Navigation – Plan du site

AccueilRégionsNouvelle-Aquitaine202064 – Pyrénées-AtlantiquesOssas-Suhare – Gatzarria

2020
64 – Pyrénées-Atlantiques

Ossas-Suhare – Gatzarria

Fouille programmée (2020)
Responsable d’opération : Marianne Deschamps
Notice rédigée avec Lars Anderson

Texte intégral

1La pandémie de Covid-19 nous a contraints à modifier le déroulement de la campagne de fouilles 2020. N’étant pas dans la capacité de réunir une équipe de fouilleurs bénévoles pendant quatre semaines, nous avons choisi de mener une session de terrain à effectif réduit, qui a été consacrée à la pose de dosimètres et à la collecte d’échantillons en vue de datations OSL dans le cadre du projet ERC Quina World piloté par G. Guérin. Nous avons également procédé à des prospections géologiques des formations environnantes dans l’objectif d’identifier les sources des roches ferrugineuses (colorants) recueillies dans les différents niveaux du site.

2L’essentiel des moyens a donc été concentré en laboratoire sur différentes actions visant à rattraper le passif dans le travail de post-fouille. À ce titre, nous avons effectué des analyses taphonomiques sur les ensembles du secteur 4 afin de croiser ce regard avec l’avancée de nos réflexions géoarchéologiques quant à la mise en place des dépôts. Des travaux ont également été menés sur les os brûlés de l’Aurignacien, complétés par la réalisation de datations 14C, sur l’étude des traces de l’outillage moustérien du secteur 4 et des résidus se trouvant sur ces outils, ainsi que sur les ensembles gravettiens provenant des fouilles anciennes et récentes. Autre élément complété en 2020, le développement et la mise en route d’une base de données centralisée pour tout le site, qui sera désormais intégrée dans notre démarche de traitement de données et de traitement post-fouille du matériel et des refus de tamis. Les résultats les plus pertinents des travaux de 2020 pour la poursuite du projet de fouille à la grotte Gatzarria sont les suivants :

  • Les analyses de la granulométrie lithique dans le secteur 4, sur les parties supérieure et inférieure de l’unité sédimentaire 5, amènent un nouvel appui à l’analyse des fabriques et à la lecture sédimentaire des profils effectuées en 2019. La partie supérieure de l’Us 5 semble avoir été assez perturbée par les dynamiques de remplissage hydrique responsables des Us 4 et 3 sus-jacentes, alors que plus en profondeur, et visible dans certaines unités stratigraphiques riches en matériel archéologique (notamment l’Ust 404b), l’Us 5 est nettement mieux préservée, conservant ainsi son signal de mise en place, semblerait-il, originale, à savoir une remobilisation de basse énergie.
  • L’analyse tracéologique des outils du secteur 4, et notamment ceux de l’Ust 404b attribuée au moustérien de type Quina, a souligné une préservation assez inouïe des traces d’utilisation, démontrant une diversité d’activités : boucherie, différentes étapes du travail de la peau (découpe et raclage), l’emploi de quelques pièces comme briquets, etc.
  • L’analyse des résidus identifiés sur les outils de l’USt 404b lors de l’étude tracéologique montre que ceux-ci ne semblent pas avoir une origine anthropique, mais sont tous riches en phosphates, fer et calcium. Ces dépôts seront explorés d’un point de vue de la biocorrosion dans les années à venir, car l’Ust 404b est très pauvre en restes fauniques, ce qui est atypique pour les autres Ust du secteur 4.
  • L’analyse comparative des ensembles lithiques de la terrasse (fouilles récentes) et de la cavité (fouilles Laplace) démontre une unicité typo-technologique importante, permettant d’attribuer les deux ensembles au même phénomène culturel, à savoir le Gravettien moyen à burins de Noailles. Deux hypothèses de mise en place des dépôts sont avancées pour ces deux ensembles : une première où les matériaux gravettiens de la cavité et de la terrasse résulteraient d’un unique processus de mise en place, c’est-à-dire un colluvionnement (potentiellement via solifluxion) depuis le secteur 5 ou plus au sud de celui-ci qui s’étend transversalement sur la terrasse pour ensuite s’étaler latéralement le long de la corniche du porche ; une seconde où les dépôts gravettiens de la terrasse auraient été issus du processus de colluvionnement susmentionné, mais ceux de la cavité seraient en position primaire.
Haut de page

Pour citer cet article

Référence électronique

Marianne Deschamps, Lars Anderson, « Ossas-Suhare – Gatzarria » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Nouvelle-Aquitaine, mis en ligne le 25 juin 2024, consulté le 17 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/164815

Haut de page

Auteurs

Marianne Deschamps

Université Toulouse Jean Jaurès

Articles du même auteur

Lars Anderson

UMR-5608 Traces

Articles du même auteur

Haut de page

Responsable d’opération

Marianne Deschamps

Université Toulouse Jean Jaurès

Opération(s) dirigée(s) par cet archéologue

Haut de page

Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search