1L’intervention réalisée dans le cadre du projet de remplacement de réseaux entre le boulevard de la Cité et la place Haute-Cité à Limoges (87) se situe dans une zone urbanisée depuis l’époque romaine. Les observations issues des neuf sondages ouverts se sont révélées d’un intérêt archéologique certain.

2La surface des niveaux antiques et l’arase supérieure des deux murs ont été atteintes ponctuellement. Le fossé limitrophe de la ville antique, s’il existe bien à l’emplacement présumé, n’a pas été atteint. Aucune trace d’une première enceinte liée au castrum du Bas-Empire n’a été mise en évidence non plus.

3Le haut Moyen Âge est représenté par une succession de niveaux et quelques fosses qui ont livré du mobilier des vii^e-ix^e s. Deux murs entrevus dans l’un des sondages sont également à rattacher à cette période.

4Une autre étape d’occupation semble intervenir au cours des ix^e-xi^e s., matérialisée par divers remblais et niveaux empierrés et une fosse s’apparentant à un silo à grains. Aucune construction maçonnée ne semble prendre place sur l’espace de l’actuelle place Haute-Cité qui est peut-être déjà utilisé comme aire publique de rassemblement ou de marché. Aucun indice n’a permis d’attester l’existence du fossé défensif de première génération (x^e-xii^e s.) cernant l’ensemble épiscopal. Ce fossé pourrait se développer davantage sous les bâtiments bordant la rue et la place Haute-Cité.

5À l’est de cette dernière, cependant, une vaste excavation pourrait témoigner de l’existence d’un autre fossé défensif, insoupçonné jusqu’alors, qui se greffait peut-être sur celui de l’enceinte des x^e-xi^e s.

6Le réaménagement majeur suivant intervient visiblement au cours du xiii^e s., c’est à-dire au moment de la construction de la nouvelle enceinte étendue, dont le fossé a été identifié au niveau du boulevard de la Cité. Une large maçonnerie semblait chemiser la paroi orientale de ce dernier.

7Dans six sondages, un épais apport d’arène percé de trous de poteau semble marquer un nivellement général du secteur.

8Les xiv^e et xv^e s. sont matérialisés, dans l’une des tranchées, uniquement par un niveau riche en mobilier et perturbé par une vaste excavation correspondant vraisemblablement à l’effondrement d’un réseau de caves souterrain.

9La majorité des niveaux modernes ou contemporains semblent avoir disparu lors des réfections récentes des rues et de la place. Des murs apparus à très faible profondeur ont sans aucun doute appartenu au couvent des Sœurs de la Croix implanté en 1687 près de l’ancienne porte Scutari. Les niveaux supérieurs de remplissage du fossé médiéval du xiii^e s. indiqueraient un abandon de la structure défensive dès le xvii^e s.

10Cette intervention a permis de constater que des niveaux médiévaux du xiii^e s., associés à des structures, subsistent encore en de nombreux points et à moins de 1 m de profondeur et que les niveaux gallo-romains et du haut Moyen Âge sont relativement bien préservés dans ce secteur de la ville.

Fig. 1 – Sondage 8 place Haute-Cité, coupe est

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Fig. 2 – Zone d’intervention sur le cadastre de 1812

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