1Le projet de réalisation du futur stade de Brest a motivé la prescription, par le Service régional de l’archéologie de Bretagne (arrêté n^o 2024/040), d’un diagnostic archéologique sur l’emprise impactée par l’aménagement. Le secteur du diagnostic recèle un fort potentiel archéologique, avec notamment la présence d’un manoir attribué aux xv^e et xvii^e s., jouxté d’une motte, au centre d’un domaine ayant appartenu au lignage des Coataudon, seigneurs fortement possessionnés en Guipavas.

2Initialement prévue en une unique phase, l’intervention a finalement été partitionnée en deux tranches en raison d’une protection environnementale en vigueur. La première opération a été menée par le Centre départemental de l’archéologie du Finistère, du 22 octobre au 16 novembre 2018. Cette première tranche a concerné les abords du manoir, nécessitant une importante campagne de dévégétalisation, celui-ci a fait l’objet de la seconde phase du diagnostic dont rend compte le présent rapport.

3En 2018, l’opération a notamment permis la mise au jour de deux sites, dont l’un inédit. Au nord-est de l’emprise, un large fossé circulaire confirme la présence, déjà fortement pressentie, d’une motte aujourd’hui totalement arasée, probable marqueur d’une occupation seigneuriale antérieure au manoir. De plus, une occupation attribuable à l’Antiquité matérialisée entre autres par un bâtiment quadrangulaire conservé sur une assise a été mise en évidence au Sud. À l’identification de ces deux sites s’ajoute l’évolution de plusieurs trames parcellaires, attribuées en grande partie aux époques médiévale et moderne.

4En 2024, l’emprise de l’opération concernait les parcelles inaccessibles en 2018, renfermant les ruines du château des Coataudon, ainsi que d’autres parcelles situées au nord. Le diagnostic archéologique a notamment permis de confirmer l’extension vers l’est du site antique sous la forme de fossés parcellaires plutôt mal conservés. Au nord, les parcelles se sont très vite retrouvées inondées (remontées capillaires) et n’ont livré que très peu de vestiges antérieurs aux xix^e-xx^e s. Une fosse particulièrement riche en déchets scoriacés a été fouillée et pourrait dater du moyen âge. Dans la zone centrale, outre les murs encore en élévation, les parties accessibles ont livré les fondations plutôt bien conservées du château des Coataudon ainsi que plusieurs niveaux de sols intérieurs et extérieurs associés. Sous la végétation et environ 10 cm d’humus apparaissent les premières couches archéologiques correspondant souvent à l’étalement des remblais de démolition du château incendié à la Révolution. Les rares sondages manuels permettent d’apprécier une stratigraphie complète et complexe de ces niveaux sols se superposant sur environ 50 cm. Le mobilier retrouvé offre un horizon chronologique allant du xv^e au xviii^e s. À ceci s’ajoute la découverte d’un fossé en arc de cercle d’un possible enclos associé à la motte.

Fig. 1 – Plan général des structures repérées lors des diagnostics de 2018 et de 2024

Agrandir Original (jpeg, 700k)

Topographie : B. Grall ; DAO : Y. Dieu (CD 29).

Fig. 2 – Plan général des structures repérées dans la zone centrale avec le report des vestiges repérés en 2018

Agrandir Original (jpeg, 849k)

Topographie : B. Grall ; DAO : Y. Dieu, T. Dilasseur (CD 29).

Fig. 3 – Vue générale de la tranchée 24

Agrandir Original (jpeg, 1,3M)

Depuis le nord.

Cliché : Y. Dieu (CD 29).

Fig. 4 – Vue générale du sol rubéfié sous le niveau d’incendie (us 3, 4, 23 et 15) du sondage 2 de la tranchée 24

Agrandir Original (jpeg, 425k)

Cliché : Y. Dieu (CD 29).

Fig. 5 – Puits

Agrandir Original (jpeg, 1,0M)

Cliché : Y. Dieu (CD 29).

Fig. 6 – Jatte retrouvée lors du décapage de l’us 29

Agrandir Original (jpeg, 1,2M)

Tranchée 23.

Cliché : Y. Dieu (CD 29).