été mis en œuvre sur la parcelle de 7 760 m² (11,18 %). Une occupation diachronique, mais peu dense, est révélée (fig. 1).

Fig. 1 – Plan général du diagnostic

Agrandir Original (jpeg, 998k)

DAO : Sapda.

2Le terrain est constitué d’une morphogenèse complexe. Les formations oligocènes, affleurant sur le haut versant du Val d’Allier, composées de bancs très hétérogènes alternant calcaire, marne et sable, montrent une certaine instabilité, qui a généré des glissements de terrain. Ces mouvements anciens, qui sont encore difficiles à dater, semblent favorables à la préservation des formations paléolithiques probablement glissées en masse et relativement rares dans le Val d’Allier. Les sondages de diagnostic n’ont pas toujours été assez profonds pour observer toutes les relations stratigraphiques afin de comprendre la géométrie des dépôts. Une prospection dans les niches d’arrachement permettrait de caractériser les affleurements et le processus qui a conduit aux mouvements de terrain.

3L’époque préhistorique est représentée par la découverte d’une prémolaire d’un cheval adulte, datée du Magdalénien ancien (entre 15446 et 15416 av. J.-C.).

4L’organisation des occupations protohistoriques reste difficile à cerner, mais semble s’étendre principalement dans les trois quarts sud de l’emprise. Un premier horizon stratigraphique pourrait être constitué d’un paléosol daté du Bronze ancien ou du Bronze final III. Un fossé d’orientation nord-sud, qui traverse la quasi-totalité de la parcelle, semble creusé dans cet horizon (fig. 2). Il est recouvert par un second ensemble stratigraphique, qui s’apparente plutôt à des colluvionnements.

Fig. 2 – Coupe nord et sud du fossé F4

Agrandir Original (jpeg, 288k)

Sondage 1.

Relevé : G. Rocque ; DAO : C. Le Guillou (Sapda).

5La période antique est également caractérisée par une stratigraphie assez fine, que le mobilier, trop indigent, ne permet pas de dater avec précision. Deux types de structure hydraulique sont présents dans la moitié nord de la parcelle : des drains de pierres, probablement en lien avec un usage agricole, et plusieurs canalisations aménagées en « V » à fond plat, et fermées par une dalle calcaire (fig. 3). Présentant un pendage vers le nord, les canalisations sont construites avec un soin qui exclut a priori l’interprétation de drainage. Il pourrait donc s’agir d’un système d’évacuation des eaux usées, de type égout. Dans cette hypothèse, une occupation serait nécessairement présente entre les sondages 3 et 4, bien qu’aucun indice ne le laisse présager. Ce réseau pourrait également être interprété comme un système d’adduction, permettant de transporter l’eau vers une occupation située plus au nord, en dehors des limites de l’emprise. Dans ce cas de figure, le point de captage doit se situer entre les sondages 3 et 4, sans que le diagnostic ait livré aucun indice quant à la présence d’un point d’eau dans cet espace.

Fig. 3 – Relevé photogrammétrique du drain F12, des canalisations F6 et F13 et du fossé F14

Agrandir Original (jpeg, 945k)

Sondage 3.

Clichés et DAO : Sapda.

6La période médiévale n’a livré que quelques tessons éparpillés dans les niveaux supérieurs. Les derniers indices anthropiques, rattachés à la période contemporaine, se situent tous en bordure de la RD 258 et pourraient donc être liés à cet axe de circulation déjà visible sur le cadastre dit « napoléonien ».