Saint-Denis-des-Murs – Villejoubert
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Année de l'opération :
2020Numéro d’opération :
123930Lieux :
France métropolitaine, Nouvelle-Aquitaine, Département de la Haute-Vienne, Saint-Denis-des-MursChronologie :
Préhistoire, Néolithique, Protohistoire, âge du Fer, Second âge du Fer, Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaineNature de l'opération :
prospection inventaireTexte intégral
1L’association Ormal a poursuivi cette année le travail de documentation commencé en 2017 sur l’oppidum de Villejoubert, site de hauteur fortifié accueillant une occupation néolithique, laténienne et romaine. Ce site, établi sur la commune de Saint-Denis-des-Murs à l’extrémité ouest du parc naturel régional de Millevaches, repose sur un plateau oblong, bordé par la Maulde sur son flanc est et la Vienne sur son flanc ouest. Avec une superficie estimée à 350 ha, il s’agirait du plus grand site d’habitat d’époque laténienne d’Europe occidentale.
2L’opération menée en 2020 était une prospection topographique sur les fortifications du site. Le système défensif de l’oppidum est connu principalement grâce aux travaux archéologiques de J. Perrier, M. Tandeau de Marsac, et J.-M. Desbordes ; ce dernier a déjà publié une carte générale des segments fortifiés du site qui a servi de base à l’établissement des problématiques de la prospection. L’opération a été menée sur la section sud-est du site, une zone qui englobe plusieurs segments fortifiés dont le rempart dit « principal » qui barre l’isthme à l’entrée du plateau, le segment fortifié surplombant le méandre au-dessus de la Maulde au nord-est de ce dernier, la zone intermédiaire entre ces deux remparts et une possible fortification avancée en aval du rempart « principal ».
3Le rempart « principal » est, de toutes ces fortifications, le plus connu en cela qu’il est encore massivement apparent dans le relief du plateau. L’opération a permis d’observer sur le tiers supérieur de la pente une rupture formant une sorte de replat ou d’effet de terrasse ; ceci pourrait marquer la limite entre l’élévation naturelle et le renfort artificiel.
4Le segment fortifié au-dessus du méandre de la Maulde a offert les résultats les plus intéressants de la campagne. Tout d’abord, le relevé de son tracé en plan a permis de rectifier la carte des fortifications du site. Ensuite, des levées de points sur le profil de l’élévation ont montré une hauteur d’environ 12 m précédée d’un fossé encore profond de 0,5 à 1,8 m et large de 7,6 à 11,5 m. Les dimensions observées sont conséquentes et se rapprochent de celles du rempart « principal », ce qui nuance l’idée de hiérarchie entre les différents segments.
5Entre ces deux remparts, la rupture de pente a révélé un très léger talus arrasé ainsi que quelques blocs émergents à travers l’humus. Ces observations sont trop minces pour soutenir l’hypothèse de J. M. Desbordes, qui envisageait que les pentes naturelles accueillaient un renfort en pierres sèches.
6Cette opération vient apporter un nouvel ensemble de données sur les fortifications du site protohistorique de Villejoubert, en confirmant ou corrigeant en plan certaines données antérieures, tout en apportant des informations nouvelles sur les profils de certains segments. Il semble désormais nécessaire d’envisager de nouveaux types d’opérations – sondages, LiDAR – pour continuer à explorer ces problématiques.
Pour citer cet article
Référence électronique
Kévin Parachaud, « Saint-Denis-des-Murs – Villejoubert » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Nouvelle-Aquitaine, mis en ligne le 02 juillet 2024, consulté le 24 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/165722
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