Départements de la Charente et de la Charente-Maritime
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Année de l'opération :
2020Numéro d’opération :
207250, 207251Sujets :
voirie, voie, route, voie romaine, enclos, enclos circulaire, enclos quadrangulaire, espace funéraire, nécropoleLieux :
France métropolitaine, Nouvelle-Aquitaine, Département de la Charente, Barbezieux-Saint-Hilaire, BarretChronologie :
Préhistoire, Néolithique, Protohistoire, âge du Fer, Premier âge du Fer, Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaineNature de l'opération :
prospection inventaireTexte intégral
1Bien que chaotique, l’année 2020 nous a toutefois permis de préparer plus judicieusement nos sorties et cela en utilisant au mieux les SIG mis à notre disposition sur Internet. La prospection archéologique a considérablement été révolutionnée par l’exploitation numérique des images satellitaires. Des vestiges insoupçonnés nous ont livré de nombreuses informations après avoir été disséquées et analysées. Cette année nous avons choisi de nous intéresser plus particulièrement à la voie antique Pons–Périgueux à l’ouest de Barbezieux. En parcourant cette voie de communication terrestre connue sous le nom de chemin Boisné (pour borné) et en longeant les cours d’eau, sources, ruisseaux et rivières, nous avons été stupéfiés par la quantité d’enclos circulaires protohistoriques qui jalonnent cette voie. Les enclos quadrangulaires sont moins bien représentés avec moins de 4 %. Au sol, malgré les cultures intensives qui ont tendance à niveler les sols, certaines nécropoles sont parfois encore visibles à l’œil nu. Ces enclos sont très fréquemment implantés sur des versants ou en sommet de plateau. Parfois ce sont de véritables zones sacrées où plusieurs dizaines d’enclos allant de 6 à plus de 20 m de diamètre se côtoient ainsi depuis des millénaires. Cette concentration est assez rare car lors de la réalisation des tranchées de diagnostic sur la ligne LGV, la majeure partie des enclos découverts était très arasée et ne comportait que quelques petits regroupements. La plupart était de manière générale isolée, ce qui est très différent dans le cas présent. Ces monuments font partie des rites funéraires qui se sont perpétués de la fin du Néolithique au début du premier âge du Fer. Leur présence en grand nombre autour de la commune de Barret est peut-être due à la proximité d’un habitat protégé.
2Les points d’eau, nombreux dans ce secteur, et les sols fertiles ont probablement favorisé l’implantation humaine qui a conduit à la sédentarisation. Ces vues satellitaires permettent de rééquilibrer l’image que l’on pouvait avoir des habitats en milieu rural à la fin du Néolithique et au début de l’âge du Fer car, très souvent arasés, aucun vestige ou témoin n’apparait en prospection pédestre.
3Le couvert forestier est peu dense dans ce secteur, ce qui permet d’avoir une meilleure compréhension de l’exploitation agricole depuis les temps les plus reculés. Seules les vignes conservent souvent secrètement les informations concernant une présence humaine car ce mode de culture n’est pas très favorable à l’imagerie satellitaire : non labourées, elles ne révèlent pas d’indices visuels.
4Bien sûr, quelques bâtiments antiques ont été repérés sur Géoportail mais seuls ceux qui nous ont livré du mobilier archéologique lors des contrôles au sol ont retenu notre attention. En effet d’anciens parcellaires peuvent parfois ressembler à une construction, et il faut par conséquent comparer avec des cadastres plus anciens encore pour confirmer l’existence antérieure d’un bâti. Malgré plusieurs dizaines d’hectares prospectés, aucun mobilier du Moyen Âge ou de la Renaissance n’a été prélevé. Il est probable que ces petits villages ont été construits en lieu et place des vicus anciens.
5Toutes ces données récentes vont pouvoir être traitées et conservées sur des SIG (système d’information géoréférencé) ce qui permettra dans l’avenir de contribuer à une meilleure connaissance du milieu agraire et du patrimoine archéologique qu’il renferme.
Pour citer cet article
Référence électronique
Laurent Vaudin, Claude Brège, « Départements de la Charente et de la Charente-Maritime » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Nouvelle-Aquitaine, mis en ligne le 04 juillet 2024, consulté le 19 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/165942
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