1Le diagnostic archéologique réalisé dans la commune de Saint-Bonnet-de-Mure (69), 4 rue du 11-Novembre, sur les parcelles AW 284 et 344, a été motivé par le projet de construction de petits immeubles d’habitation. Huit sondages ont été ouverts, totalisant 146,17 m², soit 5,7 % de la surface accessible. Le substrat glaciaire, la terrasse fluvio-glaciaire ou sa frange supérieure altérée, a été trouvé dans toutes les tranchées.

2Un seul sondage, le sondage 5, situé le plus à l’est sur la parcelle, nous a permis d’atteindre un niveau ancien, holocène, conservé, mais, malheureusement, sans artefacts (US 17). Il correspond à des dépôts dus aux ruissellements et colluvionnements sur versant mis en place lors des périodes de péjorations climatiques, mais aussi, et surtout, en raison des défrichements anthropiques.

3Le dépôt sus-jacent, l’US 16, qui contient quelques fragments de terre cuite architecturale, dont une tegula de 10 × 10 cm, pourrait être défini comme une ancienne terre végétale.

4Les artefacts présents confirment que ce sol a été fréquenté à l’époque antique ou post-antique. Une excavation du terrain suivie de remblaiements récents, à l’emplacement des sondages 6 et 7, nous privent de la continuité entre ces niveaux et la stratigraphie des sondages 1, 2, 3, 4 et 8, localisés dans les deux tiers ouest de la parcelle.

5Dans ces derniers sondages, la terrasse fluvio-glaciaire altérée est surmontée par l’US 3. Cette couche de colluvion est remaniée et amendée anthropiquement. Son épaisseur augmente en allant vers l’ouest, tandis que les artefacts se raréfient.

6Cette dilatation sédimentaire et la présence d’artefacts sont à mettre en relation avec la présence de fosses dans les sondages 1 à 3. Ce sont cinq fosses qui ont été creusées jusque dans le substrat glaciaire. De tailles diverses, débordant toujours l’emprise des sondages, et de fonction inconnue, chacune est comblée par des rejets hétérogènes : galets, terre cuite architecturale, mortier dans plus ou moins de limon graveleux, s’apparentant à des éléments de démolition. La disposition des rejets, en strates successives et inorganisées, accentue cette impression. Les fosses F8, F9 et F10 du sondage 3 paraissent comblées par l’US 3 dans leur partie supérieure, à moins que ce ne soit leurs comblements qui aient été largement étalés. Les fosses 5 et 7, des sondages 1 et 2, s’ouvrent sous la terre végétale. Il semble donc qu’après avoir été creusées, ces fosses de grandes dimensions ont été comblées volontairement.

7Si on ne peut dater précisément ces remaniements du terrain, le mobilier retrouvé dans les fosses et dans l’US 3 les placerait à la période moderne (xvi^e au xviii^e s.). Les artefacts les plus anciens sont une panse de céramique du service vert bressan de Meillonnas-Treffort produite entre le xvi^e et le début du xviii^e s., et des tessons qui font référence au xviii^e s., avec un bord de pot à crémer en céramique claire glaçurée, un bord de pot à conserve en céramique jaspée et un bord et un fond d’assiette plate (Assiette 4-1) en faïence blanche. Pour les plus récents, mis au jour dans l’US 3, il s’agit d’un fond de récipient ouvert en porcelaine blanche dure et de tessons de verre moulé, une lèvre de verre blanc à décor de larges côtes verticales en creux et une panse de bouteille en verre de couleur verte, tous trois étant présents dans des contextes du xix^e s., jusqu’au début du xx^e s. (détermination A. Horry et S. Brouillaud, Inrap). Les éléments, pierres, terre cuite architecturale, mortier, retrouvés dans les fosses et dans l’US 3 paraissent provenir de bâtis détruits. Il convient de noter qu’aucun élément architectural, ni fragments de pisé, n’ont été mis au jour. L’origine de ces gravats, enfouis ou étalés sur l’emprise, reste impossible à déterminer. Il ne semble pas qu’ils proviennent des espaces explorés.

8Le terrain retrouve probablement ensuite un aspect régulier pour servir de pré. C’est ce que semble montrer la terre végétale dont l’épaisseur de 0,25 m est constante dans cette partie du terrain.

Fig. 1 – Plan général des tranchées de diagnostic et des vestiges mis au jour sur un plan du terrain et fond cadastral

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Source : cadastre.gouv.fr et aménageur.

Topographie : S. Couteau ; SIG-DAO : C. Ramponi (Inrap).