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Année de l'opération :
1995Chronologie :
Préhistoire, Paléolithique, Paléolithique inférieur, Paléolithique moyen, Néolithique, Protohistoire, âge du Bronze, époque médiévale, Bas Moyen Âge, époque moderneNature de l'opération :
opération de diagnosticNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Département des Yvelines
Texte intégral
1La demande d’opération archéologique préalable concernant l’extension de l’hôpital était motivée par la richesse des vestiges archéologiques de la commune et l’absence de vestiges antiques dans la ville actuelle, alors que celle-ci est située sur la route Paris–Dreux, qui a repris un itinéraire antique.
2Outre la villa antique partiellement fouillée en 1993 lors de la déviation de la RN 12, les débuts de notre ère sont représentés par deux importantes nécropoles. Mais aucune trace des habitats liés à ces cimetières n’a encore été mise au jour.
3Le Moyen Âge est bien représenté avec une forteresse qui est attestée en 1087, le donjon est connu au début du xiie s. C’est vers 1140-1180 que l’église Saint-Jacques apparaît dans les textes, bien que l’on puisse supposer une installation antérieure au vu de sa titulature. Peu auparavant, un prieuré dédié à saint Jean-Baptiste avait été fondé par Amaury de Montfort en 1105. Enfin, en 1252, une maladrerie Saint-Mathieu est attestée sur la route de Mantes. C’est cet édifice qui, déplacé au xvie s., fut à l’origine de l’actuel hôpital.
4L’hôpital est situé au nord de la ville, le long d’une voie ancienne reliant Houdan à Mantes, entre le cours de la Vesgre et la troisième enceinte urbaine, probablement édifiée au début du xvie s.
5L’opération s’est déroulée du 26 au 30 juin 1995. Trois zones ont été sondées à la pelle mécanique pourvue d’un godet lisse de 2 m de large, soit environ 580 m2 pour une surface totale d’environ 2 100 m2 (27 %). Cinq tranchées sur sept au total ont livré du matériel archéologique et deux structures ont été mises au jour.
6L’une consiste en quatre trous de poteau formant un trapèze légèrement déformé. La rapide remontée des eaux de la Vesgre, située à quelques mètres, a interdit une fouille fine des trous qui n’ont pas livré de matériel. Cependant la zone était riche de matériel lithique (nucléus et fragments de nucléus, éclats de décorticage, grattoirs). La nature de cette structure n’a pu être établie (grenier, habitat ?).
7La seconde structure est un petit habitat moderne de plan rectangulaire, fortement arasé et postérieur au cadastre « napoléonien » dessiné en 1827.
8Cependant le diagnostic a livré un abondant matériel lithique comprenant 114 pièces essentiellement néolithiques. Seuls deux silex sont attribuables au Paléolithique sans plus de précision : un retouchoir et une pointe aménagée sur fragment de rognon (identification M.-A. Charier). Le reste se décomposant de la manière suivante : 5 nucléus et 35 fragments ou éclats, 52 éclats divers, 7 pointes aménagées, 2 becs, 1 grattoir et 2 fragments de grattoir sur éclat, 3 lames ou lamelles, 2 fragments de lames retouchées, 1 fragment de ciseau sur prismatique, 1 pic et 2 fragments d’outils non identifiés.
9Concernant les périodes historiques, 36 tessons de céramiques ont été récoltés. L’ensemble est essentiellement composé de pâtes claires (blanches ou roses). La pièce la plus ancienne est un fragment de lèvre en bandeau d’une oule à pâte blanche, datable de seconde moitié du xiiie s. Les autres fragments de céramique appartiennent aux xve s. et xve s., ainsi qu’à l’époque moderne (identification F. Ravoire). La zone est connue au Moyen Âge en tant qu’herbage, et un moulin s’y dressait associé à un étang artificiel en 1199.
10En conclusion, pour la Préhistoire, la nature du matériel et l’emplacement géographique laissent probablement supposer la présence d’un site néolithique à proximité de l’endroit sondé. En effet, pour cette période, de nombreuses découvertes anciennes ont été faites sur la commune, en particulier, dans les alluvions de la Vesgre, une série d’outils du Paléolithique ancien et moyen conservés au musée de Mantes. Des objets de l’âge du Bronze furent également mis au jour.
11Pour la période gallo-romaine, aucun matériel n’a été recueilli, ce qui peut paraître anormal si l’on considère que Houdan relève d’une genèse antique. Mais cette appréciation peut être relativisée au vu de la surface diagnostiquée et surtout de sa localisation, éloignée du centre-ville.
12Le Moyen Âge est faiblement représenté ce qui semble normal. La zone est hors les murs et inondée en hiver, seule la présence d’un moulin ou d’autres activités liées à la rivière pourrait avoir un intérêt archéologique.
Pour citer cet article
Référence électronique
Marc Langlois, « Houdan – 42 rue de Paris » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Île-de-France, mis en ligne le 18 juillet 2024, consulté le 18 novembre 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/168312
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