1L’intervention actuellement en cours sur le site de l’ancienne abbaye Saint-Séverin a été motivée par l’agrandissement de la maison de retraite du même nom, qui occupe les bâtiments subsistants de l’abbaye. Cette première phase de l’intervention, débutée le 16 octobre 1995, doit permettre, à son terme prévu le 18 janvier 1996, d’établir les modalités d’une opération archéologique plus conséquente sur les zones menacées.

2Cette opération comprendra trois volets distincts, en raison de la nature différente des vestiges rencontrés. En effet, l’aménagement, qui comprend la construction d’un grand corps de bâtiment, sera en partie assis sur les vestiges de l’église abbatiale du xvi^e s., qui enserre les ruines d’un lieu de culte antérieur. Deux autres zones, l’une au nord, l’autre au sud de l’église abbatiale, sont également concernées par cette construction.

3Une première phase de la fouille concernera donc les ruines des églises antérieures au xvi^e s. Des relevés d’élévation sont prévus ; de même sera poursuivie la recherche au sol des traces subsistantes de maçonnerie ou d’aménagement lié aux nombreuses modifications apportées à cet édifice au cours de sa longue histoire.

4Un second volet de la fouille visera le dégagement complet de la salle capitulaire de l’abbaye, élevée au cours de la seconde moitié du xii^e s. au sud de l’église, et dont une partie des murs ouest et nord a été dégagée. Cet ensemble est bien conservé sur une hauteur de 60 cm ; les sépultures contenues dans cette salle n’ayant pas été pillées, on peut espérer collecter de nombreuses informations concernant l’abbaye. Du reste, la fouille de l’une de ces sépultures a déjà permis de mettre en évidence la réutilisation moderne (xvii^e-xviii^e s.) d’un sarcophage mérovingien encore en place. Ce détail est particulièrement important sur le plan historique, puisqu’il atteste une fondation ancienne de cet établissement religieux, qui ne reposait jusqu’alors que sur des traditions historiques légendaires.

Fig. 1 – Mur nord de la salle capitulaire (xii^e s.)

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5Au nord de l’église abbatiale, les observations déjà effectuées ont permis de repérer l’ancienne extension de l’église (qui remonte probablement au xi^e s.), encagée lors de la reconstruction générale de l’église au xvi^e s. L’étude des couches, ainsi que des maçonneries encore en place, permettra une compréhension fine de l’évolution complexe de ce lieu de culte annexe. Plus au nord encore, à l’extérieur de cette extension dont la fonction primitive reste à définir, a également été reconnu le cimetière paroissial de l’abbaye.

6Cette intervention, qui comprend notamment l’étude d’un monument en élévation, permettra sans doute, associée aux études stratigraphiques classiques et à un travail de compilation des informations historiques, de faire le point sur cet établissement religieux d’importance régionale.