1La ville de Montereau-Fault-Yonne est située à la confluence de la Seine et de l’Yonne. Cette topographie particulière a donné naissance à trois ensembles urbains distincts, à savoir le faubourg Saint-Nicolas (situé sur la rive droite de l’Yonne), le château et le quartier Saint-Maurice (implantés sur l’éperon qui marque la jonction de la Seine et de l’Yonne) et la ville proprement dite, qui borde la Seine sur sa rive gauche.

2L’origine de la ville est traditionnellement attribuée à la construction d’un monastère, dont la paroisse Saint-Maurice serait l’héritière.

3Montereau-Fault-Yonne présente dans sa cadastration actuelle les traces de deux ensembles concentriques. Le premier qui inclut la collégiale Notre-Dame-et-Saint-Loup, est interprété comme le noyau primitif de la ville. Le second est limité par un rempart, dont certaines parties demeurent encore en élévation. C’est ce rempart, à son angle sud-ouest, qui a fait l’objet de cette intervention, entre le 16 mars et le 22 mai 1995.

4L’observation de la fondation du rempart, outre sa largeur (1,60 m) et sa hauteur (1,80 m), a permis de mettre en lumière l’opposition des techniques de maçonnage mises en œuvre pour cette partie de la construction avec celles qui ont été appliquées à l’élévation observée dans la zone ouest du chantier. Les fondations présentent en effet, en parement, quelques assises de blocs de grès irréguliers, entourées par un appareil constitué de petits moellons. Le mortier de chaux utilisé pour la liaison des matériaux est d’une très grande qualité.

5L’élévation du rempart dans cette zone présentait un parement constitué de blocs de grès parfaitement équarris. La datation de ce rempart n’a pu être déterminée par la fouille des dépôts stratigraphiques, qui se sont révélés stériles excepté pour la période moderne. Les comparaisons techniques avec la courtine du château de Montereau-Fault-Yonne, comme avec le château de Diant, permettent de situer l’édification de ce rempart dans le cours des xiii^e-xiv^e s.