2L’étude pluridisciplinaire débutée fin 2019 s’inscrit dans le cadre du projet région « Monasticon Aquitaniae » (coord. C. Gensbeitel) et vise à appréhender le monastère de Trizay dans son ensemble, à la fois par l’étude des vestiges encore en élévation et de l’environnement proche du site, que par l’étude des sources médiévales, modernes et contemporaines.

3Plusieurs enjeux entourent l’étude de ce site, notamment au sujet de cette église de plan centré, particulièrement atypique pour la région, dont les commanditaires et la date de construction restent inconnus. Les principaux objectifs sont d’aborder la construction du monastère au Moyen Âge central, des liens entre l’église et les ailes monastiques, et de mieux cerner les transformations et les réaménagements de la fin du Moyen Âge et de l’époque moderne.

4En 2019, les prospections géophysiques menées par Vivien Mathé ont permis de mieux circonscrire la structure centrale de l’église. En revanche, aucun bâtiment n’a pu être repéré de cette manière à l’est et au sud des bâtiments actuels. Nous avons continué à prospecter autour du prieuré, de manière classique, afin d’enregistrer les éventuels remplois issus des bâtiments monastiques et de l’église.

5À la fin de l’année 2019, une importante campagne de relevés a été menée afin d’obtenir un modèle 3D de l’ensemble du site, ainsi que des orthophotographies des élévations intérieures et extérieures et la levée d’un nouveau plan. L’étude du bâti et l’enregistrement archéologique des élévations ont été réalisés au cours de l’année 2020 grâce aux relevés préalablement acquis.

6Toutefois, il reste plusieurs interrogations quant à l’implantation du monastère. Si les techniques de construction sont bien distinctes entre l’église et les bâtiments monastiques, plusieurs phases sont également à noter dans ces derniers. Malheureusement avec la disparition de l’aile occidentale il n’est pas possible d’aller au-delà du stade des hypothèses sans fouille archéologique. Des comparaisons sont possibles entre les constructions et la sculpture du prieuré de Trizay et celles de l’établissement, également casadéen, de Sainte-Gemme, mais cela pose la question de la pertinence de travailler sur les réseaux : a-t-on affaire à l’activité d’artisans locaux ou bien à des artisans employés par les casadéens sur les deux sites ?