1La seconde campagne de reprise des fouilles sur le site éponyme de Roquefort en 2020 avait pour objectif d’achever l’exploration de l’allée mégalithique de Roquefort par l’étude du secteur d’entrée et de la masse tumulaire et d’évaluer la conservation des niveaux d’occupation domestiques repérés au cours des fouilles J. Roussot-Larroque.

2L’achèvement du sondage 3 à l’entrée du monument a permis plusieurs observations. D’une part, deux monolithes (n^os 58 et 59) forment une entrée en entonnoir, en avant des orthostates n^os 4 et 22, jusqu’alors totalement insoupçonnée. Il est désormais assuré que l’entrée du mégalithe, restée incomprise à l’issue des fouilles J. Roussot-Larroque, se situe à cet emplacement. Une poterie à fond plat écrasée en place a été découverte à proximité.

3Dans l’allée mégalithique, le sondage 6 effectué sous la dalle n^o 36 confirme l’absence de niveaux conservés sous le monument. Le pendage ascendant du dallage entre l’entrée et la dalle de chevet a donc été intentionnellement ménagé par la mise en place de calages et de monolithes plus épais, d’est en ouest.

4La recherche de traces conservées du cairn néolithique, dans les sondages 3, 7 et 8, est en revanche une déception. Ces sondages ont révélé l’impact des remaniements de l’époque médiévale, à savoir un démontage complet de la masse tumulaire jusqu’à l’arrière des orthostates. Seules une petite réhausse du substrat en arrière de la dalle n^o 58 de l’entrée et la découverte d’un vase dans le sondage 2 pourraient marquer l’emplacement de la façade du tumulus originel à environ 2 m des orthostates au sud-est du monument. Au nord du monument, le sondage 7 révèle que tout le cairn a été détruit.

5Par ailleurs, la réouverture du « sondage plateau », fouillé entre 1968 et 1976 par J. Roussot-Larroque, avait pour objectif d’évaluer la conservation des niveaux d’occupation néolithiques sur le plateau, pour nourrir notre problématique des relations habitat / sépulture. Contre toute attente, la tranchée 3 a révélé que le sondage n’avait pas été mené jusqu’au substrat et que les niveaux néolithiques sont conservés au-delà des limites de l’emprise des fouilles anciennes, vers le nord notamment (tranchée 2) sur une surface de 30 m² minimum. La campagne 2020 a permis de nettoyer intégralement ce « sondage plateau » et de rafraîchir les coupes. Au cours de cette dernière étape, du mobilier en stratigraphie a été prélevé. L’examen de la stratigraphie et du mobilier recueilli, en particulier céramique, confirme les attributions proposées par J. Roussot-Larroque avec une succession groupe de Roquefort (Us 3), puis Matignons et Peu-Richard (Us 2). Il s’agit d’une opportunité unique de documenter la majeure partie du IV^e millénaire av. J.-C., voire la fin du V^e millénaire si le calage du groupe de Roquefort se confirme.

6Il est désormais avéré que les niveaux d’occupation du plateau et l’utilisation funéraire de l’allée mégalithique, voire sa construction, sont contemporains. Pour l’heure, les dates les plus anciennes obtenues sur le monument mégalithique place sa première utilisation au milieu du IV^e millénaire, au Néolithique récent I, bien attesté sur le plateau par les productions du groupe Matignons.

7La poursuite des fouilles du site de Roquefort portera sur ce secteur à partir de 2021, en s’attachant à étudier les niveaux en place et à préciser la chronologie des occupations. Un programme pluridisciplinaire d’étude pourra être mis en place sur les vestiges mis au jour.

8Cette seconde campagne de fouille confirme par ailleurs l’importante occupation du site au haut Moyen Âge, non documentée par les textes. Il est désormais avéré que le rempart, dont la datation n’avait pu être réalisée lors des fouilles antérieures, se rapporte à cette période. L’allée mégalithique en constitue le squelette interne et son axe de développement.

Fig. 1 – Localisation des secteurs fouillés en 2020 (en jaune) et des structures médiévales

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Campagnes 2019-2020.

MNT : A. Laurent, d’après données 3D par LiDAR, photogrammétrie et scan 3D.

Fig. 2 – Plan général de l’allée mégalithique avec localisation des sondages

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Acquisition et traitement 3D : H. Vitté et A. Laurent ; DAO : V. Ard (université de Toulouse 2 Jean Jaurès), E. Mens et H. Vitté.