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AccueilRégionsNouvelle-Aquitaine202017 – Charente-MaritimeVénérand – 2 rue des Fontaines

2020
17 – Charente-Maritime

Vénérand – 2 rue des Fontaines

Opération préventive de diagnostic (2020)
Responsable d’opération : Bastien Gissinger

Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : Département de Charente-Maritime

Texte intégral

1Cette opération menée sur une semaine a été réalisée en deux temps, dans et aux abords ouest du moulin moderne de Vénérand, ancien sanctuaire des eaux antique et départ de l’un des aqueducs de Saintes.

2Le premier volet consistait en un diagnostic archéologique sédimentaire classique. Un puits d’accès au conduit antique de l’aqueduc, taillé dans la roche plus de 6 m plus bas, a été découvert. Il s’agit du dernier puits d’accès avant le captage antique de la source, et il se situe très proche (3,5 m) de l’extrémité du conduit. Il mesure 1,20 m de diamètre (fig. 1).

Fig. 1 – Puits d’accès à l’aqueduc, taillé dans la roche calcaire

Fig. 1 – Puits d’accès à l’aqueduc, taillé dans la roche calcaire

Cliché : B. Gissinger (service d’archéologie départementale de Charente-Maritime).

3Les autres structures du diagnostic consistent essentiellement en des murs de parcelle et de constructions modernes (xvii-xixe s.), des fosses récentes (xxe s.) et des remblais qui comportent pour certains des éléments antiques.

4Un second volet consistait en une étude sommaire du bâti de l’intérieur du moulin. Elle est destinée à mieux mettre en évidence le phasage des aménagements, bien qu’il subsiste des zones d’ombre en raison de la retaille des éléments antiques aux périodes ultérieures et que les restaurations des années 1990 ont occasionné la perte d’une série importante d’informations.

5On comprend la base antique, une salle carrée de 16,4 m2, dont l’accès se faisait manifestement en hauteur par l’est via un escalier, peut-être partiellement taillé dans la roche, qui descendait le long de la paroi sud. La rivière souterraine y est captée et partiellement détournée dans le conduit de l’aqueduc par le biais d’un bassin de décantation faisant office de réservoir.

6L’espace est agrandi vers l’est dans une seconde phase d’aménagement, peut-être lors d’une première utilisation de la zone en tant que moulin, mais sans certitude quant à la fonction des lieux. Elle pourrait s’avérer médiévale si l’on en croit la présence de remplois dans l’un des murs du moulin moderne dont les traces de taille évoquent un marteau taillant et les dimensions un module plutôt ancien. L’accès au bassin se fait alors par un escalier taillé en partie dans la maçonnerie antique.

7Les orientations des parois des espaces correspondant, taillées dans la roche et complétées par des maçonneries mal conservées et recouvertes de calcite, diffèrent de celles du sanctuaire antique et de la phase moderne du moulin actuellement visible.

8Cette dernière voit l’installation de murs massifs destinés à accueillir les axes de roues actionnant la meule, située à l’étage. Le bassin antique sert, comme dans la phase précédente, davantage pour l’usage du meunier que pour l’action de la meule. L’eau arrive depuis un exutoire situé plus haut qu’à l’origine afin de faire prendre de la vitesse à l’eau acheminée depuis l’est, et de permettre de faire tourner les pales de la roue à augets.

9Comme pour la phase précédente, des trous de poutres dans les parois antiques qui ne subsistent que sous forme de blocage témoignent de planchers et d’aménagements successifs. Un demi-niveau existait entre le sous-sol et le rez-de-chaussée actuel. La meule devait se trouver au niveau du rez-de-chaussée, afin de faciliter la manutention des sacs de grain et de farine.

10Les étages supérieurs du moulin moderne, généralement daté du xviie s., ont également fait l’objet de descriptions exhaustives. Le premier étage dispose de deux cheminées qui devaient compenser la froidure amenée par l’eau qui circulait deux niveaux plus bas. Il est probable que des parois divisaient l’espace de ce premier étage en au moins deux pièces : chambre et pièce de vie/cuisine.

11Le dernier étage a été presque entièrement reconstruit dans les années 1990 lors d’une grosse campagne de restauration menée par des bénévoles locaux, sans suivi ni collecte de données liées au bâti antique ou moderne. La meule elle-même a disparu depuis lors.

12Cette construction témoigne de près de 2 000 ans d’évolution autour de l’utilisation de cette eau de source coulant dans une diaclase naturelle aménagée dès l’Antiquité.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Puits d’accès à l’aqueduc, taillé dans la roche calcaire
Crédits Cliché : B. Gissinger (service d’archéologie départementale de Charente-Maritime).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/161747/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 411k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Bastien Gissinger, « Vénérand – 2 rue des Fontaines » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Nouvelle-Aquitaine, mis en ligne le 21 juin 2024, consulté le 03 novembre 2024. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/161747

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Auteur

Bastien Gissinger

Service d’archéologie départementale de Charente-Maritime

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Responsable d’opération

Bastien Gissinger

Service d’archéologie départementale de Charente-Maritime

Opération(s) dirigée(s) par cet archéologue

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Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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