Langlais M., Laroulandie V., Costamagno S., Pétillon J.-M, Mallye J.-B, Lacrampe-Cuyaubere F., Boudadi-Maligne M., Barshay-Szmidt C., Masset C., Pubert É., Rendu W., Lenoir M. 2015 : Premiers temps du Magdalénien en Gironde : réévaluation des fouilles Trécolle à Saint-Germain-la-Rivière (France), Bulletin de la Société préhistorique française, 112-1, p. 5-58.
Entrées d’index
Année de l'opération :
2020Numéro d’opération :
027929Sujets :
édificeChronologie :
Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaine, Empire romain, Haut-Empire romainNature de l'opération :
fouille programméeNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Ministère de la Culture
Texte intégral
1À l’initiative conjointe du propriétaire du terrain et du service régional de l’archéologie, une opération de fouille archéologique programmée s’est déroulée sur la palus de Condat, lieu-dit Les Galets, durant les trois premières semaines du mois de juillet 2020.
2L’objectif de ces investigations archéologiques a été de comprendre, aussi précisément que possible, la nature des occupations humaines de cet espace clos, situé dans un méandre de la Dordogne. En effet, depuis plus d’un siècle, plusieurs découvertes fortuites ont permis d’identifier des vestiges en lien avec l’époque gallo-romaine notamment. Le quartier dit de Condat, est situé en bord de Dordogne, dans une concavité secondaire du méandre soumise à la marée, à la limite de zones de terres sèches et de terrasses anciennes. Différents vestiges antiques ont été observés à Condat, où certains historiens supposent la présence d’un vicus (agglomération secondaire antique), essentiellement sur la base des écrits du poète bordelais du ive s., Ausone. La chapelle de Condat, d’origine romane, serait en lien avec une motte féodale antérieure au château. Il y a plusieurs années de cela, des vestiges du haut Moyen Âge ont été identifiés à l’occasion de labours de plantation permettant ainsi de confirmer l’occupation relativement ancienne du secteur.
3En effet, le Libournais est un lieu de peuplement ancien, dont témoignent la découverte, située non loin, du squelette de Saint-Germain-la-Rivière (Langlais et al. 2015) et le menhir de Pierrefitte à Saint-Sulpice-de-Faleyrens. Le site de Libourne semble occupé dès le Bronze final. Il constituait un carrefour d’échange, commercial, entre l’Isle et la Dordogne. Pourtant, le site de Libourne, sous l’Antiquité et jusqu’au Moyen Âge, est encore relativement mal connu hormis les nombreuses découvertes isolées effectuées.
4Ces différentes découvertes nourrissent la réflexion des historiens et archéologues sur l’organisation des implantations humaines et donc sur le peuplement ancien de Libourne. L’équipe de fouille a donc souhaité, par l’ouverture d’un sondage, déterminer la présence éventuelle de vestiges mais également préciser, le cas échéant, leur datation ou peut-être même plus encore, différentes phases d’occupation du secteur.
5La tranchée réalisée, d’une longueur de 50 m pour une largeur de 4 m, a permis de mettre au jour un premier bâtiment, de facture antique, conservé sur une hauteur de 0,50 m par endroit pour une largeur d’environ 0,80 m. L’édifice, très partiellement observé, s’étend sur une largeur supérieure à 10 m en partie interne. Plusieurs réfections semblent avoir eu lieu si on en juge par les reprises de mortiers observées à plusieurs emplacements. L’intérieur de l’édifice est aménagé avec la présence d’un sol en mortier dont la surface lissée correspond au niveau de circulation. L’angle sud-est du bâtiment est occupé par un massif maçonné, formé d’un parement et d’un blocage interne très dense.
6Les parties extérieures de l’édifice ont été identifiées par des sondages conduits parallèlement aux maçonneries. Ils mettent en évidence la présence de remblais sans niveau de circulation clairement établis. Les quelques éléments de mobilier, notamment céramique, mis au jour, nous conduisent à évoquer une datation du Haut-Empire pour la construction du bâtiment. Compte tenu de la faible superficie étudiée, cette datation devra être confrontée à une exploration plus élargie de l’édifice.
7L’extrémité nord du sondage se caractérise par l’absence de structures archéologiques et par la présence d’un niveau subhorizontal, présentant un léger pendage et constitué de fragments de blocs calcaires et de terre cuite architecturale. Ce niveau qui se prolonge vers le nord, est pris dans des sédiments alluvionnaires recouvrant une terrasse de la Dordogne formée de galets de rivière en grande quantité. Ainsi, l’hypothèse retenue est celle d’un bâtiment de l’époque antique, partiellement étudié dans le cadre de cette opération, ayant subi des réfections mais contenu dans un seul état d’occupation, installé sur un secteur à léger rehaussement par rapport à un environnement fluvial lié au méandre de la Dordogne. Les investigations complémentaires devront se poursuivre en direction de l’ouest vers laquelle semblent se poursuivre les maçonneries. Enfin, des prospections géophysiques seront effectuées afin de tenter de préciser le plan d’ensemble et d’identifier avec plus de précisions les parties basses liées à l’évolution morphologique de la Dordogne.
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1 – Photographie aérienne |
Crédits | Cliché (drone) : C. Coutelier (Ausonius). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/163690/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 1,5M |
Pour citer cet article
Référence électronique
Léopold Maurel, « Libourne – La palus de Condat » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Nouvelle-Aquitaine, mis en ligne le 25 juin 2024, consulté le 12 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/163690
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