1L’Office public de l’habitat de Limoges Métropole envisage la construction d’un bâtiment à Limoges sur une partie d’une parcelle (IN448), située à l’angle de la rue Sainte-Claire et de la rue Émile Montégut. Un diagnostic archéologique préventif a été émis, car ces travaux sont situés à la périphérie de la ville antique d’Augustoritum, et en particulier dans la zone constituant ses suburbia, à moins de 100 m des vestiges de la villa Sainte-Claire en partie conservée sous le collège-lycée Renoir. Les vestiges de cette villa ont été mis au jour lors de la construction de l’établissement en 1958 et dans les années qui ont suivi (Loustaud 2000). Par conséquent, il est possible que des aménagements périphériques à cet établissement agricole antique (secteurs de production, dépendances…) soient conservés dans l’emprise du projet et il est nécessaire d’en caractériser la nature, l’étendue et le degré de conservation afin de déterminer les mesures de protection dont ces vestiges doivent éventuellement faire l’objet. L’intervention en phase de terrain a mobilisé deux archéologues de l’Inrap entre les 25 et 27 août 2020.

2Deux tranchées mécaniques ont été réalisées, parallèles, dans un grand quart nord-ouest de la parcelle. La surface cumulée de ces ouvertures représente 32,84 m² soient 7,97 % de la surface soumise à prescription. Chacune de ces tranchées a permis d’atteindre les formations naturelles. Cependant, il est important de préciser que cette observation du substrat s’avère ponctuelle, en raison d’un recouvrement important mais aussi d’une probable irrégularité de l’horizon du substrat.

3La tranchée 1 a été implantée en partie est de l’espace accessible ; la tranchée 2 à l’ouest.

4La tranchée 1 a livré, sur son bord est et à une profondeur de 1,80 m sous le sol actuel, les vestiges d’un aménagement interprété comme un solin. En effet, le fait F100 est constitué d’une unique « assise » de pierrailles décimétriques de granite associées avec de rares fragments de terres cuites architecturales érodées. Il présente une largeur de 0,35 m et a été observé sur une longueur de 4 m environ. Il affecte un axe nord-sud. Pour cette tranchée, le niveau d’apparition des couches archéologiques en place se situe à la cote NGF de 278 m. Aucun autre phénomène n’a été observé dans la tranchée 1. Le fait F100 est interprété comme le vestige d’un solin supportant une cloison légère à l’intérieur d’un bâtiment. Le substrat apparaît, dans ce sondage 1, à la cote NGF de 277,50 m.

5La tranchée 2 a permis de caractériser, à une profondeur de 1,40 m sous le sol actuel, à la cote NGF de 278,45 m, l’arase d’une maçonnerie. Conservée sur une assise, en fondation donc, elle présente au nord un parement constitué de blocs massifs mais grossiers de granite. Sa face sud est soit moins bien conservée, soit moins bien construite. Les matériaux constitutifs de cette fondation ne sont pas liés au mortier. L’ensemble présente une largeur de 0,68 à 0,70 m et se développe selon un axe sud-ouest – nord-est. Pour cette tranchée, le niveau d’apparition des couches archéologiques en place se situe à la cote NGF de 278,50 m. Le substrat apparaît à la cote NGF de 277,65 m.

6Il est possible que ces vestiges de construction appartiennent à un bâtiment situé à quelques mètres au nord-nord-ouest de la villa Sainte-Claire et s’inscrivent dans des dépendances de cet établissement agricole. Il ne nous a pas été possible de confirmer la présence de l’aqueduc mis en évidence au cours des années 1970, mais la confrontation de ces données anciennes avec les éléments caractérisés lors de cette intervention laisse entrevoir une occupation antique prégnante de ce secteur.