Saint-Martin-d’Arberoue et Isturits – Les grottes d’Isturitz, d’Oxocelhaya et du Figuier (colline de Gaztelu)
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Année de l'opération :
2020Numéro d’opération :
027885Lieux :
France métropolitaine, Nouvelle-Aquitaine, Département des Pyrénées-Atlantiques, Saint-Martin-d'Arberoue, IsturitsNature de l'opération :
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1Gaztelu est un éperon rocheux long de 500 m, large de 300 m et haut de 209 m qui appartient au croissant sédimentaire de l’Arberoue, situé au nord-est du massif de l’Ursuya dans les Pyrénées basco-béarnaises. Il représente un haut lieu culturel et touristique en raison des grottes aménagées d’Isturitz et d’Oxocelhaya, classées Monuments historiques depuis le 1er octobre 1953.
2La recherche menée depuis 2018 est organisée en trois axes dans lesquels sont traités des sujets relatifs au suivi microclimatique (dans une perspective conservatoire), à la biodiversité (inventaires des cavernicoles dans les grottes aménagées et non aménagées) et à l’ichnologie (restitution des paléocirculations par les ursidés).
Suivi microclimatique et conservation des grottes ornées (L. Magne, N. Vanara et F. Urkia)
3Huit enregistreurs de température installés selon deux transects de 10 m (Isturitz / Grande Salle) et 6 m de hauteur (Oxocelhaya / salle de la Cascade) permettent un suivi continu de ce paramètre. À l’année, les températures conservent une distribution stratifiée ; à l’échelle du mois, les évolutions des températures suivent celles des saisons ; à l’heure, les températures sont modifiées ponctuellement par les visites touristiques.
4Une attention a été portée au pilier gravé de la Grande Salle d’Isturitz où le constat de pertes de petite quantité de matière interroge sur les processus d’altération actifs. De premiers indices ont été recherchés au travers de la lecture en lame mince d’un prélèvement effectué aux dépens d’un bloc issu de l’entassement de stériles de la salle des Phosphates. Celle-ci montre l’effet d’un processus d’altération biochimique qui se marque par une transition de la calcite vers un carbonate de calcium amorphe sous une forme stable en raison de sa combinaison avec des oxy-hydroxydes de fer et éventuellement avec du manganèse.
Étude des invertébrés (J. Chauvin, N. Vanara, M. Lauga)
5La biodiversité de la grotte du Figuier est plus importante que celle des réseaux d’Aldabia, d’Isturitz et d’Oxocelhaya ; elle est, notamment, la seule à héberger une faune stygobie : Niphargus sp. Cette constatation s’expliquerait par la possibilité d’apports nutritifs à l’entrée et au fond de la branche ouest, par des gours actifs qui assurent la multiplication des micro-retenues d’eau et par un état quasi intact de son environnement endokarstique.
Étude des traces d’ursidés (A. Villaluenga Martinez, N. Vanara et Y. Bramoullé)
6Dans la grotte d’Isturitz, les témoins sont rares, limités aux restes paléontologiques dans la salle des Phosphates et aux structures de litière probables dans la salle des Ours. L’occupation de cette cavité par les chauves-souris a possiblement effacé la plupart des traces laissées par les ours.
7Les preuves sont plus nombreuses dans la grotte d’Oxocelhaya, où l’inventaire des traces prouve l’exploration de l’intégralité de la grotte par des ours : des griffades dans la galerie Laplace (panneaux 1 à 6), la salle des Blocs (15 et 20), la galerie des Bauges (14 à 17), la galerie Larribau (18), les diverticules est (7) et ouest (11 à 13), la salle de la Pagode (8 à 10) ; des polis dans la galerie des Bauges (sites 1 à 3) ; des bauges dans la galerie des Bauges (dépressions 1 à 4).
Fig. 1 – Griffades d’ours dans Oxocelhaya

Détail du panneau G7/3 du diverticule est.
Cliché : A. Villaluenga Martinez.
8Les griffades se concentrent à des endroits précis : en effet, il est nécessaire d’avoir des surfaces assez tendres permettant l’expression d’incisions profondes (galerie Laplace, salle de la Pagode). La présence d’une série de griffades à des hauteurs excédant les 1,50 m prouve que plusieurs individus se sont dressés, peut-être à la recherche d’un nouveau passage (en plafond dans le cas du diverticule ouest). Les polis restent rares et exclusivement concentrés dans les deux zones de passage étroits et obligés de la galerie des Bauges. Faudrait-il en conclure que cette galerie constituait l’axe principal de circulation de ces grands mammifères à l’intérieur de la cavité ?
9Quelques panneaux combinant les traces des ours et des hommes permettent d’affirmer que la période d’occupation principale par les ours est antérieure à celle des hommes du Paléolithique moyen à Isturitz et du Magdalénien moyen à Oxocelhaya.
Valorisation de la recherche (N. Vanara et M.-C. Delmasure)
10Une présentation des paysages souterrains des grottes d’Isturitz et d’Oxocelhaya a été effectuée à l’attention du public lors d’une visite spéciale organisée le 11 octobre 2020.
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1 – Griffades d’ours dans Oxocelhaya |
Légende | Détail du panneau G7/3 du diverticule est. |
Crédits | Cliché : A. Villaluenga Martinez. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/164905/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 1,6M |
Pour citer cet article
Référence électronique
Nathalie Vanara, « Saint-Martin-d’Arberoue et Isturits – Les grottes d’Isturitz, d’Oxocelhaya et du Figuier (colline de Gaztelu) » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Nouvelle-Aquitaine, mis en ligne le 25 juin 2024, consulté le 15 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/164905
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