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1995
77 – Seine-et-Marne

Marolles-sur-Seine – La butte Saint-Donain

Fouille préventive (1995)
Responsable d’opération : Nadine Mahé

Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : Afan

Texte intégral

1Cette fouille a été réalisée dans le cadre du programme d’intervention archéologique dans les carrières de la Bassée : dépassant les besoins d’une « opération-standard » de la convention-Bassée (24 mois/homme), elle a fait l’objet, après négociations, d’un double financement (budget convention + supplément aménageur).

2Le décapage, effectué en grande partie sous surveillance archéologique, englobe environ 4,6 ha, situés en bordure Nord du TGV et de l’autoroute A5, en fin d’exploitation de la carrière. Il est bordé à l’est par la ferme et le château de Saint-Donain, installés sur l’emplacement d’un prieuré du même nom cité dès la fin du xiie s.

3Diverses occupations, déjà reconnues précédemment au cours de prospections aériennes (D. Jalmain 1960) et d’opérations de sauvetage réalisées sur la carrière et l’autoroute A5, se sont précisées lors de cette intervention.

4Il s’agit tout d’abord d’une vaste nécropole du Bronze final (étude R. Peake), représentée ici par au moins 25 enclos fossoyés dispersés sur plus de 250 m du nord au sud et sur toute la largeur du décapage. La répartition et la taille de ces monuments semblent très variables ; la plupart sont circulaires et offrent un diamètre allant de 27 m pour le plus grand à 9 m pour les plus modestes, tandis que deux seulement sont oblongs (20 x 15 m et 9,5 x 6 m). Le matériel y est très rare et souvent peu significatif (lié aux phénomènes de nivellement), mais l’un d’entre eux a tout de même livré, en fond de fossé, deux importants fragments de plats à marli peints datables du Bronze final IIIb–Hallstatt ancien.

5La deuxième occupation que nous avons pu observer est également du domaine funéraire puisqu’il s’agit de 21 sépultures datées de La Tène moyenne (étude L. Leconte). Elles se répartissent en deux petites nécropoles, distantes d’environ 200 m. La première, située en bordure sud-est du décapage ne compte que cinq sépultures, très arasées et relativement mal conservées. L’une d’entre elles a cependant livré un équipement de guerrier attribuable à La Tène B2. Le deuxième ensemble se trouve beaucoup plus au nord. Les sépultures, nettement mieux conservées et plus lisibles, sont au nombre de seize. Elles s’alignent au sud sur un vaste enclos circulaire du Bronze final, qui marquait sans doute fortement le paysage, encore à l’âge du Fer ; au nord elles sont bordées par deux petits enclos carrés palissadés certainement contemporains des inhumations. Ces deux groupes s’inscrivent dans un ensemble de petites nécropoles de La Tène déjà fouillées, notamment à Saint-Donain et Le Carreau-Franc sur la commune de Marolles et Le Chemin de Montereau sur la commune de Barbey.

6Enfin, la dernière occupation, la plus importante en nombre de structures, consiste en un habitat du haut Moyen Âge. À la lueur des différentes interventions archéologiques effectuées depuis 1977 sur le secteur, il semble que cet habitat groupé couvre une superficie d’environ 15 ha s’étendant de part et d’autre de la ferme Saint-Denain, pour une extension chronologique allant du ixe au xie s., voire xiie s. Sur la zone concernée ici, les vestiges s’échelonnent du ixe au xie s. et présentent les caractéristiques habituelles des habitats ruraux de cette époque en Île-de-France : organisation en unités d’exploitation regroupant le plus souvent bâtiments sur poteaux, silos, fonds de cabanes.

7Cependant, un certain nombre de traits particuliers semblent à souligner. On note la grande concentration des vestiges sur environ 1 ha, au sud, tandis que le reste du décapage est occupé par quelques petites unités assez bien distinctes, laissant à penser qu’il existe un noyau primitif de l’habitat qui s’étend assez tardivement. D’autre part, on remarque l’abondance des silos (au profil tronconique très caractéristique), souvent alignés comme s’ils marquaient la limite d’un espace enclos, et celle des fonds de cabanes, très stéréotypés, et le plus souvent groupés par paire. Enfin, le dernier élément d’importance est la présence d’un four domestique de type collectif, datable du xie s. et peut-être assimilable à un « four banal ». L’ensemble se présente comme la structure individuelle classique, creusée dans le substrat, avec au moins cinq foyers successifs ; cependant les dimensions considérables (jusqu’à 3 m de diamètre intérieur pour un foyer) interdisent d’envisager une mise en œuvre simplement familiale.

Fig. 1 – Vue générale du four collectif 85 en cours de fouille

Fig. 1 – Vue générale du four collectif 85 en cours de fouille

Cliché : N. Mahé (Afan/CDA-Bassée).

Fig. 2 – Plan chronologique du site

Fig. 2 – Plan chronologique du site
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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Vue générale du four collectif 85 en cours de fouille
Crédits Cliché : N. Mahé (Afan/CDA-Bassée).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/168203/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 298k
Titre Fig. 2 – Plan chronologique du site
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/168203/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 332k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Nadine Mahé, « Marolles-sur-Seine – La butte Saint-Donain » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Île-de-France, mis en ligne le 18 juillet 2024, consulté le 16 juin 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/168203

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Auteur

Nadine Mahé

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