1Le projet d’assainissement de la commune de Puyravault a conduit à la réalisation d’un diagnostic archéologique par le service d’archéologie départementale de la Charente-Maritime. L’emprise de cette intervention, implantée en plein centre-bourg, est d’une superficie de 1 550 m². S’agissant de travaux d’assainissement, les abords directs de l’église n’ont pas été impactés par l’opération.

2L’intervention a d’une part confirmé l’existence du cimetière médiéval déjà connu, notamment par des surveillances de travaux assurées par Monsieur Jany Grassiot, érudit, archéologue amateur et généalogiste reconnu. D’autre part, l’existence de vestiges d’époque médiévale ont été exhumés dans la Cour du Prieuré, chemin communal qui longe des habitations privées qui hébergeaient depuis au moins le xii^e s. un prieuré.

3Le cimetière médiéval, dont l’emprise est aujourd’hui un peu mieux cernée, a accueilli en son sein des tombes en coffre de pierre (fig. 1) et des tombes en contenant souple et/ou périssable (fig. 2). Les paroissiens, de tout âge, ont été inhumés jusqu’à l’époque moderne, avant que le cimetière ne soit déplacé au milieu du xix^e s. pour être implanté à l’extérieur du bourg. Les défunts sont donc ici nombreux, et les recoupements et superpositions des inhumations semblent avoir été fréquents. Comme souvent en contexte funéraire (médiéval), le mobilier est rare.

Fig. 1 – Des sépultures en coffres de pierre ont été découvertes à une très faible profondeur

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Cliché : C. Trézéguet (service d’archéologie départementale de Charente-Maritime).

Fig. 2 – Le cimetière ancien regroupait sépultures en coffre de pierre et sépultures en fosse

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Cliché : R. Lopes.

4L’exploration de la Cour du Prieuré a réservé plus de surprise, bien que l’existence avérée et encore visible du prieuré dans ce secteur, suggérait un potentiel archéologique très fort. Ainsi, ce sont les vestiges d’un probable habitat du Moyen Âge classique, par le biais de fosses – probablement des silos – très chargées en mobilier qui ont été identifiés. Ces aménagements ont été recoupés par le creusement d’un fossé étroit et profond (fig. 3), qui a pu revêtir un rôle défensif au cours des guerres qui ont troublées la région entre les xiv^e et xvi^e s. Il pouvait aussi s’agir d’une simple mais efficace délimitation entre l’espace prieural et cimetérial.

Fig. 3 – Coupe montrant le silo (FO 10) ainsi qu’un fossé profond (F 09)

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Échelle : 1/20.

Cliché : R. Lopes.

5Un second fossé, perçu de façon beaucoup moins tangible, a aussi été détecté à quelques mètres de distance du premier. Son rôle ainsi que sa datation ont été impossibles à déterminer.

6Enfin, les fondations massives d’un mur ont été dégagées à proximité directe de ces aménagements, avec ce qui ressemble à un lambeau de sol portant des traces de rubéfaction. Pourrait-il s’agir d’un des murs de l’église, fortement perturbée et dont il ne reste plus aujourd’hui qu’une infime partie de la nef et le chœur ? Pour répondre à cette interrogation, il aurait fallu amplifier la fouille. Les seuls indices en faveur de cette hypothèse sont l’orientation de ce mur, identique au « mur de façade » de l’église, ainsi que son mode de construction.